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De l'Alliance royale aux anciens salariés de Metaleurop
Vingt listes pressenties dans le Nord-Ouest
Jean Valbay
[24 mai 2004]
François Bayrou sera mardi à Dunkerque. Arlette Laguiller était la semaine dernière à Lille, où Alain Juppé l'avait précédé de quelques jours. François Hollande tiendra le 2 juin dans la capitale des Flandres le grand meeting du parti socialiste. Dans la région, la campagne des européennes se met progressivement, mais très lentement, en route. Pour le moment, ces élections semblent davantage concerner les candidats que les électeurs, si l'on se réfère au nombre de listes envisagées dans cette circonscription du Nord-Ouest qui regroupe les régions du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie, de la Haute et de la Basse-Normandie. Elles pourraient en effet être une vingtaine, alors que la région doit élire douze des soixante-dix-huit sièges à pourvoir en France.
S'étendant de Dunkerque à Cherbourg, la circonscription du Nord-Ouest englobe toutes les diversités de la société française, du bocage normand au terril du bassin minier du Pas-de-Calais en passant par les plaines picardes et la région littorale. Un patchwork qui convient à toutes les formations, qu'elles soient traditionnelles ou «extra-politiques». Ainsi, l'Alliance royale a annoncé sa présence dans cette région où, de Bayeux à Bouvines, les souvenirs de ceux qui firent la France ne manquent pas. Si, bien sûr, forts de leurs attaches en Picardie, les chasseurs comptent être présents sous l'étiquette CPNT, cette grande région offre aussi un terrain propice à ceux qui entendent dénoncer l'Europe derrière les catastrophes sociales et les plans de licenciement de ces dernières années. Il existe même une concurrence sur ce créneau puisque sont envisagées deux listes pour l'occuper : la première, baptisée «France d'en bas», et l'autre, sans étiquette, mais regroupant d'anciens salariés de Metaleurop, de Noroxo, et d'autres entreprises du Nord-Pas-de-Calais récemment fermées.
Sont aussi annoncés des altermondialistes dont la tête de file serait Gérard Lalot, ancien président du groupe communiste au conseil régional de Picardie, en froid avec le député Maxime Gremetz, devenu vice-président de ce même conseil depuis le mois de mars. A cela s'ajoutent la présence des amis de Charles Pasqua (RPF), de Philippe de Villiers (MPF) et sans doute aussi des partisans de Nicolas Miguet, lequel est maintenant concerné par l'avenir du tunnel sous la Manche. Chez les Radicaux de gauche, la nouveauté vient du fait que la liste sera exclusivement composée de jeunes de moins de 30 ans, dont le chef de file sera un Béthunois de 24 ans, Julien Duquenne.
Bref, le scrutin européen ouvre la fenêtre à tous les mouvements qui s'engouffrent dans ce courant d'air printanier. Mais les formations politiques classiques entendent bien maintenir les courants dominants...
Publié : 24 Mai 2004, 08:10