non à la répression!

Message par emma-louise » 15 Jan 2003, 02:17

Pour la relaxe d'Alain Hébert
Tous à Caen !

A Cherbourg, depuis plusieurs mois, Alain Hébert, secrétaire général de l'union locale CGT, subit les conséquences de ce qu'il faut bien appeler un délit de militantisme. Victime de la répression en raison de son engagement syndical et associatif, Alain Hébert doit être soutenu.

Un petit rappel des faits s'impose. En 1998 est annoncée la fermeture de l'hôpital maritime René-Le-Bas, qui aurait pour effet la réduction d'un tiers de l'offre de soins cherbourgeoise. La population réagit et, dans ce contexte de mécontentement, les autorités militaires décident d'organiser une cérémonie pour fêter la fermeture de l'hôpital. Une manifestation unitaire est organisée ce jour-là. Il y règne un climat de tension inhabituel. Les gendarmes maritimes font preuve d'arrogance et de brutalité envers les manifestants.
Au cours de cette manifestation, Alain Hébert, secrétaire général de l'union locale CGT de Cherbourg, est sciemment pris à partie par les gendarmes maritimes. Un d'entre eux dépose pourtant plainte pour "violences sur dépositaire de l'ordre public et menaces".
Le 25 juillet 2002, la sanction tombe : six mois de prison avec sursis, dont un mois ferme. Il est à noter que ce jour-là, le président du tribunal a refusé l'accès à l'audience des représentants de la LCR et du PCF.
Derrière tout cela se cache la volonté de ce gouvernement de faire taire toute revendication venant de la rue. Nous pensons également que le but de cette affaire est de museler Alain Hébert, car son investissement, tant au niveau syndical que dans différentes organisations, et ses prises de positions dérangent (sur Karachi, les réfugiés kurdes, etc.).
Pour soutenir Alain Hébert, un collectif s'est créé. La LCR en fait partie. Ce collectif de soutien a mené différentes actions (interpellations des élus locaux, diffusions de tracts, affichages). Une pétition nationale a été rédigée. Elle compte aujourd'hui 21 000 signatures.
Pour exiger sa relaxe, une journée des libertés a été organisée le 26 octobre dernier à Cherbourg, avec les syndicats, associations, partis politiques, dont la LCR fortement représentée autour d'Alain Krivine et d'Olivier Besancenot. Bilan de cette manifestation : 2 500 personnes.
Dans la continuité de cette mobilisation, un grand rassemblement, suivi d'une manifestation, est prévu à Caen, le 22 janvier 2003, à 13 heures devant le tribunal.
Une vingtaine de bus sont déjà prévus au départ de Cherbourg. La LCR sera présente ce jour-là, comme depuis le premier jour des mobilisations, et nous appelons tous nos militants et sympathisants à nous retrouver derrière notre banderole afin d'exiger la relaxe d'Alain Hébert.

Thierry Lacombe.

Rouge 1999 09/01/2003
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 21 Jan 2003, 09:05

Alain Hébert
Délit de militantisme



Alain Hébert a 47 ans. Mécanicien à la Direction des constructions navales, il est secrétaire général de l’union locale CGT de Cherbourg depuis 1989 et secrétaire de l’union départementale de la Manche depuis 2000. Il est aussi président du collectif contre le racisme et les idées d’extrême droite et de l’association de l’Artsenal, dont l’objectif est de construire un centre d’art flottant. De 1983 à 1989, il a été maire adjoint PCF à Equeurdreville-Hainneville. Il a quitté le PCF en 1995.

- Peux-tu nous parler de ton procès en appel, le 22 janvier à Caen ?
Alain Hébert - Tout d’abord, je pense qu’il faut faire le point sur la criminalisation de l’action syndicale. Celle-ci n’est pas une vue de l’esprit de quelques militants gauchistes. C’est véritablement un climat qui ne date pas d’aujourd’hui et qui a commencé sous l’ancien gouvernement de la "gauche plurielle". Il y a eu une accélération depuis le 21 avril 2002. Le gouvernement Raffarin veut absolument passer en force sur un certain nombre de sujets. Sa préoccupation n’est pas le dialogue social, mais une politique ultralibérale au service du capital menée le plus rapidement possible. Pour aller plus loin dans cette politique, il emploie tous les moyens et fait des militants syndicaux des délinquants. Aujourd’hui, on est dans l’ère du tout-délinquant.
Dans mon cas, on me reproche, sans preuves, d’avoir menacé et frappé un gendarme à l’occasion d’une manifestation contre la fermeture d’un hôpital. J’ai été condamné à six mois de prison dont un ferme. Mais ce qui gêne vraiment, c’est que je batte le pavé cherbourgeois depuis plusieurs dizaines d’années, avec les salariés, les chômeurs, pour construire au quotidien une société nouvelle, meilleure, et pour obtenir des améliorations des conditions de vie et de travail. C’est pour cela qu’en juin et juillet 2002, les autorités de Cherbourg, les représentants de ce gouvernement et du patronat ont décidé de mettre le paquet et de me condamner, pour l’exemple, pour être un militant. Evidemment la question de la solidarité envers Meguini, Bové et moi-même doit être dépassée et pour la manifestation du 22 janvier à Caen, le mot d’ordre est : "Il nous faut gagner de nouvelles libertés."
Il faut interpeller les gens pour qu’ils prennent conscience que si les libertés sont bafouées, que le droit de manifester est restreint, que l’expression des porte-parole protestant contre cette politique infâme que mène le gouvernement est empêchée, cela veut dire que demain on ne pourra pas gagner de nouveaux droits et que le progrès social va être mis dans un placard à balais. Les manifestations pour les libertés ne sont pas des manifestations de solidarité. Il ne s’agit pas d’aller défendre la liberté d’un autre qui s’appelle Alain Hébert, Albin Equerre, José Bové... mais il s’agit d’aller défendre la liberté, nos libertés fondamentales, pour pouvoir agir demain et gagner le progrès social.
Les questions des libertés et de la démocratie sociale seront posées le 22 janvier et dans d’autres manifestations. Il ne s’agira pas seulement d’empêcher Alain Hébert d’aller en prison, mais surtout de conserver le droit de construire une autre société.

- Tu nous dis que tu es condamné pour l’exemple. Cela signifie-t-il que tes prises de positions sur une affaire qui nous concerne au plus haut point, je veux parler de Karachi (1), ont pesé sur ta condamnation ?
A. Hébert - Effectivement, il faut bâillonner un militant, un responsable syndical qui gêne sur des sujets aussi délicat que celui-ci. L’attentat de Karachi qui, malheureusement, a défrayé la chronique nationale voire internationale, c’est la mort de onze de nos camarades. La responsabilité de l’Etat et de la Direction des constructions navales (DCN) est prouvée. Mes camarades ont été envoyés au casse-pipe pour satisfaire une politique qui arme des belligérants tels que l’Inde et le Pakistan ; une politique de privatisation de la DCN et de sa transformation en marchand de canons. Qu’importe ce que l’on construit, l’important c’est de faire du profit.
Quand la CGT et son porte-parole - c’est-à-dire moi - ont dénoncé toute cette politique et ont rappelé que les mesures de sécurité n’ont pas été prises, l’Etat et le président de la République n’ont pas du tout apprécié. Evidemment, ils savaient très bien que notre action pour démontrer leurs responsabilités dans la mort de nos camarades allait continuer. Aujourd’hui, nous nous battons aux côtés des familles pour leurs justes revendications.
Ce dossier a effectivement pesé lourd pour ceux qui ont décidé de me condamner à une peine de prison.

- Pourrais-tu t’exprimer sur le démantèlement programmé des services publics par le gouvernement ?
A. Hébert - Même s’il est attaqué de toutes parts au nom de la rentabilité, le service public est le chouchou des Français, comme l’a mis en évidence la lutte des gaziers et des électriciens. Raffarin et Chirac seraient bien mal intentionnés s’ils faisaient fi de cette attention. La défense des services publics est, avec les retraites, un des moteurs de lutte.
Sur les retraites, il faut défendre le principe d’égalité et le retour à 37,5 annuités pour tout le monde. Bien entendu les chantres de l’augmentation des annuités et de la diminution des prestations oublient de dire que la productivité de ce pays a été multipliée par
40 au cours des 30 dernières années et que les plus pessimistes des économistes pensent que l’augmentation sera équivalente dans les quinze ans à venir. A celles et ceux qui parlent du vieillissement de la population, du papy-boom, les derniers éléments (la reprise des naissances notamment) montrent qu’ils se trompent. Tout cela sert à justifier leur projet de s’attaquer à une manne d’argent extraordinaire pour réaliser des profits supplémentaires.
Il y a de l’argent, la retraite peut être payée. C’est un véritable choix de société, soit celui de la répartition, soit celui du profit. Pour améliorer le régime de retraite - et celui des veuves et veufs -, il faut changer l’assiette des cotisations et taxer beaucoup plus fortement les profits.
Il faut que les partis politiques prennent position sur ces choix de société. Je me félicite de l’engagement de la LCR, du PC, et des Verts auprès des salariés. Malheureusement, le PS semble traîner des pieds et je crois qu’il n’a pas la volonté de changer la société. Il est depuis des années dans une spirale où il s’agit simplement de mettre un emplâtre sur la jambe de bois du capitalisme, ce qui conduit globalement à poursuivre une politique d’accompagnement et même d’aggravation du libéralisme.

Propos recueillis par Thierry Lacombe.

1. Le 8 mai dernier, à Karachi, au Pakistan, un attentat contre un autobus causait la mort de treize personnes, dont onze employés de la DCN.

Rouge 2000 16/01/2003
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Message par emma-louise » 28 Jan 2003, 07:49

Pour la relaxe des "dix de Valence"

Le 31 janvier, à Grenoble, aura lieu le procès en appel de dix faucheurs d'OGM.
Le 26 août 2001, 200 personnes participaient à une action symbolique de fauchage de maïs transgénique cultivé en plein champ. Biogemma, la multinationale agroalimentaire responsable de cette culture, a décidé de poursuivre dix militants ayant participé à cette action et réclame 25,5 millions de francs pour 720 pieds de maïs. Le tribunal de Valence, le 15 janvier 2002, a condamné les prévenus à des peines plus sévères que celles demandées par le procureur : trois à six mois de prison (ferme ou avec sursis selon les personnes), fortes amendes et dommages et intérêts.
A l'initiative de la Confédération paysanne et de comités locaux d'Attac, une association, le Comité de soutien aux dix de Valence, a été créée fin 2002. Elle regroupe une trentaine de partis, associations et syndicats de l'Isère, de la Drôme et de l'Ardèche, dont la LCR. L'objectif premier, par une mobilisation la plus massive possible, est d'obtenir la relaxe des condamnés. Au-delà, la campagne de soutien vise à susciter le débat sur la question des OGM et la main-mise des multinationales de l'agroalimentaire, mais aussi à dénoncer la criminalisation des luttes sociales, syndicales, politiques...
Face à une répression chaque jour plus grande de nos actions, opposons l'unité de nos luttes et la solidarité avec celles et ceux qui font les frais d'une justice au service des intérêts des puissants.
Infos : http://www.local.attac.org/attac38/proces-des-10.html. :bounce:
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 07 Fév 2003, 15:07

Dix de Valence

Malgré des conditions météo qui ont parfois rendu impossible l'arrivée de militants, près de 5 000 personnes ont manifesté en solidarité avec les dix prévenus, jugés en appel pour avoir fauché un champ de maïs transgénique, vendredi 31 janvier. La mobilisation, notamment de la Confédération paysanne, est un succès, tout comme la marche de soutien entre Valence et Grenoble qui a rassemblé entre 100 et 250 personnes sur quatre jours. Les semaines qui ont précédé le procès ont été marquées par de nombreux débats et rencontres en Isère, dans la Drôme et en Ardèche.
L'audience a duré toute la journée, et plus de 2 000 personnes réunies pour une soirée festive ont écouté le compte-rendu vers 22 heures. Au cours du procès, les dix militants, ainsi que les sept témoins de la défense, ont eu la possibilité d'expliquer le sens de leur action, de dénoncer la privatisation du vivant et les incertitudes qui pèsent sur les conséquences de la technique des OGM. José Bové, également cité comme témoin, a décrit un "système totalitaire de production qui s'impose aux paysans et à l'ensemble de la société". La société Limagrain-Biogemma, partie civile, a fait l'apologie de l'agriculture productiviste avant de saluer "l'effet dissuasif des condamnations". L'avocat général, qualifiant le combat des agro-militants de "respectable", et revenant sur le jugement en première instance, a tout de même requis de courtes peines de prison avec sursis, assorties d'amendes de plusieurs centaines d'euros. Le jugement est mis en délibéré au 14 mars.

Rouge 2003 06/02/2003
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