À propos de Diwan

Message par faupatronim » 14 Jan 2003, 15:16

À propos de Diwan : l'argent public pour le service public ! (15/12/2002)

Les dirigeants de Diwan parlent d'injustice à propos du rejet par le conseil constitutionnel de l'intégration de Diwan dans l'Éducation nationale ? Entre dix et vingt pour cent des enfants des milieux défavorisés abordent la sixième sans même savoir lire le français. C'est bien plus grave que les jérémiades des tenants de Diwan qui ne se sentent liés par aucune obligation envers l'ensemble des enfants à scolariser.
Ils ne se posent en victimes que pour obtenir plus de moyens financiers.
Mais au nom de quoi les fonds publics devraient-ils permettre à une minorité, nostalgique d'une langue dont l'usage a, de fait, quasiment disparu, d'éduquer ses enfants selon ses convictions propres et dans des classes aux effectifs réduits, quand les moyens financiers font tant défaut pour assurer le minimum d'éducation au plus grand nombre ?
Les écoles Diwan devraient fonctionner avec les fonds de leurs partisans. Telle devrait être la règle pour toutes les écoles privées. Elles ont d'ailleurs touché des fonds publics bien avant leur demande d'intégration. Mais non, cela ne leur suffit pas ! Et à travers la politique de décentralisation, leurs nouveaux dirigeants reportent désormais sur la Région leurs espoirs d'en toucher encore plus.
Le versement d'argent public n'est pas plus justifié en faveur de Diwan qu'en faveur des écoles confessionnelles. Et il ne sera pas plus justifié demain, accordé par les notables régionaux qui voudront se bâtir des fiefs en flirtant avec le régionalisme. Soit dit en passant, ce n'est pas un hasard si les bannières de la religion et du régionalisme ont été si souvent brandies côte à côte contre celles du progrès et de la liberté.
Voilà pourquoi nous ne faisons pas chorus derrière Diwan.
À l'encontre des régionalistes, nous pensons qu'il n'y a rien de choquant à ce que le français soit de règle de l'enseignement public. Car pourquoi faudrait-il s'affliger du fait que le français soit devenu la langue commune à toutes les régions du pays? Une langue commune est bien préférable au cloisonnement linguistique. L'apprentissage de la langue la plus largement en usage dans la société où les enfants ont à s'intégrer, est la première des nécessités pour accéder à la culture. Et l'intérêt des enfants, ceux de la classe ouvrière en particulier, c'est que l'école leur en garantisse l'apprentissage. Il serait aberrant qu'en Bretagne comme ailleurs dans le pays, le français ne soit pas enseigné comme première langue, y compris aux enfants d'immigrés turcs, maghrébins ou asiatiques. Tout comme en d'autres lieux, en Louisiane par exemple, il serait aberrant que les descendants des Cajuns n'apprennent pas l'anglais à leurs enfants !
Bien entendu, en plus du français, les enfants doivent aussi pouvoir apprendre d'autres langues, des langues de large communication en premier lieu, mais aussi des langues minoritaires. Et c'est une bonne chose qu'au sein de l'école publique, l'apprentissage de langues minoritaires puisse être dispensé en sus à ceux qui le souhaitent, mais une fois assurés les enseignements élémentaires. Et si les moyens pour ce faire s'avèrent insuffisants, bien sûr qu'ils doivent être augmentés.
Les partisans de Diwan ne partagent pas ce point de vue. Soit ! Personne ne leur demande de renier leurs convictions. Mais qu'ils en assument la charge et laissent les fonds publics à un véritable service public astreint à des obligations d'enseignement envers tous les enfants, quelles que soient les convictions et la langue des parents !

LUTTE OUVRIÈRE
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Message par emma-louise » 15 Jan 2003, 13:10

Contribution : articleBretagne Diwan face au Conseil d'Etat
Le 30 octobre dernier, le Conseil d'Etat a suspendu le protocole d'accord signé en mai par le ministère de l'Education nationale visant à intégrer au service public d'éducation les établissements bretons Diwan (auparavant sous contrat, comme les établissements confessionnels), suite au dépôt de deux recours quelques jours auparavant. Le premier, à l'initiative de six associations dont la FCPE, la Ligue de l'enseignement et le Comité national d'action laïque, mettait en cause la méthode d'enseignement par "immersion" - certains cours sont dispensés en breton -, accusée de "porter atteinte au principe d'égalité et d'unité de la République", selon les termes de l'avocat du Cnal. Le second, déposé par le Snes-FSU, dénonce l'extension de l'usage du breton à l'ensemble de la vie des établissements.

Cette décision révèle une fois de plus à quel point pèse encore la tradition jacobine française qui, au principe d'une langue commune, préfère celui de la langue unique. Loin de remettre en cause la "cohésion linguistique", les établissements Diwan - comme d'autres, par exemple au Pays basque - ont montré à l'usage que la gymnastique intellectuelle du bilinguisme profite notablement aux élèves. Leur intégration au cadre national est la meilleure garantie d'égalité de traitement et de libre choix; le retrait du protocole, au contraire, ne pourrait être interprété que comme une nouvelle marque de mépris à l'encontre des cultures et des langues régionales, et renforcerait la partie - très minoritaire - du mouvement Diwan qui avait voté contre le protocole. Espérons que les protestations des 5000 personnes qui défilaient lundi dernier à Quimper seront entendues... (octobre 2001)

du "Fil Rouge" (bulletin de la LCR_56)
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Message par pelon » 15 Jan 2003, 15:15

(EMMA-LOUISE @ mercredi 15 janvier 2003 à 13:10 a écrit :Contribution : articleBretagne Diwan face au Conseil d'Etat
Le 30 octobre dernier, le Conseil d'Etat a suspendu le protocole d'accord signé en mai par le ministère de l'Education nationale visant à intégrer au service public d'éducation les établissements bretons Diwan (auparavant sous contrat, comme les établissements confessionnels), suite au dépôt de deux recours quelques jours auparavant. Le premier, à l'initiative de six associations dont la FCPE, la Ligue de l'enseignement et le Comité national d'action laïque, mettait en cause la méthode d'enseignement par "immersion" - certains cours sont dispensés en breton -, accusée de "porter atteinte au principe d'égalité et d'unité de la République", selon les termes de l'avocat du Cnal. Le second, déposé par le Snes-FSU, dénonce l'extension de l'usage du breton à l'ensemble de la vie des établissements.

Cette décision révèle une fois de plus à quel point pèse encore la tradition jacobine française qui, au principe d'une langue commune, préfère celui de la langue unique. Loin de remettre en cause la "cohésion linguistique", les établissements Diwan - comme d'autres, par exemple au Pays basque - ont montré à l'usage que la gymnastique intellectuelle du bilinguisme profite notablement aux élèves. Leur intégration au cadre national est la meilleure garantie d'égalité de traitement et de libre choix; le retrait du protocole, au contraire, ne pourrait être interprété que comme une nouvelle marque de mépris à l'encontre des cultures et des langues régionales, et renforcerait la partie - très minoritaire - du mouvement Diwan qui avait voté contre le protocole. Espérons que les protestations des 5000 personnes qui défilaient lundi dernier à Quimper seront entendues... (octobre 2001)

du "Fil Rouge" (bulletin de la LCR_56)

ce communiqué de LCR 56 exprime comment des militants peuvent être sensibles à des modes de la petite bourgeoisie. Ces écoles sont des écoles de privilégiés avec des résultats extraordinaires, ce qui serait une bonne chose si ce n'était pas une fois de plus les enfants des privilégiés.
Il y a le m^me problème avec les izkastollas (orthographe ?) au Pays Basque. 100% de réussite au bac quasiment aucun gosse d'ouvrier (parce qu'ils feraient baisser le niveau). Je ne vois pas pourquoi on serait contre le fric pour les écoles de curés et pour ces écoles. Rien ne le justifie.

L'argent public pour l'école publique. Point.

Le communiqué LO est excellent et montre le danger menaçant avec le régionalisme à clientèle "intéressée".
pelon
 
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Message par emma-louise » 15 Jan 2003, 16:33

à suivre , merci pour la courtoisie de vos réponses !
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Message par Louis » 15 Jan 2003, 21:16

(pelon @ mercredi 15 janvier 2003 à 16:15 a écrit :
(EMMA-LOUISE @ mercredi 15 janvier 2003 à 13:10 a écrit :Contribution : articleBretagne Diwan face au Conseil d'Etat
Le 30 octobre dernier, le Conseil d'Etat a suspendu le protocole d'accord signé en mai par le ministère de l'Education nationale visant à intégrer au service public d'éducation les établissements bretons Diwan (auparavant sous contrat, comme les établissements confessionnels), suite au dépôt de deux recours quelques jours auparavant. Le premier, à l'initiative de six associations dont la FCPE, la Ligue de l'enseignement et le Comité national d'action laïque, mettait en cause la méthode d'enseignement par "immersion" - certains cours sont dispensés en breton -, accusée de "porter atteinte au principe d'égalité et d'unité de la République", selon les termes de l'avocat du Cnal. Le second, déposé par le Snes-FSU, dénonce l'extension de l'usage du breton à l'ensemble de la vie des établissements.

Cette décision révèle une fois de plus à quel point pèse encore la tradition jacobine française qui, au principe d'une langue commune, préfère celui de la langue unique. Loin de remettre en cause la "cohésion linguistique", les établissements Diwan - comme d'autres, par exemple au Pays basque - ont montré à l'usage que la gymnastique intellectuelle du bilinguisme profite notablement aux élèves. Leur intégration au cadre national est la meilleure garantie d'égalité de traitement et de libre choix; le retrait du protocole, au contraire, ne pourrait être interprété que comme une nouvelle marque de mépris à l'encontre des cultures et des langues régionales, et renforcerait la partie - très minoritaire - du mouvement Diwan qui avait voté contre le protocole. Espérons que les protestations des 5000 personnes qui défilaient lundi dernier à Quimper seront entendues... (octobre 2001)

du "Fil Rouge" (bulletin de la LCR_56)

ce communiqué de LCR 56 exprime comment des militants peuvent être sensibles à des modes de la petite bourgeoisie. Ces écoles sont des écoles de privilégiés avec des résultats extraordinaires, ce qui serait une bonne chose si ce n'était pas une fois de plus les enfants des privilégiés.
Il y a le m^me problème avec les izkastollas (orthographe ?) au Pays Basque. 100% de réussite au bac quasiment aucun gosse d'ouvrier (parce qu'ils feraient baisser le niveau). Je ne vois pas pourquoi on serait contre le fric pour les écoles de curés et pour ces écoles. Rien ne le justifie.

L'argent public pour l'école publique. Point.

Le communiqué LO est excellent et montre le danger menaçant avec le régionalisme à clientèle "intéressée".

Tu te fous de notre gueule ou quoi : montre que la composition des parents des jeunes qui étudient a diwan fait d'eux en quoi que ce soit des "privilégiés" ? N'importe quoi !
Maintenant pour avoir discuté avec des prof sévissant dans les écoles diwans : effectivement les rejetons qu'on y trouve font partie de la petite bourgeoisie (mais la petite bourgeoisie n'est assimilable a des privilégiés que pour ceux qui font du confusianisme un art) pour une raison bien simple : ils y sont obligés par des nécessités économiques, et le sens et le but de leur revendication, c'est qu'il y ait aussi des écoles diwan pour les prolo de brest, de lanion etc! Une dernière chose : y'a qu'une classe ouvière c'est entendue, mais on peut etre de la classe ouvrière et avoir une culture bretonne kabyle, arabe, etc etc
Louis
 
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Message par Louis » 15 Jan 2003, 22:47

Ecoute rojo, ça me parrait quand meme simple : a partir du momment ou tu veux ouvrir une école (avec les obligations légales qui en découlent) ca doit te couter un minimum de fric, t'as du personnel a payer etc ! Et quand tu dois trouver le financement tu fais payer ceux qui peuvent : c'est pas le prolo qu'est depuis 10 ans au chomdu du coté de brest qui va faire tourner ta boutique Le probleme de fond, c'est "est ce qu'on a la possibilité d'avoir plusieures cultures en france" De plus, il me semble qu'a partir du momment ou ils sont subventionné comme un service public, ils doivent en adopter les contraintes !
Louis
 
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Message par Louis » 15 Jan 2003, 23:19

et les fils de chomeurs de brest (je ne voudrais pas faire de misérabilisme, mais c'est dur le chomage du coté de Brest) tu voudrais qu'ils trouvent refuge dans l'alcool au lieu d'apprendre le Breton Hein, c'est ce que tu veux ? hein dit ? Hein ?
Louis
 
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