Non à la peine de mort en prison

Message par alex » 26 Avr 2004, 12:00

«Le droit à l'oubli pour les détenus d'Action directe» La campagne pour la libération des militants malades d'AD s'intensifie.

Par Dominique SIMONNOT
lundi 26 avril 2004 (Liberation - 06:00)

la tribune, ils se succèdent. L'historien Maurice Rajsfus : «En quel temps, vivons-nous ? La loi Kouchner a permis la libération de Papon, faisant un bras d'honneur à 1690 juifs déportés. Joëlle Aubron, elle, n'a qu'une tumeur cancéreuse au cerveau, la vie de Nathalie Ménigon est en danger...» Mais les prisonnières d'Action directe restent en prison. «En quel temps vivons-nous, continue Rajsfus, des policiers rôdent autour de la maison de Papon, mais c'est pour le protéger et on menotte Aubron à son lit d'hôpital...» Le collectif «Ne laissons pas faire» a poursuivi, ce week-end, à la Bourse du travail à Paris, sa campagne pour la libération des cinq détenus d'AD condamnés à la perpétuité pour deux assassinats. Quatre d'entre eux, en prison depuis dix-sept ans, sont gravement malades. Le cinquième, Régis Schleicher, incarcéré depuis vingt ans, a tenté de s'évader, il y a un an, de la prison de Moulins. «Nous avons dû, depuis des années, raconte Alain Pojolat du collectif, nous battre sur tout. Pour qu'ils sortent de l'isolement, pour qu'ils aient des parloirs, pour qu'ils soient soignés. Et maintenant, pour qu'ils sortent !» On donne des nouvelles des malades. De son lit d'hôpital, Aubron, ironique, écrit au nom du «Front de libération des organes mal en point» : un cancer du sein, non détecté, lui a causé une tumeur au cerveau. Me Jean-Louis Chalanset a rencontré Ménigon, la semaine dernière, à la prison de Bapaume : «Son état se dégrade. Ses mains tremblent beaucoup, son oeil se ferme convulsivement, elle est saisie de paralysie partielle. Elle prend beaucoup de médicaments sans savoir de quoi il s'agit.» Catherine Vieu-Charier, élue du PCF, qui visite Rouillan à la prison de Moulins : «En décembre, on lui a diagnostiqué un cancer au poumon, il a été transféré, trois mois après, à l'hôpital de Lyon. Là, les médecins ont découvert qu'il n'y avait pas de cancer. De retour à Moulins, les médecins de la prison ont eu un avis contraire. Il ne sait plus quoi penser.» Et voilà les militants d'Act Up qui dénoncent «l'accès aux soins déplorable en prison, avec des gens qui ne sont pas dépistés à temps, qui n'ont pas de traitement adéquat, qui n'ont pas accès à leur dossier médical».Le débat se veut aussi politique. La représentante de LO souligne : «Nous n'avons jamais approuvé les méthodes d'AD, cela ne nous empêche pas de trouver révoltant le refus de libérer Ménigon !» Henri Malberg, président de la commission justice du PCF : «Ce fut une tragédie. Pour les victimes d'abord. Et pour ceux qui, insensés, sont passés à l'action et qui croupissent en prison.» Il parle, ensuite, «de la capacité d'une société de mettre un terme à des périodes de son histoire. Cela a toujours été le cas. Avec une grande rapidité pour l'OAS, plus anciennement pour la collaboration et ses crimes. Est-ce que la France, dans le respect de la douleur des familles des victimes, peut mettre en oeuvre les droits de l'histoire, le droit à l'oubli?» Et la philosophe Geneviève Clancy : «S'engager pour la liberté de ces militants, c'est s'engager pour soi-même, s'engager soi-même".
alex
 
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Message par alex » 11 Juin 2004, 12:28

Même avec un cancer comme pour Rouillan, une fois au mitard les soins sont suspendus !

Manifestation pour Joëlle Aubron devant la Pénitentiaire
L'ex-militante d'Action directe attend toujours une suspension de peine.

Par Ivan FRANCHI
vendredi 11 juin 2004

e comité de soutien des anciens militants d'Action directe incarcérés veut rebaptiser la loi Kouchner qui permet la suspension de peine d'un détenu s'il est gravement malade. La loi «Papon-patrons» leur semble plus appropriée car elle s'applique, dénoncent-ils, de façon très inégalitaire. Hier soir, ils étaient une soixantaine devant le siège de l'administration pénitentiaire à Paris. Regroupés derrière une banderole «Libération des militants d'Action directe», ils ont été accueillis par un important dispositif policier qui les a empêchés d'approcher le bâtiment. Parmi eux, des élus communistes, des membres de la CNT (Confédération nationale du travail), des Verts et des anarchistes sont venus dénoncer un «crime d'état» : le maintien en détention de Joëlle Aubron, opérée il y a un mois d'une tumeur au cerveau, et qui attend une réponse lundi à sa demande de suspension de peine.
Le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Robert Bret, a pu la rencontrer dans sa prison de Bapaume, dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle lui a semblé «moralement très forte, très combative», bien qu'elle sorte d'une radiothérapie qui lui a fait perdre tous ses cheveux. «La prison ne l'a pas brisée, mais si sa demande est rejetée lundi, elle renoncera et consacrera ce qui lui reste de forces à lutter contre son cancer.» Au mégaphone, un militant énumère les mesures de vexation prises à son encontre : rétention de courrier, fouilles à répétition, interdiction de parler allemand à ses visiteurs allemands, comme elle l'avait écrit dans une lettre ouverte publiée par Libération, le 9 juin. Le militant n'oublie pas les autres détenus d'Action directe. Jean-Marc Rouillan est au quartier disciplinaire, suspecté d'avoir cherché à s'évader par hélicoptère. «Un hélicoptère a bien survolé sa prison, mais il appartenait à la gendarmerie. Depuis, il est à l'isolement et ses examens médicaux sont suspendus.»
Au bout d'une heure, un représentant de l'administration pénitentiaire vient expliquer que sa direction ne souhaite pas recevoir les représentants du comité de soutien à Joëlle Aubron. Motif : «C'est un problème judiciaire, ça ne nous concerne pas.»

LIBERATION
alex
 
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