Arlette dans 20Mintes (journal gratos)

Message par Nadia » 08 Mars 2004, 09:37

a écrit :«Plus aucune aide versée au patronat»
Interview / régionales (2/6) : Arlette Laguiller, chef de file LO-LCR
Lundi 08 mars 2004
 

Chaque jour, pendant une semaine, 20 Minutes rencontre l’un des candidats aux régionales dans un lieu de son choix. Aujourd’hui, Arlette Laguiller, chef de file de la liste Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire, nous reçoit à Pantin, dans son bureau au siège de LO.

Pourquoi ce lieu ?

C’est là que je travaille le plus souvent. Ce n’est pas « mon » bureau, des camarades peuvent y venir quand je suis en déplacement. Tout ça, c’est collectif. Je vous aurais bien invité chez moi, toujours en Seine-Saint-Denis, mais en ce moment, je n’ai pas trop le temps de faire le ménage.

Malgré ses bons scores à la présidentielle, l’extrême gauche n’est pas très haut dans les sondages...

Franchement, on ne sait pas ce que ça va donner et il ne faut pas se préoccuper de ça. Il faut défendre nos idées phares pour qu’elles soient comprises et adoptées : l’interdiction des licenciements collectifs, le contrôle de la population sur les comptes des entreprises. Si on fait plus de 10 %, on pourra se maintenir et avoir des élus, mais plus il y aura de voix, plus ça aidera les travailleurs dans leurs luttes. Ils se diront : « On n’est pas seuls ».

Une partie du discours de la liste communiste rejoint le vôtre, cela complique-t-il votre campagne ?

La politique du PC est très variable. Dans un maximum de régions, il se présente avec le PS. Dans sept ou huit, il se présente seul. Je ne sais pas ce que les électeurs vont y comprendre. De toute façon, même quand il se présente seul, c’est pour donner ses voix au PS au second tour. Il sait donc bien que les mesures qu’il préconise ne seront pas appliquées.

Vous allez jusqu’à refuser, en cas de défaite, d’appeler à voter PS au second tour...

On est contre les combinaisons politiciennes. On veut que se soit clair pour les électeurs. S’ils nous permettent d’avoir des élus, c’est sur notre programme. On ne va pas l’abandonner simplement pour avoir des élus.

Si vous deviez dresser une radiographie de la région à la veille de ces élections ?

La spéculation immobilière à Paris a fait partir les travailleurs et les couches populaires de plus en plus loin. Pour eux, le coût des transports revient à un « sur-loyer ». Nous, on pense que la carte orange doit être remboursée à 100 % par les employeurs. Les autres problèmes urgents en Ile-de-France, on les connaît : c’est l’emploi, le manque d’au moins 300 000 logements... Il y a des choix budgétaires à faire.

C’est-à-dire ?

Les conseils régionaux ont peut être des pouvoirs étendus, mais ils ont des moyens limités. Ils doivent s’occuper des problèmes les plus quotidiens de la population. Nous voulons que la région ne verse plus aucune aide au patronat et que cet argent soit utilisé pour tout ce qui manque. On a plein de lycées où les élèves étudient dans des préfabriqués alors qu’on verse de l’argent, à Disney par exemple, pour la formation de ses salariés. Comme si c’était au conseil régional de payer les formations chez Disney !

Quelle part du budget régional représentent ces aides ?

Officiellement, un cinquième. En fait c’est beaucoup plus, car il y a beaucoup d’aides indirectes. Certaines passent par des structures comme l’Agence régionale pour le développement et même nous, élus, avons du mal à savoir. On verse aussi beaucoup d’argent aux entreprises sous couvert de la recherche. On s’est opposé au versement d’une aide à Danone pour monter un centre de recherche alors qu’ils licenciaient en même temps. Il faut ainsi voir à chaque fois à quelle entreprise on permet de faire des économies et de donner plus d’argent à ses actionnaires. Propos recueillis par Grégory Magne
 
Nadia
 
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