sacré Jack

[pelon]

Une biographie révèle les contacts de l'ex-ministre PS avec la droite en 1995.
Lang accusé d'avoir lorgné un portefeuille de Balladur


Par Didier HASSOUX
mercredi 07 janvier 2004


ang vs Sarkozy. Le second assure volontiers que l'ex-ministre socialiste de l'Education est, à l'horizon 2007, son principal adversaire. Le premier rougirait de plaisir de cet adoubement. En attendant cet éventuel duel présidentiel, Jack Lang et Nicolas Sarkozy ont failli se retrouver dans le même camp. C'est ce que révèle ­ notamment ­ une biographie du député du Pas-de-Calais qui sort demain. Dans leur Docteur Jack et mister Lang (éditions Le Cherche-Midi), Nicolas Charbonneau et Laurent Guimier racontent comment le ministre de Mitterrand était disposé à devenir celui... d'Edouard Balladur. C'était à l'automne 1994, Chirac était au fond de l'ornière, son «ami de trente ans» l'y laissait volontiers, qui surfait sur la crête des sondages. A Matignon et ailleurs, beaucoup croyaient en «Doudou». Comme nombre d'autres sommités politiques et médiatiques, Jack Lang se serait, à cette époque, découvert balladurien. Au point de le faire savoir au petit Nicolas. Pas le Sarkozy. L'autre, Bazire, alors directeur de cabinet de Balladur.

«Le projet de Lang était simple, témoigne un collaborateur de l'ex-Premier ministre, auprès de Charbonneau et Guimier. Après l'élection d'Edouard Balladur [comme président de la République, ndlr], il voulait laisser passer un an, puis constituer un groupe d'ouverture à l'Assemblée, à la lueur d'un remaniement ministériel qui signerait son retour au gouvernement.» Une autre source précise aux auteurs que le contenu du portefeuille ministériel était quasi défini : Lang ambitionnait d'obtenir «un grand ministère, pas technique, plutôt transversal, symbolique». En somme, «un ministère de l'Intelligence», une lubie de l'ex-maire de Blois.

«Grotesque». Selon Jack Lang, tout cela relève du «grotesque». Interrogé par Libération, il dément «cette plaisanterie rocambolesque». «Vous me voyez dans un gouvernement de droite ? Mon combat a toujours été progressiste. Si je me retrouvais dans une situation pareille, je me renierais totalement.» Un proche de Nicolas Sarkozy confirme pourtant l'information à Libération : «Ils se sont vus à de nombreuses reprises lorsque Balladur était à Matignon. Nous l'avons beaucoup aidé à l'époque, notamment avec l'installation de l'école d'horticulture et du musée de la magie à Blois. Et il est vrai qu'il a manifesté son intention de dépasser les clivages existants... Notamment en devenant ministre d'ouverture.»

Seulement voilà : Balladur n'est pas devenu président. Il ne s'est même pas qualifié pour le second tour de la présidentielle. Le nez toujours au vent ­ «in the wind» était naguère son expression favorite ­ et l'ambition rarement feinte, Lang aurait fait des offres de services similaires à Chirac via une sommité défunte du journalisme politique. Mais le confrère se serait abstenu d'en faire part au futur président.

«Gauche balladurienne». Ces supposés échecs successifs n'auraient pas désespéré le député socialiste. Ses liaisons dangereuses avec la droite ont perduré après l'épisode présidentiel. Il entretient des contacts fréquents et réguliers avec le cabinet de Nicolas Sarkozy. Le député du Pas-de-Calais n'hésite jamais à dire du bien de l'action du ministre de l'Intérieur, à Sangatte, en Corse ou au sujet de l'abolition de la double peine. Un proche de Sarko remarque même que «lorsque Lang a une critique à émettre en direction de Raffarin, il le fait nommément. Lorsqu'il a un reproche à faire à Nicolas, il cite publiquement "le gouvernement", et non le ministre de l'Intérieur». Une sollicitude qui lui vaut une bienveillance : place Beauvau, chacun se garde bien d'en dire du mal. Même s'il est «un adversaire électoral potentiel» du ministre de l'Intérieur.

Au Parti socialiste, personne ne s'étonne vraiment de ces liens supposés. «En 1994, il était de notoriété publique que Jack entretenait des relations avec la balladurie», se souvient un député. Julien Dray précise : «A cette époque, il est vrai qu'existait une gauche balladurienne» autour du mensuel Globe de Pierre Bergé et des mitterrandistes historiques. Pour autant, personne ne se risque à penser que Jack Lang ait fait des offres de services. Pour Jean-Christophe Cambadélis, cette information est «improbable et impensable». Le député de Paris s'interroge plutôt sur «l'origine de cette campagne médiatique qui vise à dénigrer Lang, comme, il y a peu, Bertrand Delanoë et Bernard Kouchner». L'épuration socialiste aurait-elle commencé ?



© Libération

[reval71]

Y va falloir descendre loin dans l'organigramme du PS pour faire un gouvernement PS PC sans ministres bourgeois.

[Fan_Bizet]

Information à prendre avec des pincettes, d'autant que c'est un joyeux panier de crabes le PS ...

[pelon]

Information à prendre avec des pincettes, d'autant que c'est un joyeux panier de crabes le PS ...

Effectivement puisque Lang dément mais cela fait aussi partie de l'article.