Canicule. Retour sur 15 000 morts de chaud

Message par mael.monnier » 06 Déc 2003, 00:34

a écrit :Canicule. Retour sur 15 000 morts de chaud

Auditionné par la commission d'enquête parlementaire, le médecin urgentiste Patrick Pelloux pointe les dérives qui ont mené à la catastrophe.

La trombine de Patrick Pelloux est désormais connue de la France entière. Ce médecin urgentiste de l'hôpital parisien Saint-Antoine, président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers (AMUHF), avait signalé dès les 9 et 10 août les 50 premiers morts de la canicule. Certains ne goûtent guère la popularité du trublion : le député Jean-Marc Roubaud (UMP), pharmacien, lui demande, lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire sur la canicule, mardi dernier, s'il était bien raisonnable de perdre son temps à sonner l'alerte sur les plateaux télé, quand des dizaines de patients mouraient de chaud dans les hôpitaux. Patrick Pelloux ne se démonte pas. Il rappelle que les médias sont venus à lui sur son lieu de travail. Qu'il est le seul à avoir parlé. Que pendant la première quinzaine d'août, il a fait ses 70 heures par semaine.

Sa version de la catastrophe sanitaire liée à la canicule montre en réalité qu'il est tout sauf un bête tombeur de ministre. Derrière la star médiatique se cache, non pas une tête brûlée, mais un médecin, syndicaliste, farouche défenseur de l'hôpital public, dont les alertes précoces et répétées sont restées cet été, au plus fort de l'hécatombe, désespérément lettre morte. Son témoignage le prouve, accablant pour les autorités sanitaires : en dépit des efforts constants et acharnés, qu'il a, jour après jour, avec d'autres, déployés en direct de son hôpital pour faire réagir le ministère, la hiérarchie est restée murée dans sa cécité et son silence.

Tout commence le 4 août. " La fréquentation augmente un peu, mais surtout, nous avons des hospitalisations en forte hausse de 67 %, puis des décès en surnombre. Nous sentons déjà qu'il se passe quelque chose de grave ", détaille-t-il. Premières victimes : des SDF, des jeunes. Le mercredi 6, il n'y a plus de lits dans les hôpitaux d'Île-de- France. Le 7 août, la situation dramatique des services d'urgence et l'accablement des équipes soignantes poussent Patrick Pelloux et Pierre Carli, directeur du SAMU de Paris, à se partager les rôles : le premier alerte la direction des hôpitaux et de l'offre de soins (DHOS) au ministère de la Santé, ainsi que l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), le second se charge de secouer la direction générale de la santé (DGS). Aucun retour. Nouvelle tentative le lendemain, 8 août. Silence radio, à part le communiqué du secrétaire général de l'AP-HP. La grande solitude des urgentistes n'a d'égal que l'immense misère de l'organisation sanitaire : les policiers n'ont plus de gants pour manipuler les cadavres ; dans les hôpitaux, l'eau du robinet, chaude, ne rafraîchit pas les patients, il faut rapatrier les congélateurs des cuisines dans les services ; les pompiers sont priés de ne pas alarmer la population. Le samedi, Patrick Pelloux compte 50 décès à Paris, et le dit à la télévision. " Je ne pouvais plus me taire ", note-t-il. D'autant que de la DGS ne retient qu'une information : les morts sont naturelles. Cette façon de minimiser les événements met le médecin hors de lui : " On attendait que ça se passe, sans rien faire, alors qu'on pouvait sauver des gens. " Le lundi matin, il appelle à nouveau le ministère, dit qu'il faut agir. Rétrospectivement, le cabinet du ministre dément avoir reçu la moindre alerte ce jour-là. Le plan " chaleur extrême " est déclenché à l'AP-HP, il faut attendre le 13 pour que le plan blanc, au plan national, permette de dégager des lits et d'appeler du personnel en renfort.

Modestement, Patrick Pelloux, formé à l'hyperthermie grâce au service militaire, ignore si la mise en oeuvre du plan blanc plus tôt aurait changé quelque chose au cours de la tragédie. Il sait en revanche que le coeur du problème réside dans la fermeture massive des lits dans les hôpitaux pendant l'été, sur des périodes de plus en plus longues : " Avant, c'était du 15 juillet au 15 août, maintenant, c'est du 1er juin au 1er octobre ", déplore-t-il. Une dérive scandaleuse que les syndicats se tuent à dénoncer depuis de nombreuses années, en vain : " Rien n'est concerté, explique Patrick Pelloux, les fermetures se décident entre le chef d'un service et la direction de l'hôpital. " De fait, dans les services d'urgence, depuis l'été meurtrier, et malgré les promesses rien n'a changé.

Anne-Sophie Stamane


Honteux ce gouvernement... Sa théorie politique : le malthusianisme qui consiste à exploiter un max les "pauvres" et à en laisser crever un max pour les forcer à marcher dans leur sale combine. Les bourgeois eux ont des pièces climatisées, des villas à la mer, ... Les gens doivent vraiment être abrutis et/ou endormis par les médias répandant la propagande des politiciens bourgeois pour ne pas réagir. Ce gouvernement est vraiment une machine à remonter le temps et nous mène vers un remake du 19e siècle ! Au lieu de faire campagne pour les régionales, il faudrait faire une campagne pour virer tous ces politiciens, abolir ces instutions bourgeoises par la même occasion, et construire la démocratie directe pour ne plus se faire tromper par des Jospin, Lula & Cie.

Fraternellement,
Maël Monnier
mael.monnier
 
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