Alternance au collège

Message par pelon » 04 Déc 2003, 14:37

a écrit :
Alternance au collège : un recul de plus pour les jeunes 


Des formations en alternance, c’est-à-dire des formations qui se font pour une partie dans l’établissement scolaire, et pour l’autre dans une entreprise, se mettent en place petit à petit dans les collèges, dès la 4e, donc dès l’âge de 14 ans parfois. Ce dispositif d’alternance au collège est présenté comme une chance pour les élèves en difficulté, mais la réalité est tout autre.

Le ministère de l’Éducation nationale prétend se fixer comme objectif de «redonner le goût des études et de la réussite à des collégiens qui sont en logique d’échec permanent et qui ont une image d’eux-mêmes très négative. Ils refusent d’adhérer aux méthodes pédagogiques traditionnelles mises en œuvre au collège. Ces collégiens ont souvent des retards scolaires et sont menacés par la déscolarisation».

Ces objectifs affichés par le ministère semblent tout à fait louables. Mais, en fait, ces jeunes, dès l’âge de 14 ans -puisqu’un décret vient de modifier la législation du travail pour permettre l’accueil d’élèves dans les entreprises dès cet âge- risquent surtout de fournir une main-d’œuvre gratuite à des patrons. De plus, la formation qui est dispensée dans ces entreprises qui emploient des stagiaires laisse parfois à désirer. Les jeunes se retrouvent surtout à balayer, à classer des dossiers, ou à faire le café. Une formation pratique pourrait être bénéfique si les jeunes n’étaient pas livrés à des patrons.

Les partisans de l’alternance ou de l’apprentissage avancent le fait que des jeunes eux-mêmes souhaitent une formation pratique et se sentent plus à l’aise dans ce cadre, ce qui est vrai. Mais cette formation se fera au détriment de l’enseignement général, français, histoire-géographie, langues ou mathématiques, et les jeunes risquent de se trouver ainsi pénalisés dans le futur. La possibilité de déroger aux programmes officiels est en effet instaurée dans le dispositif gouvernemental. «Les élèves ne bénéficieront pas de tous les enseignements obligatoires», dit le Bulletin officiel sur ce point. Quant à la possibilité de retrouver le parcours commun «normal», elle n’est pratiquement pas prévue. Dès l’âge de 14 ans, le sort de ces jeunes sera donc décidé.

En fait, ces mesures évacuent les problèmes que constituent les élèves en grande difficulté, au lieu de trouver des solutions réelles. Elles tentent de réintroduire par la petite porte un collège à deux vitesses: d’un côté, les élèves en difficulté, sortis du collège et orientés dès la 4e, et de l’autre ceux qui parviennent à suivre, et ont accès à une formation générale.

Il faudrait surtout qu’il n’y ait plus d’élèves en grande difficulté, et pour atteindre ce but, il faudrait avoir les moyens nécessaires afin de permettre à tous de savoir lire correctement, d’acquérir une culture générale de base, les moyens, c’est-à-dire les enseignants en nombre suffisant pour ouvrir des classes avec de petits effectifs, au lieu des classes surchargées dans lesquelles les collégiens se retrouvent le plus souvent. Cela demanderait d’arrêter les économies faites sur le budget de l’Éducation nationale -celui qui vient d’être voté prévoit la suppression de 4000 postes dans le secondaire- et d’embaucher tout le personnel nécessaire.

Le choix du gouvernement qui n’est guidé que par la volonté de faire des économies ne résoudra pas les difficultés de ces jeunes, le plus souvent issus des classes populaires. Par contre, cela renforcera encore un peu plus les inégalités dans l’accès à l’éducation et à la culture.

A. R.



Lutte Ouvrière n°1844 du 5 décembre 2003
pelon
 
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Message par reval71 » 04 Déc 2003, 15:22

Les situations d'échecs scolaire ne commencent pas au collège mais dès le primaire et là encore aussi l'éducation nationale et les communes comptent les points mais ne donnent aucun moyen pour lutter contre l'échec scolaire.

Un petit exemple avec l'école de mon quartier:

a écrit :
PAS UN CENTIME DE NOTRE POCHE POUR FINANCER L’APPRENTISSAGE SCOLAIRE


Les tests de niveau qui ont été réalisés lors de la rentrée de septembre en CE2 semblent montrer une chute vertigineuse du niveau de lecture des enfants de l’école des Charreaux.
En effet, notre école se situerait en avant dernière position du classement des écoles chalonnaise.

La directrice de l’école a donc décidé de mettre en place un plan qui devrait permettre de remettre à niveau les enfants en difficulté.
Jusque là l’intention est louable et ne peut soulever d’objection si l’on considère que le rôle de l’école primaire est de permettre à tous les enfants d’acquérir les bases du savoir que sont la lecture, l’écriture et les bases du calcul.

Seulement, là où les choses se corsent, c’est que ce programme de remise a niveau nécessite des moyens financiers (pour l’achat de livres, de documentations…). Et que ces moyens financiers il a été  décidé par la directrice d’aller les chercher principalement dans la poche des parents puisque, entre une participation des parents, une demande faite aux amis de l’école et un prélèvement dans la caisse de la coopérative scolaire, la part financée directement ou indirectement par les parents serait de 60% du budget total nécessaire à ces apprentissages alors que la commune ne financerait que 25% et l’éducation nationale ne participerait elle qu’a hauteur de 15%.

La question qui se pose est de savoir s’il est du devoir des parents de financer l’école publique pour qu’elle accomplisse une de ces taches majeure qui est l’apprentissage de la lecture.

Si l’éducation nationale fait réaliser des tests en CE2, est-ce seulement pour faire un point sur l’apprentissage de la lecture sans donner les moyens réels de pourvoir au comblement des lacunes dans les zones où l’on observe des difficultés d’apprentissage.

L’école publique est gratuite et laïque, il est inadmissible de demander aux parents une participation financière pour que l’école remplisse sa mission alors même que l’éducation nationale s’en désengagerait.


Nous demandons la tenue d’un conseil d’école exceptionnel afin de pouvoir débattre de cette décision et des actions à mener auprès de la commune et de l’éducation nationale pour qu’ils s’engagent à financer la totalité de ce projet.


Le bureau de l’association des amis de l’école des Charreaux
reval71
 
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