L'Accord LO-LCR en Autriche

[Weltron]

Voic la traduction d'un article du Standard, journal de centre gauche autrichien, publié le 9 novembre sur l'accord LO-LCR.

CITATION Union Révolutionnaire des Trotskistes

France : Accord électoral après trente ans d’hostilité idéologique acharnée


En France, quelque chose de révolutionnaire se produit actuellement à l’extrême gauche : après trente ans d’hostilité idéologique acharnée, les deux partis trotskistes « Lutte Ouvrière » (LO) et « Ligue Communiste Révolutionnaire » (LCR) ont passé un accord électoral. Sur le long terme doit émerger un « grand parti anticapitaliste ».

En soi, le rapprochement de ces deux petits partis politiques français ne devrait mériter plus qu’une brève mention (tout comme le fait que la LCR a, lors de son congrès de dimanche, rayé de ses statuts la revendication de la « dictature du prolétariat »). Pourtant, ses conséquences pour le monde politique français sont de taille.

LO et la LCR se présenteront d’ores et déjà sur des listes communes aux élections régionales et cantonales du début de l’année prochaine, tournant ainsi le dos à la précédente coalition gouvernementale composée des socialistes, des communistes et des verts.

En avril 2002, les trotskistes avaient obtenu ensemble plus de 10 % des voix aux élections présidentielles, alors que le premier ministre socialiste Lionel Jospin n’avait atteint que 16 % des voix et avait dû à la surprise de tous laisser la place au second tour au chef du Front National, Jean-Marie Le Pen, face au président en fonction, Jacques Chirac.

Aujourd’hui, les trotskistes enverront également leurs candidats au second tour, si cela peut réduire les chances des socialistes contre les conservateurs.

La pasionaria de « Lutte Ouvrière », Arlette Laguiller, qui a déjà cinq élections présidentielles derrière elle, s’adresse au sein de cet accord à la partie « prolétaire » de la population. La LCR, plus ouverte, a choisi comme figure de proue le facteur Olivier Besancenot, qui séduit les électeurs critiques en tous genres envers la société, et avant tout ceux de la mondialisation.

Tout cela donne bien du fil à retordre aux socialistes qui, depuis leur défaite électorale de 2002, n’ont en aucun cas repris le dessus. Coincés entre les trotskistes et les conservateurs, ils sont désespérément victimes de déchirements internes. D’un côté, les directives libérales de rigueur économique de Bruxelles obligent chaque parti gouvernemental français à plus de pragmatisme que jamais ; de l’autre, seule une rhétorique critique vis-à-vis de la mondialisation peut empêcher l’émigration des électeurs vers l’extrême gauche. Jusqu’alors, c’était le Parti Communiste qui protégeait le flanc gauche des socialistes – mais son état est aujourd’hui encore plus déplorable que celui de son partenaire.

Le socialiste de premier plan Jean-Christophe Cambadélis réplique avec colère, affirmant que la LCR serait passée d’une « culture de l’unité de la gauche à une culture sectaire ». Il devrait toutefois reconnaître que les trotskistes suivent un programme clair quant à la question européenne centrale : en cas de référendum sur la constitution de l’UE, LO et la LCR ont déjà pris parti pour un Non résolu.


[photo d’Arlette Laguiller avec comme légende : « Arlette Laguiller, l’expérimentée pasionaria de ‘Lutte Ouvrière’. »]
[photo d’Olivier Besancenot avec comme légende : « Le facteur Olivier Besancenot, de la ‘Ligue Communiste Révolutionnaire’. »]
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[pelon]

Merci pour la traduction.