CITATION Irak: bombardement américain sur Bagdad pour la 1ère fois depuis avril
BAGDAD (AFP) - L'aviation américaine est intervenue mardi soir contre des objectifs situés au centre de Bagdad, pour la première fois depuis la fin de la guerre qui a conduit en avril à la chute de Saddam Hussein.
Un porte-parole militaire américain a affirmé que l'opération avait visé cinq endroits différents d'où des obus de mortiers avaient été tirés ces dernières semaines contre le quartier général de la coalition.
"Les objectifs ont été visés à partir d'aéronefs utilisant des canons 105 mm et des mitrailleuses de 40 mm", a souligné le porte-parole, sans vouloir dire s'il s'agissait d'hélicoptères ou d'avions. "Il s'agissait de maisons abandonnées", a-t-il précisé, soulignant que "tout avait été fait pour s'assurer qu'il n'y ait pas de victimes".
L'armée américaine mène depuis quelques jours des raids aériens et bombarde à l'artillerie lourde ce qu'elle soupçonne être des refuges, des caches d'armes ou des lieux utilisés pour la fabrication de bombes. Le soutien aérien a été utilisé à plusieurs reprises au nord et à l'ouest de la capitale, mais il s'agit de la seconde fois à Bagdad et la première dans le centre de la ville.
Le 13 novembre, un avion AC-130 avait été utilisé contre une position utilisée par des combattants anti-américains dans la capitale. Le porte-parole américain a affirmé que les raids de mardi s'inscrivaient dans le cadre de l'opération "Marteau de fer", une offensive militaire massive lancée dans et autour de Bagdad, depuis le 12 novembre.
L'armée américaine a bombardé au mortier mardi soir, pour la troisième nuit consécutive, des positions d'insurgés partisans du président irakien déchu, dans la périphérie de la ville de Tikrit, à 180 km au nord de Bagdad, ancien fief de Saddam Hussein et place-forte des activistes hostiles à la coalition.
Entre-temps, le général américain commandant la zone rebelle dans l'ouest de l'Irak s'est félicité de la baisse significative des attaques contre ses troupes et a envisagé la possibilité d'un retrait de la ville de Ramadi avant la fin de l'année. Le général Charles H. Swannack Jr a insisté sur le fait que la coopération avec la police irakienne à Ramadi a créé suffisamment de sécurité pour envisager que ses hommes ne fassent plus de patrouilles en ville.
"Ramadi se rapproche des conditions pouvant nous permettre de mener un retrait vers le 1er janvier", a-t-il affirmé, estimant toutefois qu'il était trop tôt pour considérer une extension de ce modèle à la ville de Rutba, près de la frontière jordanienne, sans bien sûr parler de Falloujah, où les attaques se poursuivent.
A Mossoul (nord), deux policiers irakiens et un interprète travaillant pour les forces américaines ont été blessés mardi soir dans deux attaques séparées, a-t-on appris auprès de la police mercredi.
Le département d'Etat américain a indiqué mardi qu'une nouvelle résolution de l'Onu sur le transfert du pouvoir aux autorités irakiennes pourrait être une "possibilité", tout en soulignant que cela n'était pas actuellement à l'ordre du jour. Un haut-responsable de l'administration américaine a cependant indiqué que Washington n'envisageait pas de nouvelle résolution.
"Je ne pense pas que quelqu'un estime nécessaire une nouvelle résolution car la 1511 a fixé le processus par lequel le Conseil de gouvernement (irakien) établirait le calendrier de la transition", a-t-il dit à la presse dans l'avion présidentiel Air Force One qui emmenait M. Bush de Washington à Londres.
Un membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien, Mahmoud Ali Osmane, avait annoncé mardi que le Conseil allait envoyer "d'ici une semaine à dix jours" une lettre à l'Onu pour "demander le vote d'une nouvelle résolution soutenant l'accord et approuvant le calendrier" du transfert des pouvoirs prévu dans l'accord signé samedi par le Conseil irakien et la Coalition américano-britannique.
Cet accord prévoit le transfert du pouvoir aux Irakiens à la mi-2004 et l'élection d'une assemblée constituante d'ici fin 2005, sans spécifier de rôle particulier pour les Nations unies. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a declaré qu'il n'y avait personne en Irak à qui transférer la souveraineté nationale avant la fin de l'année comme le réclame la France, dans un entretien avec la télévision française FR3.
Par ailleurs, la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis a rendu publique mercredi une affiche annonçant qu'elle offrait dix millions de dollars pour des informations pouvant mener à la capture d'Ezzat Ibrahim, le numéro deux de l'ancien régime de Saddam Hussein.
Soupçonné par le Pentagone de coordonner les attaques en Irak, Ezzat Ibrahim Al-Douri était le numéro deux du régime de Saddam Hussein, un de ses plus anciens compagnons, connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce et son implication dans la répression des opposants.[/quote]