
CITATION
Nouvel Observateur - Semaine du jeudi 6 novembre 2003 - n°2035
Le voile de la discorde
Se lier ou non aux groupes islamiques? La LCR se déchire
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Christian Picquet a levé la voix, délibérément: «Tariq Ramadan? Un ennemi politique dangereux, à combattre systématiquement!» Et le républicain de la LCR a toisé une jeune militante médusée, qui, elle, refuse de condamner le prêcheur islamiste accusé d’antisémitisme et a manifesté pour soutenir des lycéennes voilées! La fracture laïque traverse la LCR, plus profonde encore que la dispute autour de l’alliance avec Lutte ouvrière. Elle s’est révélée dans l’affaire du lycée Langevin-Wallon d’Aubervilliers. Tandis que les Jeunesses communistes révolutionnaires défendaient les sœurs Lévy-Omari, Pierre-François Grond, leader national de la Ligue et prof au lycée, était partisan d’une exclusion provoquée, à ses yeux, par l’intransigeance des jeunes filles. Césure générationnelle?
En partie seulement. La fracture est d’abord politique. Elle oppose ceux qui veulent inscrire l’extrême-gauche dans le champ laïque républicain à ceux qui privilégient l’affaiblissement du système. En Angleterre, le Socialist Workers Party trotskiste a choisi de s’allier avec des groupes islamiques. Cette position a de l’influence dans la LCR, même si la direction de la Ligue n’a pas encore choisi. Elle a appuyé les profs dans l’affaire d’Aubervilliers. Mais Olivier Besancenot a soutenu publiquement la par-ticipation controversée de Tariq Ramadan au Forum social européen, choquant ainsi de nombreux militants qui auraient souhaité un débat. Le soutien de la LCR à Ramadan ne vaut pourtant pas adhésion à son discours. Mais le prêcheur étant attaqué par les socialistes, la Ligue s’est portée à son secours pour le défendre contre l’ennemi socialiste et ses «manœuvres». Dialectique toujours. C. A.
Claude Askolovitch[/quote]
Nouvel Observateur - Semaine du jeudi 6 novembre 2003 - n°2035
Le voile de la discorde
Se lier ou non aux groupes islamiques? La LCR se déchire
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Christian Picquet a levé la voix, délibérément: «Tariq Ramadan? Un ennemi politique dangereux, à combattre systématiquement!» Et le républicain de la LCR a toisé une jeune militante médusée, qui, elle, refuse de condamner le prêcheur islamiste accusé d’antisémitisme et a manifesté pour soutenir des lycéennes voilées! La fracture laïque traverse la LCR, plus profonde encore que la dispute autour de l’alliance avec Lutte ouvrière. Elle s’est révélée dans l’affaire du lycée Langevin-Wallon d’Aubervilliers. Tandis que les Jeunesses communistes révolutionnaires défendaient les sœurs Lévy-Omari, Pierre-François Grond, leader national de la Ligue et prof au lycée, était partisan d’une exclusion provoquée, à ses yeux, par l’intransigeance des jeunes filles. Césure générationnelle?
En partie seulement. La fracture est d’abord politique. Elle oppose ceux qui veulent inscrire l’extrême-gauche dans le champ laïque républicain à ceux qui privilégient l’affaiblissement du système. En Angleterre, le Socialist Workers Party trotskiste a choisi de s’allier avec des groupes islamiques. Cette position a de l’influence dans la LCR, même si la direction de la Ligue n’a pas encore choisi. Elle a appuyé les profs dans l’affaire d’Aubervilliers. Mais Olivier Besancenot a soutenu publiquement la par-ticipation controversée de Tariq Ramadan au Forum social européen, choquant ainsi de nombreux militants qui auraient souhaité un débat. Le soutien de la LCR à Ramadan ne vaut pourtant pas adhésion à son discours. Mais le prêcheur étant attaqué par les socialistes, la Ligue s’est portée à son secours pour le défendre contre l’ennemi socialiste et ses «manœuvres». Dialectique toujours. C. A.
Claude Askolovitch[/quote]