altermondialisation : le melting pot

Message par pelon » 04 Nov 2003, 07:43

CITATION
Forum social européen . A Savoir
«alters», un bon parti pour les politiques
Interdites de FSE, les formations de droite et de gauche multiplient cette
semaine les réunions sur la mondialisation pour tenter de séduire le
mouvement.

Par Muriel GREMILLET et Didier HASSOUX
mardi 04 novembre 2003

  'est la grande mutation d'automne. La semaine où les partis
  politiques adoptent la fibre altermondialiste. A l'exception de Lutte
  ouvrière, du Front national et d'un François Bayrou trop occupé à
devenir «l'alter» de l'UMP, tout le monde anticipe la tenue en France,
du 12 au 15 novembre, du deuxième Forum social européen (FSE).

Même si la charte de Porto Alegre spécifie que les partis politiques
n'ont pas leur place dans les forums «pour un autre monde», le bal
des récupérateurs commence aujourd'hui avec un grand colloque de
l'UMP, à l'Institut du monde arabe, intitulé : «Partager les fruits de la
mondialisation». Au programme, trois tables rondes au cours
desquelles le libéral Alain Madelin et le commissaire européen et
chiraquien Michel Barnier débattront avec le président d'Attac France,
Jacques Nikonoff, et la directrice de Greenpeace France, Michèle
Rivasi, ancienne députée PS. En «guest stars» : Dominique de Villepin,
l'homme qui a écrit la plupart des envolées de Chirac sur la
mondialisation, et Jean-Pierre Raffarin.

«Danse du ventre». Côté opposition, Jean-Pierre Chevènement
décroche le pompon. Mercredi à la Mutualité, le président d'honneur du
MRC a réussi à ressusciter pour un soir la défunte gauche plurielle. Des
seconds couteaux du PS (Gaëtan Gorce), du PRG (Alain Tourret), du
PCF (Francis Wurtz) et des Verts (Sergio Coronado) se pencheront sur
les «rapports de la gauche avec la mondialisation». Jeudi, la
concurrence fera rage entre les nouveaux ennemis. D'un côté, la
gauche de gouvernement. François Hollande, Bertrand Delanoë et leurs
amis socialistes se retrouveront dans un gymnase parisien. De l'autre,
à la même heure, le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot et une
cohorte de révolutionnaires mondiaux prendront d'assaut la Mutualité.
Les Verts, eux, s'attaquent à la Bourse ! C'est au palais Brongniart, à
Paris, que les écologistes échafauderont, les 9 et 10 novembre, «une
autre Europe pour un autre monde». En chefs de chantiers : Daniel
Cohn-Bendit et José Bové. Enfin, le même week-end, Marie-George
Buffet accueille au siège du PCF les représentants des quinze partis
frères européens. Une resucée des vieilles internationales pour dire
«Non à l'Europe libérale» et à la Constitution version Giscard.

Cette avalanche de colloques, rencontres et autres raouts en tous
genres témoigne sinon d'une tentative de mainmise sur le FSE, tout au
moins du lancement d'une opération de séduction. «Une danse du
ventre effrénée», témoigne en souriant un des membres du
secrétariat d'organisation du Forum. La main sur le coeur, les
dirigeants politiques jurent, eux, qu'ils s'interdisent toute récupération.
La preuve, avancent-ils, leurs grands-messes altermondialistes se
tiennent dix jours avant le forum. «Si nous avions voulu le récupérer,
explique un socialiste, notre colloque se serait tenu durant le FSE.» Et
d'oublier de préciser que, pour éviter le mélange des genres, et
respecter la fameuse charte de Porto Alegre, ce sont les organisateurs
du forum qui ont imposé ce timing aux politiques.

Pour jouer l'innocence, les politiques dégainent même un argument
unanimement partagé à gauche : ce sont eux qui seraient à l'origine
du mouvement altermondialiste. C'est ce que prétend un cadre du PCF
: «Depuis toujours, nous condamnons le capitalisme mondial et ses
ravages.» Sergio Coronado, membre du collège exécutif des Verts et
délégué à l'altermondialisation, entonne le même couplet : «Nous ne
marchons sur aucune plate-bande, ces plates-bandes sont les nôtres.
Ce sont nos préoccupations, vieilles de vingt ans, qui font la ligne des
alters.» Kader Arif, secrétaire national du PS, chargé de la
mondialisation, ne dit pas autre chose : «Dès 1996, lors d'un conseil
national, nous avons condamné la mondialisation néolibérale. A
l'époque, nous n'avons pas été entendus.» Apparemment, la
revendication de «paternité» ne passe pas. L'affrontement physique
entre socialistes et altermondialistes à Annemasse, en marge du G8
d'Evian, en juin, puis le démontage, en août, du stand du PS lors du
rassemblement du Larzac 2003 témoignent d'une incompréhension
persistante. Les socialistes ont beau se grimer en «alters», ils ne sont
pas les bienvenus. En tout cas pas pour tout le monde.

Sous-marins. Ces frictions répétées n'ont pas empêché les partis de
gauche d'user de tous les subterfuges pour être associés au FSE. Les
Verts, la LCR et le PCF sont devenus membres du Comité d'initiative
français du FSE grâce à leurs journaux (Vert Contact, Rouge et
l'Humanité). Ils ont ainsi participé à toutes les grandes décisions
politiques préparatoires au rassemblement. Pas moins discret, le PS a
dépêché son mouvement de jeunes, le MJS. Et ses contacts étroits
avec des associations comme la Fédération Léo-Lagrange ou SOS
Racisme lui ont permis d'être au fait des dernières décisions. Au total,
même intéressée, cette attention des politiques réjouit la plupart des
responsables du FSE (lire ci-contre). Même si cela crée quelques
difficultés dans la gestion quotidienne de l'événement. Ainsi, plus d'une
fois, le fil a failli se rompre avec la mairie de Paris, principal bailleur de
fonds du forum. Selon un organisateur : «Delanoë voulait être
partout.» Incorrigible...
photos S...BASTIEN CALVET



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pelon
 
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