
Si mal informée. Si un accord est signé "le peuple" en sera informé. De toutes façons les échanges de lettre ont déjà montré en grande partie ce que seront les axes principaux d'intervention. Camarades de la LCR vous avez beaucoup déçu Buffet.
CITATION
L'invitée du dimanche. «On a rarement eu un gouvernement aussi réac»
Marie-George Buffet
PARIS, JEUDI. Marie-George Buffet. (LP/DELPHINE GOLDSZTEJN.)
Chaque semaine, « le Parisien Dimanche » donne la parole à une personnalité. Aujourd'hui : Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste.
Jacques Chirac a reparlé, mardi à Valenciennes, de la « fracture sociale »...
Marie-George Buffet. On ne peut pas exprimer de la compassion, s'inquiéter d'une fracture sociale, civique, urbaine et, en même temps, laisser aux commandes un gouvernement qui aggrave cette fracture. J'ai envie de dire au président : « Changez de politique, et de gouvernement ! »
Approuvez-vous tout de même le chef de l'Etat quand il dit que la laïcité « n'est pas négociable » ?
Oui, la laïcité n'est pas négociable. Encore faut-il donner à chacun, quelles que soient sa religion ou ses origines, les mêmes droits en matière d'éducation, d'accès à l'emploi, de protection sociale, de logement. Il faut donc mener une politique radicalement opposée à la logique ultralibérale et capitaliste aujourd'hui en vigueur.
Faut-il légiférer sur le voile à l'école ?
Je comprends les chefs d'établissement qui, se trouvant dans une situation difficile, nous disent : Aidez-nous . Mais je ne crois pas qu'une loi pourra le faire. En pointant du doigt la seule question du voile, attention de ne pas dénaturer le débat sur la laïcité. Si beaucoup de jeunes trouvent demain les chemins de la réussite scolaire et de l'emploi, cela fera plus sûrement reculer l'intégrisme et le communautarisme.
Si vous aviez été proviseur du lycée d'Aubervilliers, auriez-vous exclu les deux jeunes filles voilées ?
La communauté enseignante a sincèrement essayé de dialoguer. Mais elle s'est retrouvée face à une volonté ostentatoire de la part de ces deux élèves. Je comprends donc la décision prise, et je la respecte.
Depuis son abstention lors du vote du budget, François Bayrou apparaît comme l'opposant numéro un...
Soyons sérieux ! Qui a voté non ? La gauche. L'UDF, elle, applaudit aux privatisations et à la politique libérale. Bayrou se donne des allures d'opposant à l'UMP avec un seul point de mire : la présidentielle de 2007. La vérité, c'est qu'on a rarement eu en France un gouvernement aussi réac et l'UDF appartient à la majorité.
La cote de Jean-Pierre Raffarin dans les sondages est à la baisse...
Cela traduit une inquiétude profonde et croissante du pays. Mais il ne faut pas que la gauche se contente de laisser pourrir la situation avec l'espoir d'en recueillir les fruits en 2007. Ce serait irresponsable. Agissons maintenant contre les mauvais coups.
Le PS a-t-il tiré, à vos yeux, les leçons de l'échec de 2002 ?
Non. Rester sur l'idée que c'est la multiplicité des candidatures qui aurait provoqué le séisme du 21 avril, c'est taper à côté de la réalité.
Le PC n'a toujours pas arrêté sa stratégie pour les régionales. Seriez-vous embarrassés ?
Pas du tout. Mais nous avons voulu, nous, tirer les enseignements du 21 avril : beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment que la gauche n'a pas rempli son rôle. Pour les remobiliser, il faut qu'ils participent aux choix politiques et aux décisions : c'est l'objectif de nos forums. Les régionales auront lieu en mars 2004 : il n'y a aucune raison de se précipiter.
Le PC a-t-il les moyens de partir seul à la bataille ?
Notre objectif, ce ne sont pas des listes autonomes. Ce que nous voulons, ce sont des rassemblements populaires permettant de battre la droite et de mener une politique qui corresponde réellement aux attentes de nos compatriotes.
En Ile-de-France, êtes-vous favorable à l'union ?
Ce que propose Jean-Paul Huchon, à savoir poursuivre ce qui a été fait, ne me semble pas correspondre à ce que réclament les Franciliens. Mon souci premier, c'est d'éviter que la droite reprenne cette région, et que l'extrême droite se renforce. Seul un projet courageux peut rassembler et les battre.
L'extrême gauche pilonne l'ex-gauche plurielle, et veut faire bande à part...
Au lieu d'avoir une démarche de rassemblement, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) préfère signer un accord avec Lutte ouvrière (LO) sans que le peuple soit informé du contenu du texte. C'est une alliance à deux qui rejette tout le reste de la gauche. C'est à l'opposé de notre démarche.
Redoutez-vous une poussée de l'extrême droite ?
Après avoir été déçus par la gauche, beaucoup d'hommes et de femmes sont aujourd'hui matraqués par la droite. Du coup, il y a, chez eux, une forme de désespérance, l'impression d'être méprisés. Si les forces progressistes ne présentent pas un véritable projet alternatif, ces électeurs-là peuvent être tentés par l'abstention ou le vote Le Pen. Le 21 avril n'a pas été un accident. La question de l'extrême droite n'est pas derrière nous.
Six mois après son congrès, où en est votre parti ?
On n'a évidemment pas trouvé la solution à tous les problèmes qui se sont traduits, au moment de la présidentielle, par un score de 3,37 %. Il nous faut regagner le coeur des ouvriers, des travailleurs, des salariés, de tous ceux qui nous ont quittés parce qu'ils ont eu le sentiment que nous les avions abandonnés. C'est un travail de longue haleine. Mais on avance.
Propos recueillis par Didier Micoine
Le Parisien , dimanche 26 octobre 2003
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L'invitée du dimanche. «On a rarement eu un gouvernement aussi réac»
Marie-George Buffet
PARIS, JEUDI. Marie-George Buffet. (LP/DELPHINE GOLDSZTEJN.)
Chaque semaine, « le Parisien Dimanche » donne la parole à une personnalité. Aujourd'hui : Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste.
Jacques Chirac a reparlé, mardi à Valenciennes, de la « fracture sociale »...
Marie-George Buffet. On ne peut pas exprimer de la compassion, s'inquiéter d'une fracture sociale, civique, urbaine et, en même temps, laisser aux commandes un gouvernement qui aggrave cette fracture. J'ai envie de dire au président : « Changez de politique, et de gouvernement ! »
Approuvez-vous tout de même le chef de l'Etat quand il dit que la laïcité « n'est pas négociable » ?
Oui, la laïcité n'est pas négociable. Encore faut-il donner à chacun, quelles que soient sa religion ou ses origines, les mêmes droits en matière d'éducation, d'accès à l'emploi, de protection sociale, de logement. Il faut donc mener une politique radicalement opposée à la logique ultralibérale et capitaliste aujourd'hui en vigueur.
Faut-il légiférer sur le voile à l'école ?
Je comprends les chefs d'établissement qui, se trouvant dans une situation difficile, nous disent : Aidez-nous . Mais je ne crois pas qu'une loi pourra le faire. En pointant du doigt la seule question du voile, attention de ne pas dénaturer le débat sur la laïcité. Si beaucoup de jeunes trouvent demain les chemins de la réussite scolaire et de l'emploi, cela fera plus sûrement reculer l'intégrisme et le communautarisme.
Si vous aviez été proviseur du lycée d'Aubervilliers, auriez-vous exclu les deux jeunes filles voilées ?
La communauté enseignante a sincèrement essayé de dialoguer. Mais elle s'est retrouvée face à une volonté ostentatoire de la part de ces deux élèves. Je comprends donc la décision prise, et je la respecte.
Depuis son abstention lors du vote du budget, François Bayrou apparaît comme l'opposant numéro un...
Soyons sérieux ! Qui a voté non ? La gauche. L'UDF, elle, applaudit aux privatisations et à la politique libérale. Bayrou se donne des allures d'opposant à l'UMP avec un seul point de mire : la présidentielle de 2007. La vérité, c'est qu'on a rarement eu en France un gouvernement aussi réac et l'UDF appartient à la majorité.
La cote de Jean-Pierre Raffarin dans les sondages est à la baisse...
Cela traduit une inquiétude profonde et croissante du pays. Mais il ne faut pas que la gauche se contente de laisser pourrir la situation avec l'espoir d'en recueillir les fruits en 2007. Ce serait irresponsable. Agissons maintenant contre les mauvais coups.
Le PS a-t-il tiré, à vos yeux, les leçons de l'échec de 2002 ?
Non. Rester sur l'idée que c'est la multiplicité des candidatures qui aurait provoqué le séisme du 21 avril, c'est taper à côté de la réalité.
Le PC n'a toujours pas arrêté sa stratégie pour les régionales. Seriez-vous embarrassés ?
Pas du tout. Mais nous avons voulu, nous, tirer les enseignements du 21 avril : beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment que la gauche n'a pas rempli son rôle. Pour les remobiliser, il faut qu'ils participent aux choix politiques et aux décisions : c'est l'objectif de nos forums. Les régionales auront lieu en mars 2004 : il n'y a aucune raison de se précipiter.
Le PC a-t-il les moyens de partir seul à la bataille ?
Notre objectif, ce ne sont pas des listes autonomes. Ce que nous voulons, ce sont des rassemblements populaires permettant de battre la droite et de mener une politique qui corresponde réellement aux attentes de nos compatriotes.
En Ile-de-France, êtes-vous favorable à l'union ?
Ce que propose Jean-Paul Huchon, à savoir poursuivre ce qui a été fait, ne me semble pas correspondre à ce que réclament les Franciliens. Mon souci premier, c'est d'éviter que la droite reprenne cette région, et que l'extrême droite se renforce. Seul un projet courageux peut rassembler et les battre.
L'extrême gauche pilonne l'ex-gauche plurielle, et veut faire bande à part...
Au lieu d'avoir une démarche de rassemblement, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) préfère signer un accord avec Lutte ouvrière (LO) sans que le peuple soit informé du contenu du texte. C'est une alliance à deux qui rejette tout le reste de la gauche. C'est à l'opposé de notre démarche.
Redoutez-vous une poussée de l'extrême droite ?
Après avoir été déçus par la gauche, beaucoup d'hommes et de femmes sont aujourd'hui matraqués par la droite. Du coup, il y a, chez eux, une forme de désespérance, l'impression d'être méprisés. Si les forces progressistes ne présentent pas un véritable projet alternatif, ces électeurs-là peuvent être tentés par l'abstention ou le vote Le Pen. Le 21 avril n'a pas été un accident. La question de l'extrême droite n'est pas derrière nous.
Six mois après son congrès, où en est votre parti ?
On n'a évidemment pas trouvé la solution à tous les problèmes qui se sont traduits, au moment de la présidentielle, par un score de 3,37 %. Il nous faut regagner le coeur des ouvriers, des travailleurs, des salariés, de tous ceux qui nous ont quittés parce qu'ils ont eu le sentiment que nous les avions abandonnés. C'est un travail de longue haleine. Mais on avance.
Propos recueillis par Didier Micoine
Le Parisien , dimanche 26 octobre 2003
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