Conf de Presse Rue qui gouverne Nancy

Message par conformistepote » 23 Oct 2003, 23:10

[QUOTE]« La France d'en bas déguste ! »
Le collectif nancéien de la « Rue qui gouverne » dénonce les méthodes utilisées par le gouvernement pour « restreindre le droit de manifester ».

NANCY. - « Quand la France d'en haut se réunit, la France d'en bas déguste ! ». Un mois pile-poil après les incidents survenus à Nancy, entre forces de l'ordre et manifestants, lors des journées parlementaires de l'UMP, le collectif de la « Rue qui gouverne », persiste et signe. Il dénonce le caractère « haineux et prémédité » de la charge policière intervenue dans la soirée du 22 septembre, place Stanislas.


La preuve ? « Nous avons réuni plus d'une vingtaine de témoignages confirmant l'absence de motif de cette charge d'une violence bestiale accompagnée d'injures portée après la dislocation d'une manifestation inoffensive », martèlent ses deux porte-paroles, Michel Ancé et Patrice Derruau, un épais dossier en main. « 2.000 policiers pour 650 parlementaires. Du jamais vu ! », insiste le collectif. Foi de militants de longue date. « Nous sommes tous des représentants d'associations ou de syndicats responsables.
Nos manifestations n'ont jamais débordé ».


« Le tour de France de Nicolas »



Alors, incident de parcours l'intervention policière ? Non point, pensent les hommes et femmes du mouvement nancéien créé à l'occasion des journées parlementaires délocalisées à Nancy. « C'est une tactique qui vise à casser le thermomètre social, à faire taire le monde associatif ! ». Tactique récurrente depuis quelques mois, s'obstine le collectif, puisque les mêmes pratiques émaillent « le tour de France de Nicolas ». A Lyon, Lille, Marseille, Pau...


Autant d'exemples, qui illustrent, selon les membres de la « Rue qui gouverne », les méthodes « d'une police sécuritaire, la volonté de restreindre le droit de manifester, la menace à peine voilée de tout juste tolérer les manifestations, le dessein de faire des exemples ». « Le préfet, mis sous pression, a-t-il voulu planter le décor des prochaines manifestations », le collectif lui ne garantit plus rien. « Il n'empêchera pas les mouvements. Et attention, nous ne sommes pas là pour apaiser les tensions !
». A bon entendeur...


Les deux personnes interpellées le 22 septembre, poursuivies pour rébellion, doivent comparaître demain devant un juge unique au palais de justice de Nancy


Valérie RICHARD[/QUOTE]
conformistepote
 
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Message par emma-louise » 24 Oct 2003, 05:07

:bounce: :bounce: Pourrais tu , un de ces jours , nous "raconter" comment est née cette initiative de la"rue ....." Merci !
emma-louise
 
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Message par conformistepote » 24 Oct 2003, 13:31

Le collectif s'est constitué suite aux AG interpros sur Nancy. Il avait été décidé d'apparaître régulièrement cet été. Ce qui a été fait avec des moments phares tels que la banderolle du 21 juin ou la manif pour la libération de José Bové le 14 juillet (Reportage sur France 3 national et article dans l'Express).
Dès juillet nous avons appris la tenue des journées parlementaires à Nancy, il a donc été créé un collectif spécifique pour organiser des contres journées.

Rappel :
conformistepote@le: lundi 23 juin 2003, 13:53
CITATION
A nancy, l'AG interpro (enseignants, éducs, postiers principalement) a encore la pêche.
Prochaines initiatives : une réu publique sur les futures attaques contre la protection sociale jeudi prochain, 1 forum bilan, suivi d'un barbecue samedi 28 juin. Et nous espérons, 1 action spectaculaire par semaine tout l'été.
La dernière, c'était samedi à 18 heures. On a installé une banderole de 6 mètres sur 18 mètres en haut de de la basilique St Epvre. En pleine Fête de la musique. 1 jeune, un peu bourré a vu les copains monter sur l'échaffaudage, il les a suivis et est redescendu quelques minutes après au milieu des flics qui attendaient nos escaladeurs en bas. Comme les copains, prévenus, se sont volatisés, les flics ne voulaient pas relâcher ce "touriste" sous prétexte qu'il n'avait pas ses papiers sur lui.
Ils l'ont embarqué pour l'ammener au poste. On a donc fait un sitt-in de part et d'autre du fourgon policier en scandant "police-partout, justice nulle part", "libérez notre camarade", sous l'oeil attentif de la foule jusqu'à satisfaction, au grand étonnement de ce jeune qui nous a dit "merci les gens".
Je vous envoie 1 petit article sur la banderolle dès que je l'aurai scanné.
Notre mot d'ordre, harceler le pouvoir, pour d'une part montrer à l'opinion publique que rien n'est perdu, d'autre part faire pression sur le gouvernement pour qu'il se rende compte qu'à la rentrée, ce ne sera pas si facile que ça de museler la classe ouvrière !
Quelles sont belles les images de Raffarin dans le noir ou juché, sans micro sur une chaise de plastique.
Chirac renonce à se rendre en corse !

Article Est Républicain
[/quote]

Je joins un article tiré du dernier n° du Chardon Rouge assez complet.



CITATION
Les Journées de la Rue qui Gouverne
   "La rue répond: Ré-sis-tance!"

Organisées parallèlement aux Journées parlementaires de l'UMP les 22 et 23 septembre, et malgré le blackout des médias nationaux, les Journées de la Rue qui Gouverne ont rencontré un véritable succès. En rassemblant plusieurs centaines de participants et jusqu'à deux mille manifestants dans les rues de Nancy le lundi soir, elles ont montré que pour nombre de salariés et de jeunes de l'agglomération, la politique de l'UMP, faite d'agressions multiples contre la population au seul profit du patronat, cette politique ne passe pas.

Accueil et petit-déjeuner bruyants

Tout a commencé dimanche soir, à une centaine en gare. Nous avions prévu d'accueillir les participants extérieurs à nos Journées. et nous accueillîmes quelques retardataires de l'UMP, au son du désormais fameux « Tout est à nous, rien n'est à eux ! ». Première partie de cache-cache avec la police, fortement mobilisée tout au long des journées pour protéger ministres et parlementaires, jusque dans le hall des hôtels et devant les restaurants.

Lundi, le rendez-vous était fixé à l'aube. Six heures du matin pour une manif, ça n'est pas coutume. La tournée des hôtels fut bruyante, chantante et tonique, à cent-cinquante, des percussions et une sirène. Blocage et très gros déploiement de bleu sur la place Stanislas, devant l'Hôtel de la Reine (le plus cher de la ville) : visiblement, comme on en avait eu vent, plusieurs ministres dormaient là.

Ensuite se sont succédés les forums, tout au long de la journée. Le programme était copieux, les participants peu nombreux en matinée, mais atteignant quand même une petite centaine l'après-midi. L'occasion d'intéressant débats, dans la rue comme il se doit, sur la protection sociale, droit du travail et droit patronal, les services publics. Beaucoup d'intervenants qu'on n'a pas nécessairement l'habitude de voir côte à côte:
des militants de la CGT-EDF, de SUD-Rail, SUD-France Télécom et de la CNT-PTT, par exemple. Mais aussi un délégué prud'homal, des travailleurs sociaux, des militants d'AC!, des intermittents, des animateurs du collectif contre la guerre. Et puis de nombreuses interventions des participants aux Journées, pas toujours mécontents de participer !

« Etat UMP, Etat policier ! »

Lundi 22 en fin d'après-midi, c'était le point d'orgue des Journées avec la manifestation appelée place Stanislas. Sur cette manif, le Collectif de la Rue qui Gouverne, fort de ses 22 soutiens, avait convergé avec des organisations non signataires comme la FSU ou l'UD-CGT. Avec deux mille
participants, tout le monde a considéré la mobilisation comme un succès.
Immédiatement derrière la banderole de tête, « C'est la Rue qui Gouverne », arrivaient des salariés de Tati et des cristalleries de Baccarat, des paquets de grévistes de mai-juin et d'intermittents. Cortèges notables du Groupe des 10, de la CGT, de la CNT et de la LCR. Et surtout, beaucoup de gens sans étiquette, des jeunes, notamment des lycéens.

La manifestation s'est terminée par « Le Cri », initié par les intermittents et lancé chaque soir face à l'Hôtel de Ville. Mais à peine une heure plus tard, une nouvelle vague bleue s'abattait sur une centaine de personnes, restées paisiblement à jouer de la musique et à danser sur la place Stanislas. Pour permettre au ministre Sarkozy de dîner en ville, des
centaines de CRS ont violemment chargé les gens qui restaient là, mais aussi les badauds installés aux terrasses des cafés.

Le mardi matin, à six heures comme la veille, deux centaines de manifestants partaient bruyamment. vers le Boulevard Lobau, où deux manifestants avaient été embarqués la veille au soir. Mais à nouveau, blocage par les CRS en grand nombre : cette fois-ci, Sarkozy avait prévu de visiter le commissariat ! Libérés en matinée, les deux interpellés sont mis en examen pour
rébellion. Immédiatement, de nombreuses organisations ont envoyé des communiqués de protestation.

Et maintenant ?

Le Collectif de la Rue qui Gouverne, issu de l'Assemblée générale interprofessionnelle de mai-juin, a fédéré les énergies pendant plusieurs semaines autour de la préparation des Journées. Avec une centaine de participants actifs aux réunions, et le soutien de nombreuses organisations
(Attac, LDH, G10, UL-CGT, CNT, LCR, Verts.), et malgré l'inertie d'autres structures (UD CGT et FSU notamment), il a permis d'organiser une importante campagne politique contre le gouvernement, contre « le profit, la misère et les guerres comme seuls projets de société », contre les licenciements, les
privatisations et la précarité.

Le Collectif a bien sûr prévu d'assurer le soutien aux deux personnes qui passeront au tribunal fin octobre, en centralisant notamment preuves photographiques et témoignages. Mais il restera au-delà de cette échéance un réseau qui a prouvé son efficacité, sa capacité à organiser une initiative militante importante sur la ville. Pour beaucoup de participants, c'est un
acquis du mouvement de mai-juin : un point d'appui extrêmement précieux pour les luttes des mois à venir. o[/quote]

70 personnes au rassemblement de ce matin. Procès reporté au 16 janvier.
conformistepote
 
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