Le directeur de l'office HLM de l'Oise licencié

Message par faupatronim » 07 Oct 2003, 13:27

CITATION (Le Monde @ 7 octobre 2003)
Le directeur général de l'office HLM de l'Oise licencié pour avoir fait prendre en charge des frais personnels


188  déplacements de sa femme et les dépenses de son chauffeur ont été payés par l'organisme. Contestant toute tricherie, Henri Bertein a obtenu 33 mois de salaires d'indemnité.

Le conseil d'administration (CA) de l'OPAC de l'Oise a licencié, mercredi 1er octobre, Henri Bertein, directeur général de cet organisme HLM depuis quinze ans. Son éviction fait suite à un rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social (Miilos), bouclé en juin, qui relève de nombreuses "irrégularités".  Au cours de leurs investigations, portant sur la période 1999-2002, les "vérificateurs" de la Miilos ont constaté que l'épouse de M. Bertein utilisait "un chauffeur et un véhicule de l'OPAC" alors qu'elle n'occupait aucune fonction au sein de l'office. Durant la seule année 2001, Mme Bertein s'est fait conduire, à 188 reprises, entre Beauvais - lieu de résidence du couple - et Paris, où elle enseigne dans une université. De nombreuses dépenses afférentes à ces trajets ont été prises en charge par l'organisme HLM : carburant, cartes de stationnement, déjeuners du chauffeur... "L'OPAC doit demander à son directeur général le remboursement des (...) charges qu'il a occasionnées à des fins personnelles", écrivent les "vérificateurs". Soit la somme de 142 480 euros, pour les années 1999 à 2002.

Autre "anomalie" soulignée par la Miilos : des "frais de restaurant excessifs". Ceux-ci portaient, en 2001, sur "176 jours ouvrables" en tenant compte des dépenses que M. Bertein a engagées, à la fois en qualité de directeur général de l'OPAC de l'Oise et de directeur délégué d'une filiale, Val-de-France Résidence. Le 21 février 2001, par exemple, il a réglé, dans le même établissement, "une addition de 141 euros, établie à ladite date, et sept autres dépenses d'un total de 1 061 euros s'échelonnant sur les douze mois précédents". "Il est anormal que le directeur général ait un compte ouvert dans un restaurant", commente le rapport.

Le fait que sa femme ait bénéficié d'une voiture et d'un chauffeur de l'office ne constituait pas une "tricherie", rétorque M. Bertein. "Tout cela était connu depuis quinze ans en toute transparence", ajoute-t-il, en se prévalant d'un "accord verbal" que lui aurait donné, en 1988, le président de l'OPAC de l'époque, Jean-François Mancel, par ailleurs président (UMP) du conseil général de l'Oise. Un tel argument est "fallacieux", nous a fait savoir M. Mancel par le biais de son attachée de presse.

PLUS DE "FAUTE GRAVE"

Vraie ou fausse, c'est, en tout cas, cette explication que M. Bertein a donnée à la Miilos et aux administrateurs de l'OPAC. Ces derniers y ont-il été réceptifs ? Une chose est sûre : le directeur général a été révoqué dans des conditions moins dures que prévu. Peu avant la réunion du 1er octobre, les membres du CA avaient reçu un premier "projet de délibération" qui prévoyait un congédiement "pour faute grave". Mais le texte finalement soumis au CA a retenu la "rupture du lien de confiance". Une telle motivation permet à M. Bertein de quitter ses fonctions avec des indemnités égales à 33 mois de salaire, soit environ 250 000 euros, selon le président de l'office, François-Michel Gonnot, par ailleurs député (UMP) de l'Oise. Pourquoi un tel revirement ? "Au cours du conseil d'administration, M. Bertein a proposé de rembourser 52 000 euros, explique M. Gonnot. Il fallait aussi tourner la page sur une histoire tumultueuse, très politisée, jalonnée de conflits entre mon prédécesseur et le directeur général." Enfin, le président de l'office affirme qu'un licenciement pour faute grave risquait d'entraîner des "contentieux" avec M. Bertein.

Cet épilogue a révolté plusieurs administrateurs de l'OPAC. Jean Sylla, conseiller général (PCF), dénonce un "marchandage" qui permet à M. Bertein de partir avec une "somme rondelette". "C'est scandaleux que M. Bertein soit licencié avec des indemnités", s'indigne Sylvie Houssin, conseillère générale (PS). Une colère décuplée par le fait que l'OPAC devrait, par ailleurs, consacrer d'importants moyens financiers pour "moderniser son parc d'ascenseurs", comme l'y exhorte la Miilos. Dans ce contexte, M. Sylla, Mme Houssin et quatre autres membres du CA ont refusé de prendre part au vote, compte tenu de l'indemnité versée. Certains d'entre eux y ont vu un manœuvre qui visait à "acheter le silence de M. Bertein".

De telles allégations n'ont été étayées par aucun élément tangible mais l'ex-directeur général a contribué à leur donner du crédit : "Si je devais être sanctionné (...), il y aurait beaucoup d'autres membres -du conseil d'administration- qui pourraient être sanctionnés (...). Je parle de personnes qui ont fait des choses incomparables par rapport à ce dont je peux être accusé par la Miilos", avait-il indiqué à L'Oise Hebdodu 17 septembre. Aujourd'hui, l'intéressé se montre beaucoup moins affirmatif : "Ce sont des propos que je n'ai pas tenus", soutient-il, en précisant qu'il ne souhaite pas en dire davantage. Vincent Gérard, directeur de la publication de L'Oise Hebdo, maintient la teneur de l'entretien publié : "La discussion a été enregistrée sur une cassette audio".

Avant même d'avoir rédigé la version définitive de son rapport, la Miilos avait signalé les faits au parquet du tribunal de grande instance de Beauvais, ce qui a valu à M. Bertein d'être placé en garde à vue pendant plus de 24 heures, au mois de février. Pour l'heure, l'action judiciaire se limite à une enquête préliminaire, qui suit son cours, d'après Odile Valette, procureur de la République.

Bertrand Bissuel

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Message par Screw » 07 Oct 2003, 20:47

L'Oise est gâtée: elle avait déjà le très intègre Mancel... :x
Screw
 
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