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Message Publié : 12 Juin 2010, 13:55
par jeug
Je mets ici un article du journal LO de cette semaine.
Car j'en ai bien apprécié le ton (sans jeu de mot). Surtout la fin.

(Lutte Ouvrière n°2184 du 11 juin 2010 a écrit :Pêche au thon en Méditerranée : Les matelots exigent leur dû

Vendredi 4 juin, quelques canots des écologistes de Greenpeace ont tenté d'interrompre une pêche au thon rouge en Méditerranée, en « libérant » les poissons emprisonnés dans les filets. Greenpeace a ainsi organisé une action spectaculaire, qui est bien dans sa manière. Mais, quoi qu'en disent ses représentants, cela revient à s'en prendre aux travailleurs qui essaient de gagner leur vie et qui ne sont en rien responsables de la situation.

Les écologistes assurent que les thons rouges sont en voie de disparition et qu'il faut arrêter immédiatement de les pêcher. Les armateurs affirment de leur côté qu'il y a du thon et que, de toute façon, ils pêchent sous le contrôle de l'Union européenne qui leur envoie des inspecteurs. Et d'ajouter bien entendu qu'en défendant la pêche au thon, ils défendent les emplois des marins-pêcheurs.

Ils le font alors d'une bien curieuse façon, car cent soixante marins thoniers viennent de signer une pétition, qui a été portée par quarante d'entre eux au bureau des Affaires maritimes de Sète, le 21 mai. Ils y dénoncent le fait d'avoir été employés, parfois trente ans durant, en dehors de toute légalité : travail gratuit, feuilles de paye incomplètes ou inexistantes, répartition injuste des parts de pêche, non-déclaration aux caisses sociales, etc.

Tant que la pêche a été florissante, les marins s'en sortaient tant bien que mal et n'osaient rien dire, car protester c'était la certitude de ne plus jamais trouver d'embarquement pour la pêche au thon. Mais la réduction du nombre de bateaux et l'instauration de quotas de pêche ont considérablement réduit le nombre d'embarquements. Et, faute de papiers en règle, les marins qui ne trouvent pas de travail ne parviennent pas à faire valoir leurs droits et se retrouvent parfois sans aucune ressource, après avoir travaillé pendant des années. Il a fallu que des marins, maintenant âgés et à bout de ressources, souvent immigrés et loin de leur famille, se trouvent le dos au mur pour que leurs conditions de vie viennent à la connaissance du public. Et pourtant les abordages entre Greenpeace et les thoniers, ainsi que la question des quotas de pêche au thon en Méditerranée, font la une de la presse régulièrement.

Il faut croire que, dans cette société, il se trouve toujours des gens pour défendre les patrons, pêcheurs ou autres, et leurs profits, au nom de l'emploi, de la tradition, de la liberté ou de tout ce qu'on voudra. Il s'en trouve même aussi pour défendre les thons, rouges, blancs, petits ou grands, dont on ne souhaite certes pas la disparition.

Mais pour défendre les droits des travailleurs, il n'y a et il ne peut y avoir vraiment que les travailleurs eux-mêmes.

Paul GALOIS

Message Publié : 12 Juin 2010, 18:22
par Matrok
Les thons avec nous ! Les thons avec nous !

Message Publié : 12 Juin 2010, 19:06
par titi
les pecheurs, avec nous, les pecheurs, avec nous !

Message Publié : 12 Juin 2010, 20:49
par yannalan
La pêche en Méditerranée, c'est vraiment un monde à part ! J'ai habité à Boulogne et j'y ai bossé avec la pêche, je vois comment ça se passe en Bretagne,j'ai des copains pêcheurs. C'est un boulot dur et dangereux,mais les gars qui embarquent sont inscrits maritimes et ça se passe assez légalement dans l'ensemble, me^m si c'est un monde un peu spécial, du fait du paiement "à la part"
Comme dit un copain qui est sur un hauturier du Guilvinec "y a une mentalité de joueur" "des coups on gagne, des coups, non..."Mais ils aiment leur métier.
Sur la ressource, le problème n'est pas de protéger des gentils thons contre de méchants pêcheurs, mais si les pêcheurs veulent encore trouver des thons d'ici quelques années, il y a des mesures à prendre. Sion, il n'y aura plus de pêcheurs non plus...

Message Publié : 14 Juin 2010, 19:35
par llaima
Parfois on préférerais que l'hebdo de LO n'aborde pas certains sujets plutôt que de les traiter d'une manière desinvolte et grossière. Ca risque de décrédibiliser le reste du journal ce qui serait domage quand même!

Le fond de l'article en fait parle des marins salariés sur les thoniers qui ont du mal à faire valoir leur droit et qui se retrouvent sans ressources malgré des années de travail. Si il n'y avait que ça de dit on ne critiquerait pas mais l'intro et la conclusion de cet article font vraiment cheveux sur la soupe: On y introduit le sujet en parlant de l'action de Greenpeace pour libérer des thons des filets des bateaux... Cette action pourait quand même sembler plutôt justifiée quand on voit que sous la pression des armateurs on remet à chaque fois au surlendemain la protection de l'espèce.

Mais juste après ça le verdict "made in LO" tombe : "cela revient à s'en prendre aux travailleurs qui essaient de gagner leur vie" !!!!!!!!!!???????????????

J'ai été assez sidéré par cette phrase, je ne soutient pas particulièrement Greenpeace en général mais sur ce coup je ne trouvais rien à redire et me sentait plutôt solidaire face aux capitalistes de la mer. Car quand même pour voir dans "la liberation de thons" une attaque contre les travailleurs il faut ne pas être d'un très bon niveau politique ce qui est étonnant pour un article de l'hebdo de LO. Car en gros dire que Greenpeace s'attaque aux travailleurs dans ce cas c'est dire que s'en prendre à l'outil de production où travaillent les salariés c'est s'en prendre aux travailleurs. C'est une chose qui est profondément fausse et assez grave. Les travailleurs ne sont que les executants du patronat et ils ne sont en aucun cas liés à leur outil de production car dans le cas contraire voudrait dire que les ouvriers de l'armement sont des assassins en puissance etc... Or ce n'est pas le cas je pense et de ce que pense LO... Et protester contre le marché de l'armement ce n'est pas non plus je penses s'en prendre aux travailleurs de Thales ou Dassault? On voit bien que normalement les communistes revolutionnaires font le distinguo entre travailleurs et outil de travail! Ca qui est normal et ce qui fait parti du travail des C.R. d'augmenter la conscience de classe contre le corporatisme.
Par contre quand on dit ce qui vient d'être dit dans cet article on n'aide pas à augmenter le degré de conscience des travailleurs et on l'abaisse en faisant croire qu'on s'attaque aux travailleurs en coupant des filets de pêche. Car non, ce qu'on doit dire c'est que les travailleurs ne doivent pas défendre leur usine, leur corporation, leur outil de travail mais leur intérêt propre et demander leur dû avec ou sans thon à pécher!

Alors envoyer dos à dos Greenpeace et le patronat des armateurs c'est mauvais et pas seulement par ce que l'action de Greenpeace est plutôt juste(Les sources qui disent que le thon rouge est en mauvais état sont assez fiables et ce n'est pas la position des armateurs qui s'enrichiraient bien encore un peu en tuant les derniers thons jusqu'à disparition qui pourait me faire changer d'avis surtout que l'article nous apprend que ce sont des bandits qui ont truandés leur salariés) mais surtout que ça fait croire que patrons et salariés auraient l'intérêt commun de défendre la pêche au thon contre les écolos qui seraient les ennemis des travailleurs!!!! Alors là STOP et rectifions que les seuls ennemis à combatre ce sont ces exploiteurs sans vervogne des thoniers qui en plus d'être des capitalistes crapuleux comme en témoigne leur attitude vis-à-vis de leurs marins sont des pilleurs des derniers thons rouges de Mediterranée!

Carton (rouge) pour LO pour le traitement de cette actualité qui pourtant aurait pû être intéressante à traiter!

a écrit :
Vendredi 4 juin, quelques canots des écologistes de Greenpeace ont tenté d'interrompre une pêche au thon rouge en Méditerranée, en « libérant » les poissons emprisonnés dans les filets. Greenpeace a ainsi organisé une action spectaculaire, qui est bien dans sa manière. Mais, quoi qu'en disent ses représentants, cela revient à s'en prendre aux travailleurs qui essaient de gagner leur vie et qui ne sont en rien responsables de la situation.

Les écologistes assurent que les thons rouges sont en voie de disparition et qu'il faut arrêter immédiatement de les pêcher. Les armateurs affirment de leur côté qu'il y a du thon et que, de toute façon, ils pêchent sous le contrôle de l'Union européenne qui leur envoie des inspecteurs. Et d'ajouter bien entendu qu'en défendant la pêche au thon, ils défendent les emplois des marins-pêcheurs.

Ils le font alors d'une bien curieuse façon, car cent soixante marins thoniers viennent de signer une pétition, qui a été portée par quarante d'entre eux au bureau des Affaires maritimes de Sète, le 21 mai. Ils y dénoncent le fait d'avoir été employés, parfois trente ans durant, en dehors de toute légalité : travail gratuit, feuilles de paye incomplètes ou inexistantes, répartition injuste des parts de pêche, non-déclaration aux caisses sociales, etc.

Tant que la pêche a été florissante, les marins s'en sortaient tant bien que mal et n'osaient rien dire, car protester c'était la certitude de ne plus jamais trouver d'embarquement pour la pêche au thon. Mais la réduction du nombre de bateaux et l'instauration de quotas de pêche ont considérablement réduit le nombre d'embarquements. Et, faute de papiers en règle, les marins qui ne trouvent pas de travail ne parviennent pas à faire valoir leurs droits et se retrouvent parfois sans aucune ressource, après avoir travaillé pendant des années. Il a fallu que des marins, maintenant âgés et à bout de ressources, souvent immigrés et loin de leur famille, se trouvent le dos au mur pour que leurs conditions de vie viennent à la connaissance du public. Et pourtant les abordages entre Greenpeace et les thoniers, ainsi que la question des quotas de pêche au thon en Méditerranée, font la une de la presse régulièrement.

Il faut croire que, dans cette société, il se trouve toujours des gens pour défendre les patrons, pêcheurs ou autres, et leurs profits, au nom de l'emploi, de la tradition, de la liberté ou de tout ce qu'on voudra. Il s'en trouve même aussi pour défendre les thons, rouges, blancs, petits ou grands, dont on ne souhaite certes pas la disparition.

Mais pour défendre les droits des travailleurs, il n'y a et il ne peut y avoir vraiment que les travailleurs eux-mêmes.

Paul GALOIS

Message Publié : 14 Juin 2010, 19:52
par NazimH
Bonjour

a écrit :Alors envoyer dos à dos Greenpeace et le patronat des armateurs


L'article ne fait pas cela.

a écrit :Et protester contre le marché de l'armement ce n'est pas non plus je penses s'en prendre aux travailleurs de Thales ou Dassault?


Tu proposes de protester contre le marché de l'armement en empêchant les ouvriers de Dassault d'aller travailler ? C'est à peu près la façon dont s'y prend Greenpeace.

a écrit : les seuls ennemis à combatre ce sont ces exploiteurs sans vervogne des thoniers


Tu penses que l'action de Greenpeace permettait cela ? Cela ne mettait pas dans le même sac les marins et les patrons ? Greenpeace a essayé de s'adresser à ces marins ?

Et répétons ce que dit l'article : quand des pêcheurs se font exploiter et se mettent en bagarre, Greenpeace s'en moque... C'est son droit. C'est le droit de ceux qui veulent défendre les intérêts politiques du monde du travail de penser et dire autre chose.

Quant à dire que cet article donne quitus à l'exploitation outrancière des ressources halieutiques par les capitalistes, il faut vraiment avoir des lunettes déformantes.

Bonne soirée.

Message Publié : 14 Juin 2010, 19:54
par quijote
ce que nous reprochons à Green peace c'est qu'il ne pose jamais le problème en terme de "classe sociale" , se contentant de mener des actions coup de poing spectaculaires et qu'il met tout le monde dans le même sac armateurs et simples pécheurs .. d'où l'ambigüité de ses actions .mais c'est logique pour un groupe écolo pour qui les classes n 'existent pas et c'est le propre des écolos de culpabiliser le travailleur "polluant ", l'automobiliste individuel que l 'on tance en oubliant de dire qu'en réalité il n'a pas trop le choix ne faisant pas partie des "décideurs"

Message Publié : 14 Juin 2010, 20:54
par llaima
(NazimH @ lundi 14 juin 2010 à 20:52 a écrit : Bonjour

a écrit :Alors envoyer dos à dos Greenpeace et le patronat des armateurs


L'article ne fait pas cela.

a écrit :Et protester contre le marché de l'armement ce n'est pas non plus je penses s'en prendre aux travailleurs de Thales ou Dassault?


Tu proposes de protester contre le marché de l'armement en empêchant les ouvriers de Dassault d'aller travailler ? C'est à peu près la façon dont s'y prend Greenpeace.

a écrit : les seuls ennemis à combatre ce sont ces exploiteurs sans vervogne des thoniers


Tu penses que l'action de Greenpeace permettait cela ? Cela ne mettait pas dans le même sac les marins et les patrons ? Greenpeace a essayé de s'adresser à ces marins ?

Et répétons ce que dit l'article : quand des pêcheurs se font exploiter et se mettent en bagarre, Greenpeace s'en moque... C'est son droit. C'est le droit de ceux qui veulent défendre les intérêts politiques du monde du travail de penser et dire autre chose.

Quant à dire que cet article donne quitus à l'exploitation outrancière des ressources halieutiques par les capitalistes, il faut vraiment avoir des lunettes déformantes.

Bonne soirée.

a écrit :
Bonjour

a écrit :Alors envoyer dos à dos Greenpeace et le patronat des armateurs


L'article ne fait pas cela.


De la manière que c'est dit si! Etr surtout ce que je trouve critiquable c'est de dire que de défendre les thons c'est s'en prendre au travailleurs ce qui est faux!

a écrit :
Tu proposes de protester contre le marché de l'armement en empêchant les ouvriers de Dassault d'aller travailler ? C'est à peu près la façon dont s'y prend Greenpeace.


Je ne suis pas de Greenpeace ce ne sont pas forcément mes méthodes mais je ne vois pas en quoi non plus le fait de bloquer une usine d'armement serait s'en prendre au travailleurs...

a écrit :
Tu penses que l'action de Greenpeace permettait cela ? Cela ne mettait pas dans le même sac les marins et les patrons ? Greenpeace a essayé de s'adresser à ces marins ?


Si c'était le cas j'irai à Greenpeace mais ils s'en fichent un peu des travailleurs... comme LO se fiche de l'environnement... C'est triste qu'il n'aie pas une grande convergence mais le passé idéologique pèse encore lourd

a écrit :
Quant à dire que cet article donne quitus à l'exploitation outrancière des ressources halieutiques par les capitalistes, il faut vraiment avoir des lunettes déformantes.



J'ai pas dis ça mais vous critquez quand même ceux qui essayent d'arrêter cette exploitation par ce qu'ils s'en prennent et c'est le comble je trouve pour des trotskytes... aux bateaux des patrons!!!!!

Message Publié : 14 Juin 2010, 21:36
par quijote
(llaima @ lundi 14 juin 2010 à 21:54 a écrit : .



J'ai pas dis ça mais vous critquez quand même ceux qui essayent d'arrêter cette exploitation par ce qu'ils s'en prennent et c'est le comble je trouve pour des trotskytes... aux bateaux des patrons!!!!!

Ils s'en prennent à la pêche abusive du thon rouge .Pas "aux "bâteaux "des patrons" Leur préoccupations semblent surtout environnementales. peu leur importe le sort des travailleurs , des marins pécheurs ce n 'est pas trop leur problème.. c'est ce qui découle de toutes leurs actions , de toutes leur pratiques .

Message Publié : 14 Juin 2010, 21:50
par shadoko
a écrit :
De la manière que c'est dit si! Etr surtout ce que je trouve critiquable c'est de dire que de défendre les thons c'est s'en prendre au travailleurs ce qui est faux!

Mais l'article ne dit absolument pas ça. Il dit que la manière dont Greenpeace défend les thons revient à s'en prendre aux travailleurs. Ça n'est pas tout-à-fait la même chose.

De plus, cet article ne met clairement pas sur un pied d'égalité les patrons de bateaux et Greenpeace. Sur l'action de Greenpeace, il dit en substance que même s'ils défendent une cause probablement juste, il le font d'une manière qui fait peu de cas du sort des travailleurs. Sur les thoniers, il dit que ce sont de gros hypocrites qui prennent prétexte de défendre l'emploi pour justifier leur activité, alors qu'ils se comportent comme des négriers.

L'axe de l'article est de montrer le sort des travailleurs qu'on entend pas beaucoup dans tout ça, et dont les patrons se fichent éperdument, mais dont Greenpeace se fiche également. Ce n'est pas leur problème.