à propos de lasuppression des allocs

Message par Valiere » 22 Avr 2010, 23:20

LE POMPIER PYROMANE ET LA GRAINE DE CRAPULE :

A PROPOS DE LA SUPPRESSION DES « ALLOCS »

· 2 millions d’enfants sont en-dessous du seuil de pauvreté (chiffre 2008)

· En 2001, l’INSEE avait révélé que parmi les personnes ne disposant pas de domicile personnel, il y avait 86 000 enfants.

· Plus récemment, le rapport de l’ONZUS indiquait que 44,3% des enfants de moins de 18 ans vivaient en-dessous du seuil de pauvreté dans les quartiers « politique de la ville ».

· 3,4 millions de personnes sont touchées par la précarité énergétique et récemment le médiateur de la République confiait que 15 millions de français étaient chaque mois à 50 ou 150 euros près pour boucler le budget.

· 1 million de familles sont surendettées ; 1 million de personnes souffrent chroniquement du mal-logement (voir rapport de la fondation Abbé Pierre).
Ø Depuis quelques années les pouvoirs publics ont tendance à mettre en accusation les parents pour leur carence éducative supposée à l’égard de leurs enfants et leur déresponsabilisation d’où la suspension des allocations familiales.
Mais s’est-on interrogé sur les conditions de vie des familles populaires ?
· Une étude récente de l’INSEE publiée par la revue Economie et Statistique montre que ce sont les couples salariés les moins qualifiés, les moins bien payés, ceux qui ont un statut précaire qui sont les plus désavantagés dans leurs horaires de travail ; les journées à horaires décalés et très désynchronisées sont surreprésentées parmi les couples de salaires ouvriers, employés de commerce et des services.

En 1999, un salarié sur cinq a des horaires irréguliers. La même étude montre aussi des journées de « surtravail » de plus de 10 heures. Au total ces deux situations concerneraient une journée travaillée sur deux ! Et le travail le samedi et le dimanche se développe en même temps que la dérèglementation du code du travail !
Les journées désynchronisées avec le temps de vie de la famille et des rythmes scolaires, ébranlent la famille et génèrent les parcours scolaires chaotiques.
Ø Une étude du CERC (Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale) de 2004 a corrélé l’échec scolaire et les retards scolaires à plusieurs facteurs :
§ La disponibilité (physique et intellectuelle) des parents pour suivre la scolarité de leurs enfants
§ Le temps de présence des parents au côté de leurs enfants
§ Le mal-logement et les conditions de vie dont les privations
§ L’environnement familial conflictuel : le chômage est aussi une des causes de rupture familiale
§ L’échelle des revenus comme élément discriminant contribuant aux disparités dans la réussite scolaire

L’étude concluait que « les difficultés scolaires des enfants pauvres apparaissaient très tôt et se formaient dès le primaire ».
Ø Déjà la loi de 2006 mettait en place un contrat de responsabilité parentale. La loi du 5 mars 2007 met en place des mesures d’accompagnement social personnalisé (MASP)
Ø Débloquons des moyens pour la prévention sociale en amont !
La Grande Bretagne a réussi le tour de force d’augmenter de 40% l’absentéisme scolaire depuis qu’elle a pénalisé financièrement les parents voire même emprisonné. Est-ce cela que l’on veut ?
Ø Ferdinand DELIGNY, le grand éducateur, ancien instituteur, écrivait il y a 50 ans dans son recueil « Graine de crapule » : « Une nation qui tolère les quartiers de taudis, les égouts à ciel ouvert, les classes surpeuplées et qui ose châtier les jeunes délinquants, me fait penser à cette vieille ivrognesse qui vomissait sur ses gosses à longueur de semaines et giflait le plus petit, par hasard un dimanche, parce qu’il avait bavé sur son tablier »

Ce qu’il faut dire (CQFD)

Valiere
 
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Message par Valiere » 23 Avr 2010, 09:13

voici un deuxième et dernier communiqué.
Il vient de DEI France

il y a là matière à se mobiliser


a écrit :La suppression des allocations familiales en cas d'absences injustifiées à l'école :
une mesure inefficace, perverse et illégale

La proposition de retrait systématique des allocations familiales lorsqu'un enfant est absent à l'école de manière répétée et injustifiée revient avec force dans le débat public, suite notamment à l'intervention récente du président de la République à Bobigny.

Il s'agit là d'une mesure profondément destructrice de ce qui reste de lien social en certains secteurs de notre République et qui contrevient – comme l'ont déjà relevé les Experts du Comité de l'ONU sur l'application de la Convention relative aux Droits de l'Enfants – aux exigences des droits de l'enfant et aux principes du droit en général, ceci pour deux motifs incontournables :

cette mesure institue une discrimination inacceptable entre les familles qui bénéficient des prestations familiales et celles qui n'en bénéficient pas : ainsi, pourrait être « punie » la famille de plusieurs enfants dont un est absentéiste, alors qu'échapperait à la mesure la famille d'un autre enfant, absentéiste également mais unique, et ce, éventuellement dans la même classe... Non seulement la discrimination serait évidente, mais de surcroît l'effet profondément anti-éducatif garanti ;

la mesure, de surcroît, réintroduit le principe de la punition collective, bannie par tous les principes du droit depuis plus de deux cents ans, puisque le retrait des prestations concerne l'ensemble de la famille : il est radicalement impossible de justifier aux yeux du « petit frère » qu'il doit payer pour les errements du « grand frère » ;

A ces deux motifs, il convient aussi de rappeler que cette mesure frappe les plus pauvres et fragiles, parents qui ne « démissionnent » pas du tout mais ont été en réalité « licenciées » de la citoyenneté par les conditions d'existence qui leur sont infligées : dans combien de familles les prestations sont-elles les seules ressources ? Qui mesurera les conséquences en termes de paiements de loyers, de soins médicaux, et d'abord d'alimentation ! de cette mesure, à proprement parler, criminelle ?
Peut-on à ce point bafouer les exigences élémentaires du droit à la vie pour les enfants de ce pays, sachant que deux millions d'entre eux survivent sous le seuil de pauvreté ?

Il faut ajouter enfin que, sous prétexte de responsabiliser les parents, cette mesure fournit en réalité aux adolescents, soumis aux bombardements publicitaires et médiatiques des marchands d'excitants de toute nature, tentés par l'absentéisme et la délinquance, le moyen idéal de chantage sur leurs propres parents en privant ceux-ci des dernières bribes d'autorité : « Faites pas ch..., sinon je sèche l'école, et avec quoi vous paierez le loyer ? » Pour responsabiliser les parents, on pourrait peut-être trouver mieux !

Il est temps d'en venir à des mesures propres à répondre efficacement au défi de l'absentéisme par la mise en œuvre des mesures institutionnelles et des moyens humains nécessaires en termes d'accueil, de pédagogie, de suivi éducatif et de réussite scolaire. Dans beaucoup d'écoles, les enfants vont avec joie, y compris dans des conditions sociales très difficiles : c'est en donnant du sens à l'instruction et aux apprentissages que l'on développe le désir d'école, et non par des mesures profondément nuisibles qui, en réalité, ne font que fabriquer et développer ce qu'elles prétendent enrayer.

Saint-Denis, le 22 avril 2010
contact presse : Bernard Defrance, 01 43 01 93 65, messages : 06 11 22 59 32, dei@bernard-defrance.net
Valiere
 
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