LE POMPIER PYROMANE ET LA GRAINE DE CRAPULE :
A PROPOS DE LA SUPPRESSION DES « ALLOCS »
· 2 millions d’enfants sont en-dessous du seuil de pauvreté (chiffre 2008)
· En 2001, l’INSEE avait révélé que parmi les personnes ne disposant pas de domicile personnel, il y avait 86 000 enfants.
· Plus récemment, le rapport de l’ONZUS indiquait que 44,3% des enfants de moins de 18 ans vivaient en-dessous du seuil de pauvreté dans les quartiers « politique de la ville ».
· 3,4 millions de personnes sont touchées par la précarité énergétique et récemment le médiateur de la République confiait que 15 millions de français étaient chaque mois à 50 ou 150 euros près pour boucler le budget.
· 1 million de familles sont surendettées ; 1 million de personnes souffrent chroniquement du mal-logement (voir rapport de la fondation Abbé Pierre).
Ø Depuis quelques années les pouvoirs publics ont tendance à mettre en accusation les parents pour leur carence éducative supposée à l’égard de leurs enfants et leur déresponsabilisation d’où la suspension des allocations familiales.
Mais s’est-on interrogé sur les conditions de vie des familles populaires ?
· Une étude récente de l’INSEE publiée par la revue Economie et Statistique montre que ce sont les couples salariés les moins qualifiés, les moins bien payés, ceux qui ont un statut précaire qui sont les plus désavantagés dans leurs horaires de travail ; les journées à horaires décalés et très désynchronisées sont surreprésentées parmi les couples de salaires ouvriers, employés de commerce et des services.
En 1999, un salarié sur cinq a des horaires irréguliers. La même étude montre aussi des journées de « surtravail » de plus de 10 heures. Au total ces deux situations concerneraient une journée travaillée sur deux ! Et le travail le samedi et le dimanche se développe en même temps que la dérèglementation du code du travail !
Les journées désynchronisées avec le temps de vie de la famille et des rythmes scolaires, ébranlent la famille et génèrent les parcours scolaires chaotiques.
Ø Une étude du CERC (Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale) de 2004 a corrélé l’échec scolaire et les retards scolaires à plusieurs facteurs :
§ La disponibilité (physique et intellectuelle) des parents pour suivre la scolarité de leurs enfants
§ Le temps de présence des parents au côté de leurs enfants
§ Le mal-logement et les conditions de vie dont les privations
§ L’environnement familial conflictuel : le chômage est aussi une des causes de rupture familiale
§ L’échelle des revenus comme élément discriminant contribuant aux disparités dans la réussite scolaire
L’étude concluait que « les difficultés scolaires des enfants pauvres apparaissaient très tôt et se formaient dès le primaire ».
Ø Déjà la loi de 2006 mettait en place un contrat de responsabilité parentale. La loi du 5 mars 2007 met en place des mesures d’accompagnement social personnalisé (MASP)
Ø Débloquons des moyens pour la prévention sociale en amont !
La Grande Bretagne a réussi le tour de force d’augmenter de 40% l’absentéisme scolaire depuis qu’elle a pénalisé financièrement les parents voire même emprisonné. Est-ce cela que l’on veut ?
Ø Ferdinand DELIGNY, le grand éducateur, ancien instituteur, écrivait il y a 50 ans dans son recueil « Graine de crapule » : « Une nation qui tolère les quartiers de taudis, les égouts à ciel ouvert, les classes surpeuplées et qui ose châtier les jeunes délinquants, me fait penser à cette vieille ivrognesse qui vomissait sur ses gosses à longueur de semaines et giflait le plus petit, par hasard un dimanche, parce qu’il avait bavé sur son tablier »
Ce qu’il faut dire (CQFD)