http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=9&p=62061 a écrit :Il est maintenant acquis que sous le prétexte de l'aide humanitaire, on assiste bel et bien au début d'une occupation militaire à Haiti.
Des unités de marines spécialisées dans la répression des émeutes ont été dépêchées de toute urgence ces derniers jours et se sont déployées dans tout Port-au-Prince, Pour les grandes puissances, il s'agit de combler le vide du pouvoir, de prévenir toute révolte, et de rétablir une domination, même sous la forme d'un Etat fantoche.
Pendant tout le week-end, les haitiens ont pu voir le ballet incessant des avions cargos au dessus de leurs têtes. 600 avions venus apportés des centaines de tonnes de nourriture qui ont immédiatement été stockées dans les hangars de l'aéroport.
Les américains ont décidé d'affamer délibérément les populations, de créer des tensions pour justifier leur présencce, histoire de montrer qui étaient les nouveaux maitres.
L'économie commence avec l'organisation de la pénurie. C'est une des lois de base du capitalisme, une priorité que les forces américaines ont tenu à rappeler. On a vu à la télé des hélicoptères balancer quelques cartons de biscuits énergétiques comme on jouerait avec des bêtes affamées. Les boites de ration sont délivrées au compte-goutte à ceux qui acceptent de se soumettre, de se ranger sagement à la queue-leu-leu et de dire merci.
Les soldats américains avaient affiché moins de mépris en 1948 quand ils avaient organisé un gigantesque pont aérien pour ravitailler pendant près d'un an les habitants de Berlin Ouest.
On nous promet que Haiti sera reconstruit. La belle blague !
Que représentent les 100 millions de dollars d'aide promis par Obama, les 200 millions que l'UE a décidé de débloquer pour ne pas être en reste, les 70 millions du FMI etc ? Rien. Des sommes dérisoires. L'équivalent de ce que l'armée américaine dépense en quelques heures de guerre en Afghanistan. De la broutille comparée aux milliards de mouvements spéculatifs enregistrés tous les jours sur les places boursières.
On va reconstruire des batiments administratifs, gouvernementaux, des hopitaux, des écoles, des résidences, sans oublier les églises... On va réparer les voies de communication, redonner un semblant de vie à la zone portuaire, mais on ne relogera pas le million et demi de sans arbris qui dorment sous les baches. Les camps de réfugiés qu'on nous fait découvrir à la télé vont devenir des bidon-villes, une réserve permanente de lumpen prolétariat, des copies conformes de ceux qui s'étendent partout aux abords des grandes villes surpeuplées du Tiers Monde.
Dans quelques jours, les journalistes vont être rappelés par leurs rédactions. La misère extrème démeurera. Les militaires américains et onusiens resteront pour l'encadrer. L'oligarchie pourra à nouveau faire des affaires et remplir ses coffres.