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Message Publié : 17 Déc 2009, 11:23
par Groza
(sur le blog de manuel valls a écrit :

mardi 15 déc 2009
Afghanistan : gagner la guerre pour gagner la paix

Faut-il de nouvelles troupes en Afghanistan ? L’annonce, par le Président Obama, d’envoyer 30.000 soldats américains pour renforcer les contingents déjà présents sur place relance le débat. Ma position est claire : l’envoi de soldats supplémentaires est une nécessité.

 

La guerre menée en Afghanistan n’est pas celle de l’Amérique, mais bien celle de la communauté internationale contre l’un des foyers majeurs du terrorisme. La France s’est engagée, au même titre que les autres forces en présence, à sécuriser la zone pour rétablir des conditions de vie sere

 

La guerre menée en Afghanistan n’est pas celle de l’Amérique, mais bien celle de la communauté internationale contre l’un des foyers majeurs du terrorisme. La France s’est engagée, au même titre que les autres forces en présence, à sécuriser la zone pour rétablir des conditions de vie sereine pour les Afghans, et éradiquer les sanctuaires terroristes de la région dans un objectif de sécurité globale. Partir d’Afghanistan maintenant, en raison des obstacles rencontrés et de l’inquiétude croissante des opinions publiques, serait désastreux. Si le statu quo n’est plus possible – il n’aboutirait qu’à un enlisement et une lassitude généralisée de toutes les parties en présence – le retrait pur et simple serait irresponsable et dangereux. Il livrerait la population à tous les extrémismes. Nous en voyons de tristes illustrations régulièrement, avec les menaces de mutilation des populations, des attentats meurtriers, ou encore l’humiliation des forces de police par les Talibans. Un départ précipité contribuerait uniquement à renforcer les troubles et contestations. La démocratie afghane est déjà trop fragile, en raison des soupçons d’irrégularités qui ont entouré la réélection d’Hamid Karzaï.

 

Une solution alternative consisterait à désengager les forces internationales tout en proposant une stratégie de dialogue et de réconciliation avec les Talibans qui ne veulent pas être assimilés à la mouvance djihadiste. L’espoir que cette solution porte en elle est atténué par sa difficulté de réalisation. La volonté de dialogue de ces Talibans reste à démontrer. Il n’est pas envisageable de laisser le peuple afghan face à son sort, si ce sort est synonyme d’une fatalité à laquelle nous aurions contribué, et dont nous serions nous-mêmes victime à moyen terme. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a raison de soulever que « l’Afghanistan peut nous paraître très éloigné, mais son chaos et sa violence sont en réalité tout près de chez nous ».

 

La solution qui m’apparaît comme la plus cohérente, confortée par les propos récents du Président américain, reste celle de renforcer la présence militaire en redoublant d’effort sur la sécurité de la population, la formation des forces afghanes et la reconstruction du pays. Seule cette solution permettra la réalisation des objectifs de sécurité globale, qui mènera à terme au retrait des forces de la coalition internationale.

 

Le terme de sécurité globale n’est pas galvaudé : la question afghane est en réalité une question afghano-pakistanaise. La dissociation des problèmes afghans et pakistanais fait partie des erreurs stratégiques de l’administration Bush. En prétextant l’existence de pseudo armes de destruction massives pour justifier leur intervention irakienne, la précédente administration américaine n’a plus considéré l’Afghanistan comme une priorité et a finalement obtenu des résultats calamiteux : dégradation de la situation sécuritaire, régionalisation de l’insurrection et développement de nouveaux sanctuaires du terrorisme international. Et en Afghanistan, les Talibans ont repris le contrôle de plus de la moitié du territoire et frappent au coeur même de Kaboul. En traitant les deux fronts comme un front global, et en envoyant des troupes supplémentaires, les forces internationales seront à même de porter un coup décisif aux Taliban afghans et aux djihadistes d’Al Qaida réfugiés au Pakistan.

 

La fermeture annoncée de Guantanamo, le retrait des troupes américaines d’Irak, ou encore le Discours du Caire du 4 juin 2009 sont autant de manifestations de la concrétisation des espoirs que le candidat Obama avait suscité. Ayons l’audace et le courage de soutenir le Président Obama dans l’application de son programme.



Le risque d’escalade que beaucoup craignent peut être contourné, à condition de privilégier une approche multilatérale concertée. Le sommet de Londres programmé pour Janvier 2010 sera l’occasion pour tous de délimiter leurs participations respectives. Une nouvelle conférence sur l’Afghanistan s’impose également afin de contribuer à un consensus régional sur l’avenir du pays et éviter aussi la déstabilisation du Pakistan qui possède, ne l’oublions jamais, l’arme atomique. L’Iran, l’Inde, les membres permanents du Conseil de sécurité y seront tous intéressés.

 

Avant cela, le débat national sur l’Afghanistan que le Parti Socialiste a appelé de ses vœux doit avoir lieu. C’est l’occasion pour la représentation nationale de s’exprimer sur cette question. Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing au Gouvernement. Il s’agit bien de déterminer des objectifs clairs et des missions renouvelées pour sortir de la crise : ramener la sécurité, améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption, favoriser le développement économique et bien entendu éradiquer la culture de l’opium. Mais l’essentiel est bien de gagner la guerre pour gagner la paix. Il s’agit donc de concentrer l’effort militaire sur la frontière pakistano-afghane et la sécurisation des zones plus peuplées afin d’isoler les Talibans.

 

Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans une présence militaire suffisante. L’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan est donc un enjeu géostratégique majeur. Le choix est difficile, mais nécessaire, et il faut l’assumer jusqu’au bout. La responsabilité de la France est engagée dans ce conflit, à travers lequel se joue l’équilibre mondial. Il serait, en tout cas, tragique que cette guerre soit perdue, car une victoire du djihadisme serait funeste pour la population afghane, le Pakistan, les pays voisins et la stabilité internationale.

Message Publié : 17 Déc 2009, 17:05
par Vérié
Si le PS parvenait au gouvernement, il est d'ailleurs très probable qu'il poursuivrait la même politique, en dépit de ses critiques contre Sarkozy aujourd'hui. Tout comme Obama a poursuivi la politique de Bush.

Message Publié : 17 Déc 2009, 20:08
par artza
(Vérié @ jeudi 17 décembre 2009 à 17:05 a écrit : Si le PS parvenait au gouvernement, il est d'ailleurs très probable qu'il poursuivrait la même politique

J'ajouterais en pire :w00t:

Chaque gouvernement depuis 81, qu'il soit de gauche, de droite ou de cohabitation n'a-t-il pas fait pire?

Message Publié : 25 Déc 2009, 10:24
par Valiere
le summum c'est Mitterrand quand il a appelé à la première guerre contre l'Iraq!

Message Publié : 25 Déc 2009, 11:54
par Crockette
Je crois que Manuel Valls a apporté son soutien à Julien Dray lorsque au début le PS tentait de ne pas le mettre sur la liste des candidats...
à confirmer ou infirmer.

pour Miterrand, en quelle année at-il rejoint le camp des gaullistes pendant la seconde guerre mondiale ??
sinon pour la guerre d'Algérie, sa position était bien à droite aussi.


la grande histoire politique des années 80 c'était bien de faire croire que Miterrand et Rocard voir Fabius étaient des personnes de gauche; non ? alors qu'en réalité ils étaient de centre droit.

Message Publié : 26 Déc 2009, 09:33
par Valiere
ils étaient portés par un parti socialiste. On ne peut pas les mettre dans le même sac, Rocard et Fabius ont toujours été social-démocrates alors que Mitterrand a navigué entre plusieurs eaux.