CITATION
Parlement européen
Le palmarès des députés français
LES 87 DÉPUTÉS FRANÇAIS au Parlement européen, qui ont repris hier
le chemin de Strasbourg, sont... en progrès. Durant l'année « universitaire
» 2002-2003, ils ont été beaucoup plus assidus à Strasbourg et à
Bruxelles que l'année d'avant. En témoigne le palmarès (ci-contre) que « le
Parisien » et « Aujourd'hui en France » publient pour la deuxième année
d'affilée. En 2001-2002, ils étaient ainsi 12 élus à avoir assisté à plus de
90 % des séances : ils sont 39 cette année. Ce « taux » de présence est
calculé en fonction des sessions plénières, soit un maximum de
cinquante-neuf jours dans l'année (même s'il faudrait, en bonne logique,
tenir compte aussi du travail en commissions, ou des allers et retours
ultrarapides de quelques petits malins). C'est lors de ces sessions que
sont organisées les séances de vote, où chaque député est invité à signer
une feuille authentifiant sa venue, et lui permettant, au passage, de
toucher 257 € destinés à financer ses frais dits « professionnels » : une
nuit dans un hôtel trois étoiles (150 €), un petit déjeuner (20 €), deux
repas (30 € chacun), un taxi (20 €) et 7 € pour... l'inflation.
Des places très chères.
L'an passé, beaucoup avaient justifié leurs
absences par les campagnes électorales à répétition (présidentielle, puis
législatives). A l'inverse, les « bons » chiffres de cette année s'expliquent,
au moins en partie, par l'approche des élections européennes (prévues en
juin 2004). Car la plupart des députés français comptent, pour être
reconduits, faire état de leur assiduité. D'autant que les places vont être
chères. 1. Dans la perspective de l'entrée de dix nouveaux pays dans
l'Union européenne, la France ne va plus avoir droit qu'à 78 élus (au lieu de
87). 2. Le nouveau mode de scrutin ne facilitera pas la tâche de certains.
Le gouvernement a décidé, en effet, de faire élire les députés européens
français dans huit « grandes régions ». Ainsi, dans la « grande région »
Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon), on ne
dénombre pas moins de cinq députés UMP sortants (Veyrac,
Lamassoure, Martin, Veyrinas et Bébéar), alors que la droite ne peut
espérer « que » trois élus. 3. A gauche, beaucoup de ténors battus aux
législatives comptent faire leur « grand » retour grâce aux européennes.
Parmi eux : Martine Aubry, Catherine Trautmann, Pierre Moscovici, Robert
Hue.
Les efforts d'Arlette.
Parmi les sept premiers ex aequo de la période
2002-2003, quatre occupaient déjà cette position la « saison » d'avant :
Caudron (ex-PS), Fourtou (UDF), Onesta (Verts) et Veyrac (UMP). Trois
nouveaux arrivants : le villiériste Berthu, la madeliniste Grossetête et le
radical Nordmann. Deux ex-candidats à l'Elysée ont retrouvé le chemin du
Parlement européen : le chasseur Saint Josse (qui augmente de 36 points
son pourcentage de présence par rapport à l'année d'avant) et Arlette
Laguiller (en hausse de 28). Pasqua en progrès. En queue de
classement, on retrouve les mêmes noms que l'an passé, dont Fodé Sylla
(PC) et Michel Rocard (PS). Un changement tout de même : la lanterne
rouge était détenue l'an dernier par Charles Pasqua (remonté cette année
à la 73 e place). C'est Thierry Jean-Pierre qui lui succède. Devenu depuis
l'automne dernier avocat au barreau de Paris, l'ancien bras droit de
Madelin ne cache pas, il est vrai, qu'il envisage de stopper sa carrière
politique au terme de son actuel mandat. En attendant, ses absences
pourraient lui coûter cher : un élu absent lors de plus de la moitié des
séances plénières, sauf excuses « valables », se voit réclamer la moitié
des 3 000 € qu'il a touchés en douze mois au titre, cette fois, de ses «
frais généraux » (loyer de permanence, facture téléphonique, etc.).
Ludovic Vigogne
Le Parisien , mardi 02 septembre 2003
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