menace ou pas de l'EG pour le PS aux élections

Message par pelon » 02 Sep 2003, 13:04

CITATION
Les socialistes relativisent la menace électorale que l'extrême gauche ferait peser à leur
 encontre
 LE MONDE | 02.09.03 | 13h09
 Le seuil de 10 % des suffrages exprimés désormais nécessaire pour pouvoir se maintenir au second tour lors des élections régionales
 désavantage les petits partis comme LO et la LCR

 Existe-t-il une menace électorale d'extrême gauche pour le PS ? La droite le prédit à l'envi. Dernier en date, le député (UMP) de Paris Claude
 Goasguen déclarait, le 27 août, au Parisien : "La gauche va connaître à son tour les mésaventures que nous a fait subir, pendant dix ans,
 l'extrême droite. On en verra les conséquences l'an prochain aux régionales." De fait, au PS, une certaine nervosité a surgi ces dernières
 semaines, traduite par un net durcissement de ton à l'égard des formations classées à l'" ultragauche" par Laurent Fabius (Le Monde du 28 août)
 et accusées de faire le jeu de la droite. " Il faut être impitoyable", a répété François Hollande. " Ce sont nos adversaires", a renchéri Dominique
 Strauss-Kahn.

 A première vue, cette irritation pourrait surprendre tant la réforme des modes de scrutin ne favorise pas les petits partis, comme Lutte ouvrière
 (LO) ou la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Lors du scrutin régional de 1998 – à un tour et à la proportionnelle –, il suffisait d'obtenir 5 %
 des suffrages exprimés pour participer à la répartition des sièges. Cette année-là, vingt candidats LO (sept dans le Nord - Pas-de-Calais) étaient
 devenus conseillers régionaux, tandis que la LCR récoltait deux sièges en Midi-Pyrénées auxquels s'ajoutera, trois ans plus tard, une élue dans le
 Nord.

 Depuis, la loi Sarkozy a modifié les règles du jeu : l'élection aura lieu à deux tours et 10 % des suffrages exprimés seront nécessaires pour
 accéder au second, une prime majoritaire (un quart des sièges) s'ajoutant de surcroît pour la distribution des sièges. La partie s'annonce donc
 beaucoup plus difficile pour les organisations d'Arlette Laguiller et d'Olivier Besancenot.

 "ROULEAU COMPRESSEUR"

 " Chacun seul, on ne peut pas faire 10 %", estime Alain Krivine, porte-parole de la LCR, qui voit là un argument de poids pour une alliance avec
 LO. D'un côté comme de l'autre, on redoute un "laminage" des sortants. "Il y a très peu de chances qu'on conserve nos deux élus en
 Midi-Pyrénées", reconnaît ainsi M. Krivine.

 Cette situation, a priori peu favorable, n'a pas empêché les présidents de région socialistes de scruter les rapports de forces électoraux. En
 Ile-de-France, Jean-Paul Huchon a fait réaliser une simulation intégrant la réforme du mode de scrutin, sur la base des résultats enregistrés par
 l'extrême gauche à tous les scrutins depuis 1998. Il en sort "rassuré". " Le PS est un formidable rouleau compresseur électoral", assurait-il à
 La Rochelle, en marge de l'université d'été du PS.

 Oui, mais... les "dynamiques de campagne", impossibles à apprécier aujourd'hui, jouent beaucoup en ce qui concerne l'extrême gauche. Et s'il y a,
 a priori, très peu de régions où la LCR et LO peuvent, même unies, espérer franchir la barre des 10 % (y compris dans le Nord – Pas-de-Calais, qui
 fait de plus en plus figure de "bastion"), en revanche, celle des 5 % semble à leur portée. Or, c'est le seuil qui permet de fusionner les listes au
 second tour. Une perspective d'ores et déjà refusée dans les rangs des deux formations d'extrême gauche. En Bretagne, par exemple, région qui
 avait échappé de peu à la gauche en 1998 et que les socialistes espèrent cette fois ravir à la droite, LO et LCR pourraient bien devenir un
 obstacle.

 Un autre cas de figure pourrait expliquer la nervosité du PS : celui où les socialistes, en raison d'un score élevé de l'extrême gauche, arriveraient
 en troisième position dans une triangulaire avec la droite et le FN et seraient, du coup, soumis à une forte pression au désistement – en
 l'occurrence, à renoncer à tout élu régional. Or cette hypothèse est pour partie largement théorique. Si la droite arrive en tête, elle bénéficiera,
 avec le nouveau mode de scrutin, de la prime majoritaire, ce qui atténuera la pression au désistement sur le PS. " Selon nos projections, aucune
 région n'est concernée par cette situation", assure par ailleurs Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections. Reste le cas où le FN
 arriverait en tête devant la droite. Une telle situation pourrait se produire en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mais c'est une région où l'extrême
 gauche pèse moins.

 En fait, en guise de menace électorale lors des régionales, les socialistes invoquent surtout " l'effet stérilisant" qu'aurait le discours d'extrême
 gauche à leur encontre. " Le vrai danger de l'extrême gauche, c'est qu'elle nourrit l'abstention", soutient M. Hollande.

 S'agissant des européennes, selon des projections réalisées par la LCR, des listes communes avec LO pourraient permettre à l'extrême gauche
 d'emporter des sièges de député en Ile-de-France, dans le Nord et peut-être dans l'Ouest. Au PS, on s'interroge aussi sur l'effet d'entraînement
 que pourrait susciter l'attribution à Olivier Besancenot de la tête de liste en région parisienne. La LCR n'exclut pas cette hypothèse, tout en la
 jugeant prématurée. L'intéressé se montrerait peu attiré par un mandat de député européen.

 Isabelle Mandraud et Caroline Monnot

 • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 03.09.03[/quote]
pelon
 
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