Astiz et d'autres tortionnaires remis en liberté

Message par faupatronim » 02 Sep 2003, 10:52

CITATION (Le Monde @ 02.09.2003)
Alfredo Astiz et d'autres tortionnaires argentins remis en liberté


La justice argentine a remis en liberté, lundi 1er septembre, 40 ex-tortionnaires, dont l'ex-capitaine de corvette Alfredo Astiz, le jour même où une autre juridiction rouvrait le dossier de l'Ecole supérieure de mécanique de la marine (ESMA), le centre clandestin de tortures où était basé "l'ange blond de la mort".
Alfredo Astiz était l'un des quarante ex-tortionnaires emprisonnés dans l'attente d'une possible extradition vers l'Espagne. Le gouvernement espagnol ayant finalement décidé, vendredi, de ne pas déposer officiellement une telle demande, le juge Rodolfo Canicoba Corral, chargé du dossier, a signé leur remise en liberté.


Cette décision s'applique à toutes les personnes emprisonnées qui ne sont pas sous le coup d'autres instructions en Argentine, a précisé le juge à la presse.  Elle ne vaut donc pas pour les anciens dictateurs Jorge Videla et Emilio Massera, poursuivis pour le rapt d'enfants d'opposants morts sous la torture.

"J'ai décidé de la mise en liberté effective, excepté pour ceux qui sont demandés par un autre tribunal. Le dossier est clos, mais à l'avenir l'Espagne peut encore solliciter les extraditions", a déclaré le juge Canicoba Corral. En réponse à une question, M. Canicoba Corral a précisé que cette mesure d'élargissement s'appliquait bien à l'ex-capitaine Astiz, alors même que celui-ci fait l'objet d'une demande d'extradition de la part de la France.

De source concordante à Buenos Aires, on précise que la demande de la France n'a jamais été transmise au juge par le ministère argentin des affaires étrangères. L'avocate Sophie Thonon, qui représente les familles de deux religieuses kidnappées sous la dictature par Astiz, a relevé que c'était la troisième fois que celui-ci échappait à la justice internationale, après avoir été brièvement incarcéré à la demande de la Suède et de l'Italie.

"Je déplore, a-t-elle déclaré, que le nouveau gouvernement de Nestor Kirchner, en dépit de ses généreuses déclarations, continue en fait d'appliquer la politique antérieure en ne permettant pas le passage en justice des demandes d'extraditions déposées par des pays étrangers."

Me Thonon a précisé qu'elle allait demander dès mardi au gouvernement français de déposer une nouvelle requête d'extradition envers Astiz. Ce dernier avait été condamné en 1990 à la prison à vie par contumace par un tribunal parisien pour la mort des religieuses Léonie Duquet et Alice Domon.

S'il devait retrouver d'un moment à l'autre la liberté, l'ancien marin n'est pas pour autant sorti d'affaires. Quelques heures auparavant, la Chambre fédérale de Buenos Aires, la juridiction chargée des dossiers de portée nationale, avait décidé de rouvrir deux vieux dossiers, dont celui de l'Ecole supérieure de mécanique de la marine (ESMA).

Le commando d'Astiz, qui était chargé sous la dernière dictature (1976-1983) d'infiltrer les mouvements de défense des droits de l'homme, était rattaché à l'ESMA, ce centre de tortures par lequel transitèrent quelque 4 000 "disparus". Le dossier a été confié à la juge Maria Servini de Cubria.

Par ailleurs, le juge Sergio Torres sera chargé de l'enquête sur les exactions commises par le premier corps d'armée à Buenos Aires sous la dernière dictature (1976-1983). Son chef était alors le général Carlos Guillermo Suarez Mason, autre personnalité figurant sur la liste du juge espagnol Baltasar Garzon.

Ces deux dossiers sont considérés comme particulièrement explosifs car ils concernent, parmi d'autres, des militaires encore en activité, alors que dans la quasi-totalité des autres affaires en cours, les accusés sont retraités. La réouverture de ces deux dossiers a été permise par la récente annulation par le Parlement des lois d'amnistie qui protégeaient des poursuites les ex-tortionnaires. Un millier de militaires ont profité de ces lois d'exception votées sous la pression de l'armée dans les premières années du retour à la démocratie.

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faupatronim
 
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