CITATION (Le Monde @ 30.08.2003)
M. Besancenot (LCR) brocarde la "gauche libérale"
Gourette (Pyrénées-Atlantiques) de notre envoyée spéciale
La LCR, dont l'université d'été s'achève samedi 30 août à Gourette, juge désormais "nécessaire" pour le mouvement social de trouver "un débouché politique". Débouché qu'à ses yeux seule la "gauche anticapitaliste" est en mesure d'apporter. Vendredi, son ancien candidat à l'élection présidentielle, Olivier Besancenot, a développé ce point de vue dans un discours de rentrée politique tenu devant plusieurs centaines de personnes dans une ambiance surchauffée. "Il y a aujourd'hui un rapprochement souhaitable, mais aussi possible, entre radicalité sociale et radicalité politique", a-t-il indiqué. "Les acteurs du mouvement social font de la politique, via leurs luttes. Nous le reconnaissons. Ils doivent admettre, eux, qu'il y a aussi une radicalité politique qui s'exprime dans les scores que réalise l'extrême gauche", a-t-il ajouté, avant de s'adresser indirectement à ces acteurs. "A accepter de rester orphelin d'un débouché politique, on se condamne à laisser les politiques actuelles en place", a-t-il estimé, les invitant à participer à la construction du grand parti anticapitaliste que la LCR appelle de ses vœux. "On est condamné à s'entendre, en se respectant les uns et les autres, mais il faudra le faire, ce nouveau parti", a déclaré M. Besancenot.
Le porte-parole de la "Ligue" en a profité pour brocarder au passage le Parti socialiste : "François Hollande a déclaré que les manifestations du Larzac veulent changer la société et que ce sera à la gauche d'incarner cet espoir. On voit mal comment la gauche libérale, c'est-à-dire le PS, pourrait incarner ce changement de société." "Pour changer la société, il faut du cran, du courage. La gauche libérale n'a pas ce cran-là", a-t-il affirmé. "Notre passeport politique de la rentrée, c'est l'indépendance totale à l'égard des états-majors de l'ex-gauche plurielle", a-t-il lancé à la salle ravie.
Le porte-parole de la LCR a ironisé sur l'université d'été du PS, qui tenait à La Rochelle un atelier consacré à l'extrême gauche : "Le PS nous annonce que son objectif à la rentrée, c'est de combattre l'extrême gauche. Et bien, nous ne serons pas des cibles." Avant de formuler une "proposition d'unité d'action contre les licenciements à toute la gauche sociale et politique", qui pourrait prendre la forme d'une "grande manifestation".
Evoquant les élections européennes et régionales de 2004, il a indiqué que, "face à l'alternance libérale entre libéraux de droite et sociaux-libéraux de gauche, les couches populaires ont droit à une autre alternative que le lepénisme", c'est-à-dire une "extrême gauche crédible". Dans ce cadre, LO et la LCR ont "des responsabilités particulières".
Caroline Monnot
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