Romain Binazon en garde à vue.

Message par ianovka » 25 Août 2003, 21:20

Garde à vue prolongée pour le leader des sans-papiers
Romain Binazon s'est opposé violemment dimanche à une reconduite à la frontière à Roissy. Sa garde à vue a été prolongée lundi de 24 heures. Il devrait être jugé mardi en comparution immédiate pour "outrage et rébellion envers des agents de la force publique".




La garde à vue du porte-parole de la Coordination nationale des sans-papiers Romain Binazon, interpellé dimanche à l'aéroport de Roissy pour s'être opposé à une reconduite à la frontière, a été prolongée lundi de 24 heures, a-t-on appris de source aéroportuaire. Tous les témoins n'ont pu être entendus, a-t-on expliqué.
Selon cette source, le porte-parole des sans-papiers devrait être jugé mardi en comparution immédiate devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Bobigny pour "outrage et rébellion envers des agents de la force publique".
D'après la préfecture de Seine-Saint-Denis, il s'est opposé d'abord verbalement, puis ensuite en faisant usage de "violence" à une mesure de reconduite à la frontière d'une personne en situation irrégulière en partance pour le Bénin.
"C'est à la demande expresse du commandant de l'avion que M. Binazon a été évacué par la police. Il s'est excité, a appelé les autres passagers à la rébellion", a-t-on expliqué à la préfecture.
Selon Emmanuel Terray, membre de la coordination, c'est la première fois que Romain Binazon, régularisé en octobre 2002, retournait au Bénin depuis son arrivée en France en 1991, avec un visa de tourisme.
Après avoir en vain demandé l'asile, il avait été invité à quitter le territoire en 1992. Il avait rejoint les Maliens qui occupaient l'église Saint-Ambroise, en mars 1996 et, devenu porte-parole, s'était fait connaître lors de l'occupation de la basilique Saint-Denis en août 2002.

Pour un principe de non-embarquement

La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a "exigé" lundi "la libération immédiate de Romain Binazon". Pour la Ligue, Romain Binazon "a assisté par hasard dans son avion à une de ces expulsions de sans-papiers dont Sarkozy est friand".
La présidente du groupe communiste, républicain et citoyen du Sénat, Nicole Borvo, a également demandé au garde des Sceaux de "faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour que Romain Binazon soit immédiatement libéré", a-t-elle écrit dans une lettre à Dominique Perben rendue publique lundi. Lutte ouvrière (LO) exige également la libération de Romain Binazon et "l'annulation de toute poursuite à son encontre", indique sa porte-parole Arlette Laguiller dans un communiqué.
Le syndicat pour "outrage et rébellion envers des agents de la force publique".
pour "acter définitivement le principe de non-embarquement de 'sans-papiers' qui expriment le refus de leur expulsion". "Cette prérogative qui permet aux commandants de bord de préserver la sécurité à bord doit devenir une règle", a affirmé Sud dans un communiqué.

En mémoire de Saint-Bernard

Samedi après-midi, sept ans jour pour jour après l'évacuation de l'église Saint-Bernard, quelque 1.300 sans-papiers et militants qui les soutiennent, selon la police, avaient manifesté dans le calme à Paris pour réclamer la régularisation de tous ceux qui en ont fait la demande.
Partis de la place de la République en milieu d'après-midi, les manifestants qui répondaient notamment à l'appel de la Coordination nationale des sans-papiers ont défilé jusqu'aux abords de l'église évacuée par les forces de l'ordre le 23 août 1996 au petit matin, après plusieurs semaines d'occupation par 400 sans-papiers qui réclamaient leur régularisation.
Plusieurs associations, syndicats, et partis politiques de gauche -parmi lesquels la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), la CGT, les Verts, Le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Lutte ouvrière (LO)- avaient appelé à se joindre à ce défilé organisé chaque année à la même époque depuis l'évacuation de l'édifice religieux.

"Sarkozy a oublié, ses parents étaient étrangers!"

"Sans-papiers expulsés, sans-papiers assassinés!", "Sans-papiers, sans droits! Ecrasés par la loi!", "C'est pas les sans-papiers, c'est pas les immigrés, c'est Sarkozy qu'il faut virer!", ou encore "Sarkozy a oublié, ses parents étaient étrangers!" (M. Sarkozy est d'origine hongroise par son père), ont scandé les manifestants parmi lesquels le président de la LCR Alain Krivine.
En 1996, l'occupation de l'église Saint-Bernard avait fait sortir de l'ombre plusieurs milliers de sans-papiers. L'année d'après, le gouvernement Jospin avait mis en place une circulaire de régularisation au cas par cas qui a conduit à délivrer des titres de séjour d'un an renouvelable à 80.000 d'entre eux sur 143.000 demandes déposées.
Les sans-papiers et les organisations qui les soutiennent réclament toujours la régularisation des 63.000 autres, ainsi que celle de tous les sans-papiers qui se sont manifestés depuis via de multiples occupations et grèves de la faim.
Fin août 2002, à la suite d'une nouvelle occupation -celle de la Basilique de Saint-Denis près de Paris- le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait promis un réexamen des situations au cas par cas. Mais un an après, la Coordination nationale des sans-papiers accuse le gouvernement de n'avoir pas tenu sa promesse et d'avoir durci la politique d'immigration. (avec AP)
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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