a écrit :Saint-Denis, le 22 septembre 2008
Communiqué
Les enfants victimes d'EDVIGE bis ?
La classe politique et associative aura su se mobiliser pour éviter que les opinions religieuses ou les tendances sexuelles des responsables ou futurs responsables ne soient fichés officiellement dans EDVIGE, mais semble se satisfaire que les enfants puissent dès 13 ans être fichés pour des activités individuelles ou collectives qui "peuvent porter atteinte à la sécurité publique".
Il s'agit pourtant là d'une régression majeure et inutile par rapport au fichier de 1991 qu'il ne saurait être question d'accepter.
La question n'est pas seulement celle du droit à l'oubli à la majorité ou éventuellement aux 21 ans qui déjà avait été "oubliée" dans la version initiale d'EDVIGE.
La police dispose déjà à travers le fichier STIC de la possibilité de ficher les personnes, notamment mineures, qui sont associées à un acte de délinquance comme auteurs ou comme victimes. De son coté le FIJAIS permet de recenser les personnes concernées par des violences sexuelles.
L'enjeu n'est donc pas aujourd'hui de lutter contre la délinquance comme on nous l'énonce. Il s’agit en fait de stigmatiser une partie de la population, et les enfants en tout premier lieu, comme des dangers potentiels pour la société.
DEI-France demande au gouvernement de renoncer à son projet liberticide, et ce d'autant plus que, nul ne l'ignore, la CNIL la première, les fichiers ne sont pas épurés comme ils devraient l'être en temps utile.
Il est encore temps de retrouver la raison.
On ne peut pas accepter dans un Etat de droit et une démocratie comme la France, qui se targue d'être la patrie des droits de l'homme, de ficher des mineurs (ou quiconque) sur de simples intentions supposées.
Avec quel objectif ?
Le président de la République et le ministre de l'intérieur font le pari qu'ils convaincront aisément la population qu'une partie de la jeunesse est indiscutablement et potentiellement dangereuse. Cette réitération de l'intention semble encore pire que l'intention première.
DEI-France demande à la classe politique et associative de ne pas se contenter d'avoir obtenu satisfaction pour elle-même. Plus que jamais, en effet, peut se cristalliser un climat préoccupant qui risque d’opposer la France à une partie de sa jeunesse, ou aux représentations qu’on lui en propose avec insistance.