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Message Publié : 29 Août 2008, 17:53
par charpital
Communiqué LCR


Avec les travailleurs sans papiers de Romainville

Depuis le 19 août, dix-huit salariés sans papiers occupent le centre du SYCTOM de Romainville (160 salariés). Le SYCTOM est le syndicat intercommunal chargé du tri sélectif des déchets pour 83 communes d’Ile de France. Ce conflit est emblématique : cette activité de service public a été concédée à des multinationales - VEOLIA puis URBASER – tirent profit de la gestion des déchets ménagers que leur confient des collectivités publiques, mais se préoccupent fort peu des conditions de travail souvent dangereuses des salariés, du respect du code du travail ou des règles écologiques. Ainsi, le site a été arrêté une semaine en juin dernier, le temps de renvoyer en fin de mission des salariés en intérim. Parmi eux, plusieurs étaient sans papiers. Mais, à travers une succession de contrats d’intérim, certains travaillaient de fait depuis des années sur le site.

Pour manifester son soutien aux salariés en lutte, Olivier Besancenot se rendra à Romainville lundi 1er Septembre à 13h.

Montreuil, le 29 août 2008

Message Publié : 30 Août 2008, 10:19
par pelon
(Le Figaro a écrit :
Laguiller et Buffet près des sans-papiers
Source : AFP
28/08/2008

.
Arlette Laguiller (LO) et Marie-George Buffet (PCF) sont allées aujourd'huii à Romainville (Seine-Saint-Denis) pour soutenir une quinzaine de sans-papiers qui occupent depuis le 19 août un centre de tri de déchets afin de réclamer leur régularisation.

Ex-intérimaires en fin de mission ou ex-salariés licenciés, ces travailleurs demandent leur réintégration dans ce centre du Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l'agglomération parisienne (Syctom), soit sur le site de Romainville, géré depuis le printemps 2008 par Urbaser Environnement, soit dans une entreprise du précédent opérateur, Veolia Propreté, pour pouvoir déposer un dossier de régularisation.

Certains avaient été licenciés en 2007 ou 2008 pour cause de faux-papiers ou usurpation d'identité. D'autres n'ont pas vu leurs contrats reconduits lors du changement d'opérateur. Le plus ancien travaillait depuis 1992.

La porte-parole de Lutte ouvrière, à la mi-journée, puis la secrétaire nationale du Parti communiste, en fin d'après-midi, sont venues leur témoigner leur "solidarité", ainsi que des élus communistes siégeant au conseil d'administration du Syctom.
Mme Buffet s'est engagée à intervenir auprès des deux entreprises et du préfet de Seine-Saint-Denis.

Message Publié : 30 Août 2008, 11:32
par Sterd
("l'Humanité" a écrit :Article paru le 29 août 2008

À Romainville, la lutte au centre de tri s’organise


Sans-papiers . Les soutiens syndicaux et politiques aux seize grévistes d’Urbaser Environnement, en Seine-Saint-Denis, se multiplient.

À leur neuvième jour de grève, les travailleurs sans papiers du centre de tri de Romainville voient se multiplier les soutiens syndicaux et politiques. Hier matin, les élus communistes de Paris et de Seine-Saint-Denis se sont rendus sur place. Marie-George Buffet et Arlette Laguiller étaient sur les lieux dans l’après-midi. Olivier Besancenot ce matin.

Depuis le 19 août, seize sans-papiers occupent le plus grand centre de traitement de déchets en France pour exiger leur réintégration et l’obtention de cartes de séjour (l’Humanité du 22 août). « Cette affaire interpelle les élus sur les pratiques de délégation du service public, indique Ian Brossat, président du groupe communiste au conseil de Paris. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi quand on délègue. En plus à des entreprises qui se font un paquet de thunes. »

L’affaire n’est pas simple. Ce site de tri des déchets est une délégation de service public, attribuée par le Syctom (syndicat intercommunal en charge du traitement et de la valorisation des déchets ménagers). Durant des années, Veolia a géré le site, embauchant des salariés en situation irrégulière, pour la plupart intérimaires. Le 22 juin, Urbaser récupérait le marché. Cette multinationale espagnole, qui signe là son premier contrat en France, s’est engagée à garder les effectifs à la date de sa prise de gestion. Mais refuse catégoriquement de réintégrer les intérimaires sans papiers mis à l’index par Veolia. « En fait on est dans un cas de plan social, explique Jean-Charles Schmidt, de la CGT. Mais comme ce sont des intérimaires, ils n’ont pas été licenciés, Veolia a simplement mis fin à leur mission. »

Mercredi soir, la CGT rencontrait le directeur général du Sytcom pour demander la réintégration de l’ensemble des salariés en lutte, quel que soit l’employeur (Veolia ou Urbaser). Jusqu’à présent, Urbaser s’engage à embaucher deux salariés en CDI et quatre en contrats d’intérim. Impossible, tranche Jean-Charles Schmidt, « dans la mesure où le préfet de Seine-Saint-Denis refuse d’accorder leur régularisation aux intérimaires ». Quant aux négociations avec l’ancien employeur, Veolia, elles commencent à peine.

En attendant, l’occupation du site s’organise. Le Secours populaire a fourni des couvertures aux grévistes qui dorment sous un barnum. « Je viens tous les jours leur apporter de quoi manger, raconte Olivier Tripelon, de Lutte ouvrière. La situation ici est surprenante, on imagine les sans-papiers plongeurs dans les restaurants, pas travaillant pour un service public. »

Depuis le début du mouvement, les tensions montent avec les agences d’intérim. Grévistes et salariés affirment que des représentants viennent tous les matins à 6 h 30 vérifier l’identité des intérimaires. « Ils mettent une pression énorme, témoigne Christian Plazas, de la CGT 93. Surtout que d’autres sans-papiers sont certainement encore à l’intérieur, mais n’osent pas se mettre en grève. »

Marie Barbier

http://www.humanite.fr/2008-08-29_Societe_...-tri-s-organise