Des vautours devenus rapaces ?

Message par pelon » 29 Juil 2008, 15:46

a écrit :

Les attaques de vautours fauves inquiètent les éleveurs pyrénéens
Privés de nourriture en Espagne, ces charognards sont de plus en plus nombreux à traverser les Pyrénées. Ils s'attaquent désormais à des bêtes vivantes mais affaiblies


Les vautours fauves (Gyps fulvus) des Pyrénées françaises provoquent, depuis deux ans, une véritable psychose chez les éleveurs de la région, notamment dans la partie occidentale de la chaîne. Ces oiseaux nécrophages auraient changé de comportement, et des charognards opportunistes se nourrissant de bêtes mortes se seraient transformés en rapaces tueurs de brebis et de vaches. On accuse même ces volatiles, à l'envergure impressionnante de 2,60 mètres, pesant de 9 à 11 kg, d'enlever des brebis avec leurs serres, qui ne sont pourtant pas préhensiles.

Confrontés à un risque de rejet de cette population d'oiseaux qui a failli disparaître au début du XXe siècle, avec les autres vautours, tels le gypaète et le vautour percnoptère, et qui a survécu grâce à des mesures de protection, les spécialistes de la faune ont voulu clarifier la situation. Selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), les responsables de parcs nationaux et les vétérinaires locaux, les vautours peuvent s'attaquer à des animaux vivants affaiblis ou incapables de bouger, mais ils n'agressent jamais une bête en bonne santé.

Tous sont unanimes pour rejeter les responsabilités de la situation sur le voisin espagnol, qui " a joué à l'apprenti sorcier ". L'Espagne abrite la plus grande population de vautours fauves d'Europe occidentale, loin devant la France, où l'on dénombre environ deux mille individus.

Longtemps, ces rapaces se sont nourris de manière traditionnelle, grâce aux muladares, les décharges où les éleveurs déposaient leurs animaux morts. Puis de gros élevages porcins se sont mis en place dans les Pyrénées espagnoles, ce qui a augmenté la quantité de nourriture disponible pour les oiseaux, dont les effectifs sont passés de 7 529 couples, en 1989, à plus de 20 000, en 1999.

Mais, à partir de 2003, l'Espagne a appliqué de manière très stricte une décision de la Commission européenne imposant aux Etats membres un dépistage systématique de tous les animaux morts en exploitation. Cela par crainte de l'expansion de la maladie de la vache folle. L'Aragon (où vivent 5 000 couples), la Castille-Léon et la Navarre ont alors fermé leurs muladares, et mis en place un système d'équarrissage industriel fort lucratif.

" On a remplacé le rôle d'éboueur naturel et indispensable des vautours par du chiffre d'affaires ", s'emporte Michel Terrasse, vice-président de la LPO et grand défenseur des vautours. Les carcasses ont été remplacées par des déchets d'abattoirs, des viscères déposés en tas et des poissons. Sous la pression de spécialistes de la faune, l'Union européenne a assoupli la réglementation, en 2005, n'imposant plus un dépistage que sur 4 % des animaux morts en exploitation.

Cela n'a pas suffi à rétablir la situation. En surnombre et ne trouvant plus leur nourriture traditionnelle, les vautours, affamés, ont traversé en masse les Pyrénées pour arriver du côté français. Certains ont atteint le Massif central, et même l'Allemagne ou les Pays-Bas. Beaucoup sont morts de faim, même si certains éleveurs déposent des carcasses à leur intention, de manière officieuse, pendant l'hiver et le printemps.

Mais des attaques de bétail attribuées aux vautours ont entraîné de nombreuses plaintes à partir de 2006. " Dans le Parc national des Pyrénées, elles s'élèvent, depuis 1993, à 350, dont 90 % dans les Pyrénées-Atlantiques, qui possèdent un élevage ovin et bovin important, précise Christian Arthur, responsable faune du Parc national. Cela montre qu'il existe un problème réel, important pour les exploitants, même si sa dimension économique est faible. " Le spécialiste note aussi un changement d'attitude des oiseaux : au lieu de rester en altitude, ils descendent désormais sur le piémont, près de fermes où l'on n'était pas habitué à les voir. Et ils ne craignent plus l'homme.

Afin de vérifier la véracité des attaques menées par les vautours sur le bétail, un corps de vétérinaires experts a été créé en 2007. Il intervient dans les vingt-quatre heures, sur les animaux vivants et les cadavres. " L'expertise n'est pas toujours aisée, car il ne reste souvent pas grand-chose des carcasses ", explique Véronique Zenoni, vétérinaire chargée des expertises pour les départements des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques.

En 2007, 23 expertises ont eu lieu, dont 78 % au Pays basque ; en 2008, 22 expertises ont été recensées, dont 21 correspondaient à des dommages provoqués par les vautours. Les vétérinaires constatent que les charognards s'attaquent de préférence à des brebis coincées dans un creux de rocher ou dans des barbelés, ou blessées par un chien errant. Chez les bovins, les oiseaux sont notamment attirés par des vaches connaissant un vêlage difficile. Ils provoquent, en passant, la panique dans les troupeaux.

Christiane Galus
pelon
 
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Message par Crockette » 30 Juil 2008, 17:06

ce qui me gene la dedans c'est que en france :
l'ours a été exterminé car il était dangereux
le loup a été exterminé au 19ème siécle (avec de sprimes de 200 francs pour une louve pleine) car il mangeait les enfants...
le lynx a été exterminé début 19ème-20ème car il était dangereux...pour les promeneurs...
le vautour en france avait un moment completement disparu exterminé jusqu'au dernier ...pour aucune raison.

et comme l'italie pour l'histoire du loup, l'espagne a sauvé la france pour lui permettre d'en remettre sur son sol.

encore les animaux qui vont payer pour l'intransigeance d'une droite conservatrice amaoureuse de sa région (sans prédateurs) et de ses traditions.
Crockette
 


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