
a écrit :selon " Le Point.fr"
C'est une première judiciaire en France. Dans un arrêt du 27 juin, le Conseil d'État a pris en compte le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d'assimilation d'une personne étrangère, révèle vendredi Le Monde . Faiza M., une Marocaine mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France, a "adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes", explique la plus haute juridiction française.
Dans le cas de Faiza M., le Conseil d'État a rejeté la requête présentée par cette femme en s'appuyant sur sa tenue vestimentaire et sa vie privée. La femme s'est présentée lors d'entretiens avec les services sociaux "recouverte du vêtement des femmes de la péninsule arabique, longue robe tombant jusqu'aux pieds, voile masquant les cheveux, le front et le menton et une pièce de tissu masquant le visage", rapporte dans les colonnes du quotidien la commissaire du gouvernement Emmanuelle Prada-Bordenave, chargée de donner un avis juridique.
"Elle n'a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote"
Ainsi, la juridiction a rejeté la requête que Faiza M. avait présentée pour demander l'annulation d'un décret de 2005 refusant sa demande de nationalité française pour "défaut d'assimilation." Pour obtenir gain de cause, elle avait mis en avant le principe de la liberté religieuse garanti par la Constitution et le fait qu'elle n'avait, depuis son arrivée en France en 2000, "jamais cherché à remettre en cause les valeurs de la République", explique Le Monde .
Au-delà de cette apparence vestimentaire, le couple a admis son appartenance au salafisme, courant rigoriste de l'islam fondé sur une interprétation stricte et littérale du Coran, et la femme a expliqué avoir accepté de porter le voile après son arrivée en France à la demande de son mari.
"Elle mène une vie presque recluse et retranchée de la société française. Elle n'a aucune idée sur la laïcité ou le droit de vote. Elle vit dans la soumission totale aux hommes de sa famille et semble trouver cela normal. L'idée même de contester cette soumission ne l'effleure même pas", souligne encore la commissaire du gouvernement. Et de conclure que ses déclarations sont "révélatrices de l'absence d'adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française".