a écrit :Marseille : intervention policière musclée en plein concert du Ministère des Affaires Populaires
Trois personnes arrêtées et une autre évacuée d’urgence vers l’hôpital.
Marseille, le 4 juillet 2008
Témoignages vendredi 10 heures :
Pendant la première partie, des flics en civil sont entrés pour contrôler les membres du MAP et les cartes d’adhérents du Balthazar. Ils ont distribué des PV pour une sombre histoire d’assemblée générale à laquelle les membres n’auraient pas assisté.
Ensuite ça a chauffé devant la porte, le MAP venait juste de commencer le concert quand des gens sont venus les informer que les flics gazaient et cognaient devant la porte, donc le groupe est sorti, suivi de quasiment toute la salle.
On a vu des gens se faire tabasser, gazer, embarquer. Les CRS, la PN et la BAC avaient un comportement ouvertement provocateur (p.ex. "Tu me suces ?" adressé par un CRS à une femme qui tentait de calmer les esprits). J’ai vu quatre personnes être emmenées au poste, dont une blessée au visage. Ils sont restés devant le Balthazar jusqu’à minuit et demi environ.
Pour en dire plus, après leur petit boulot de contrôle, la police est sortie sous les huées, et non contents d’avoir interrompu le concert, ils sont resté là, face à la foule, devant le Balthazar, attendant que ça dégénère.
Ils auraient très bien pu partir, ils n’étaient pas en danger, la sûreté du pays non plus.
Des noms d’oiseaux ont été lancés et rien d’autre...
Mais qu’à cela ne tient, ils interpellent très violemment en plein milieu de la foule une personne,
Cognent sur toutes personnes qui osent s’approcher, nous braquent au flashBALL et appellent du renfort....
Ensuite CRS, BAC lacrimogenes etc...
Voilà donc encore une fois, la police nationale qui génère du délit par leur seule intervention .
Hier soir 3 juillet, comme par hasard après la manifestation de protestation conre l’Euromed à Marseille qui avait été marquée parun impressionnant déploiement de forces de police, un contrôle "de routine" a eu lieu au Balthazar, en plein concert, alors qu’y était programmé le Ministère des Affaires Populaires, groupe réputé pour son engagement social et antiraciste, et que ce concert avait été l’occasion d’y présenter des tables associatives, dont celle de RESF. Le prétexte était de vérifier la conformité du lieu et des artistes avec les réglementations. Mais des policiers, accompagnés de chiens, exigeaient l’annulation du concert,et les embrouilles ont commencé, puis se sont déplacées vers le Cours Julien voisin.
Durant deux heures, des dizaines de CRS et d’agents de la BAC surarmés et très agressifs , sont intervenus à coup de matraques et de bombes lacrymogènes, flash ball et taser au poing. Bilan : trois personnes arrêtées et une autre évacuée d’urgence vers l’hôpital.
Les patrouilles de police, voire de l’armée, sont devenues quasi quotidiennes aux alentours du Cours Julien. Après les rafles de sans-papiers, ce sont les jeunes qui font les frais de la politique de reprise en main du centre-ville.
sur le site du MAP
a écrit :Au-delà de l'abominable chasse à l'homme menée contre les sans-papiers, on peut constater une chasse contre toute forme de contestation, une chasse aux mouvements militants, une chasse à la culture alternative.
Dernier exemple en date, les événements entourant le concert de MAP au Balthazar de Marseille :
Avant de monter sur scène, nous avons vu débarquer dans notre loge des agents de police en civil venus opérer un "contrôle administratif" (sic).
Quelques minutes plus tard, la responsable de la salle était emmenée en garde à vue (elle aura passé la nuit au poste de police).
Par respect pour le public présent, et pour les organisateurs, nous avons, dans un premier temps, décidé de maintenir le concert.
Au bout de 2 chansons, deux personnes ont demandé à prendre la parole pour nous informer qu'une trentaine de policiers étaient postés juste devant la salle.
Il devenait très compliqué pour nous, dans ces conditions, de continuer le concert, comme si de rien n'était.
Nous avons simplement décidé d'interrompre le concert, le temps de 'voir' ce qui passait 'dehors'...
Effectivement une bonne trentaine de policiers étaient postés devant la salle. Une de leur voiture contenant deux chiens policiers bloquait la route.
Ils disaient qu'on leur avait 'subtilisé les clés du véhicule', et qu'ils devaient rester là en attendant la dépanneuse.
Qu'est-ce que cette voiture venait faire là, devant la salle ? Pourquoi des chiens de policiers ? Pourquoi plus de trente policiers ? Autour de ce qui ne devait être qu'un banal spectacle musical dans une 'petite' salle marseillaise...
Ce qui devait arriver arriva, l'incompréhension et les dialogues de sourds laissèrent assez vite la place à des altercations 'musclées', les matraques, les flashball, les bombes lacrymogènes et les menottes étant de sortie !
Quelques dizaines de minutes plus tard, nous rentrions dans la salle invitant tous ceux qui voulaient éviter que cela ne dégénère plus encore à faire de même.
Un débat s'est alors improvisé sur l'opportunité ou non d'avoir interrompu le concert; ainsi que sur la pertinence de reprendre ou non le concert.
Finalement, MAP a décidé de ne pas rejouer.
Peut-être que ceux qui avaient voulu perturber le concert avaient bel et bien gagné !? Une bonne partie des gens présents le pensaient et ont certainement eu du mal à comprendre notre décision.
Pour nous, ce soir-là, le temps était à la prise de conscience collective de cet état répressif, sans complexe et sans scrupules, ou toute forme de contestation, toute forme d'alternative doit être étouffée, discréditée, marginalisée...
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