
L'AGET-FSE organise le 6 et 7 mai une série de projections, conférences, expositions etc. autour de Mai 68. Voici le tract d'appel (suivra prochainement le programme détaillé).
a écrit :Mai 68 : Réapproprions-nous nos luttes !
Les mois de mai et de juin 2008 vont « commémorer » massivement les évènements de mai 68. Cependant, il ne faut pas être dupe face à cette agitation médiatique. Si les médias font une véritable propagande autour de Mai 68 c’est avant tout pour vider de son essence cet épisode du mouvement ouvrier et étudiant.
En effet, Mai 68 n’était pas seulement un mouvement de « libération des mœurs » mais bien une véritable lutte politique contre l’ordre établi, pour de meilleures conditions de travail et d’études. Face au gouvernement et ses relais médiatiques et idéologiques (Daniel Cohn-Bendit en tête), nous devons nous réapproprier notre histoire, celle du mouvement étudiant !
Mai 68 incarne la résistance sociale face à l’injustice, et c’est cet aspect là que le pouvoir en place renie et souhaite que la conscience collective occulte. L’héritage de mai 68 c’est celui de l’unité entre étudiant-e-s et travailleur-euse-s, de milliers d’ouvrier-e-s en grève, d’un mouvement de masse face au syndicalisme de collaboration. C’est cette histoire que nous devons nous réapproprier et que l’AGET-FSE porte le 6 et 7 mai autour de deux jours de conférences, projections et expositions.
Solidarité étudiant-e-s / travailleur-euse-s !
Le plus grand mouvement social qu’ait connu la France depuis 1936 commence par une contestation étudiante dans les facultés de Paris sur la réforme de l’enseignement (sur le contenu comme les débouchés). Cette critique de l’université mettant en cause sa place de reproducteur des classes sociales débouche peu à peu à une lutte massive d’ouvrier-e-s et d’étudiant-e-s.
Tandis que le mouvement étudiant s’installe par des manifestations massives et des facs en piquets de grève, les ouvrier-e-s déclenchent une des plus grandes grèves du pays. Du 18 au 23 mai, la grève est générale et il est rare de trouver une entreprise qui tourne. La France est totalement paralysée par plus de 10 millions de grévistes ! Les étudiant-e-s vont à la rencontre des ouvrier-e-s afin de populariser leur lutte commune ayant bien compris que leurs revendications étaient les mêmes : celle de leur condition d’exploitation.
De la trahison jusqu’au début de l’autonomie des universités
Le 25 mai, les représentant-e-s du patronat et les directions des syndicats collaborateurs se retrouvent Quai de Grenelle et un accord intervient notamment au sujet du SMIG (qui passe de 2,22 F/h à 3 F/h). Mais les résultats sont maigres malgré la promesse du gouvernement de faire voter une loi sur l’exercice du droit syndical dans l’entreprise.
En réponse au mouvement étudiant national, le gouvernement répond comme à son habitude par la mise en place d’une contre réforme pour faire taire la contestation étudiante. Ce premier pas de la capitalisation de l’université est la loi Faure adoptée le 12 septembre 1968. Elle pourrait sembler répondre à des revendications du mouvement de Mai 68 : «autonomie» voire «autogestion», mais il s’agit en réalité de l’inverse. Le but étant de placer l’université dans le cadre d’une politique de diminution des dépenses, point de départ d’une politique de désengagement financier de l’Etat et du processus de capitalisation des universités.
Nos luttes forgent notre avenir !
Non à la capitalisation de l’université !