Raffarin et les syndicats enseignants

Message par pelon » 28 Juil 2003, 22:50

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Jean-Pierre Raffarin entend rassurer les enseignants
LEMONDE.FR | 28.07.03 | 20h49   •  MIS A JOUR LE 28.07.03 | 20h53
Les syndicats enseignants ont affiché une "certaine déception" à l'issue du comité interministériel sur l'éducation nationale. "Certes, on a un début de prise en compte des problèmes, a affirmé Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, mais c'est largement insuffisant".
Jean-Pierre Raffarin, échaudé par une année scolaire agitée, a décidé, lundi 28 juillet, de prendre en main le dossier de l'éducation et joué la carte de l'apaisement pour la rentrée en annonçant une large concertation sur l'école et un coup de pouce sur les effectifs. A l'issue d'un comité interministériel sur l'éducation qui a réuni une vingtaine de ministres pendant près de deux heures, le premier ministre a décidé de recevoir fin août les syndicats enseignants, une première pour un chef de gouvernement, selon Matignon.

En s'impliquant, M. Raffarin entend piloter directement le débat national qui doit s'ouvrir à l'automne afin d'établir un bilan des forces et faiblesses du système éducatif français et façonner l'école des quinze années à venir. "C'est un signal politique fort et une nouvelle démarche de travail. Un ministre seul ne peut pas fédérer ce débat", affirmait-on dans son entourage, en précisant que le gouvernement entend procéder à des consultations aussi vastes que pour les retraites.

Dans le droit fil des consignes élyséennes, le gouvernement souhaite gommer l'image du manque de concertation dénoncé par les enseignants au printemps et engager un dialogue en profondeur pour préparer la future loi d'orientation sur l'école, prévue au second semestre 2004.

Dès septembre, une commission nationale d'une trentaine de membres réunissant experts, parlementaires, syndicats, parents d'élèves et personnalités extérieures sera mise en place afin d'aboutir à un "diagnostic sur l'état de l'école" qui fera l'objet d'une discussion parlementaire à l'automne. Le débat proprement dit s'étalera de "novembre 2003 à fin janvier 2004" sous forme de réunions publiques locales, de consultations de structures existantes (conseils économiques et sociaux régionaux) et de réunions dans les écoles et établissements scolaires.

20 000 POSTES D'ASSISTANTS D'ÉDUCATION

"Le débat doit être honnête et (...) avoir lieu avec l'ensemble de la nation et pas seulement avec les spécialistes (...). Il ne faut pas croire que la loi d'orientation serait déjà en quelque façon manigancée ou préparée", a affirmé le ministre de l'éducation nationale, Luc Ferry.

A plus court terme, le gouvernement a voulu s'assurer une rentrée aussi calme que possible en donnant des gages budgétaires aux enseignants, inquiets de l'arrivée à échéance de 20 000 contrats d'aides-éducateurs créés sous le gouvernement Jospin et de la suppression de 5 600 postes de surveillants. Sous la pression des ministres Luc Ferry et Xavier Darcos (enseignement scolaire), Jean-Pierre Raffarin a finalement renoncé à suivre les consignes de rigueur budgétaire prônées par Bercy en entérinant la création, dès septembre, de 4 000 postes d'assistants d'éducation supplémentaires, s'ajoutant aux 16 000 déjà prévus. La création de ces 4 000 postes sera financée sur les 80 millions d'euros de crédits du budget 2003, dégelés pour la rentrée 2003 en juin dernier lors des négociations entre le gouvernement et les syndicats, en pleines grèves dans le monde éducatif.

"BEAUCOUP DE BRUIT POUR PEU DE CHOSE"

Malgré ces signes de bonne volonté, les syndicats enseignants ont affiché une "certaine déception" à l'issue du comité interministériel. "Certes, on a un début de prise en compte des problèmes, a affirmé Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU (principale fédération d'enseignants et de fonctionnaires), et c'est le résultat de notre mobilisation, mais c'est largement insuffisant".

Jean-Luc Villeneuve, secrétaire général du SGEN-CFDT, s'est dit "déçu". "C'est beaucoup de bruit pour peu de chose, il n'y a rien de nouveau, les postes annoncés sont la traduction des 80 millions d'euros gelés". "Il y a un effet d'annonce, manifestement, le gouvernement craint la rentrée", a-t-il ajouté.

Le secrétaire national du PS chargé de l'éducation, Yves Durand, a dénoncé "une mascarade". "On réunit une vingtaine de ministres pour annoncer qu'on supprime des postes, c'est se moquer des enseignants", a-t-il dit. "Le résultat de ce comité annoncé à grand bruit, a-t-il poursuivi, c'est 4 000 postes d'assistants d'éducation de plus, mais pris sur 80 millions de crédits gelés et il faut les placer en regard des 20 000 aides-éducateurs et 5 600 surveillants supprimés", a conclu le député du Nord.

Avec AFP
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pelon
 
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