Les emeutes de la faim

Message par nicoestla » 10 Avr 2008, 08:28

Je ne vais pas citer ou copier des articles de LO, du monde, de liberation. Mais peut-on a l'aide d'article de presse, de declaration, de tout ce que vous voulez, faire le point de ce qui se passe actuellement
egypte, haiti, afrique, asie, et meme "notre" vieille europe est touchée par des emeutes.
Est-ce le debut d'une contestation mondiale.
En tout cas, le bilan des victimes des emeutes est apparement important.
nicoestla
 
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Message par nicoestla » 10 Avr 2008, 10:07

a écrit :D’Argentine au Zimbabwe, en passant par le Mexique, le Burkina Faso, le Sénégal, l’Egypte, le Bangladesh, la Thaïlande et les Philippines, les émeutes de la faim se multiplient, faisant leur lot de victimes. La situation s’est particulièrement dégradée depuis une quinzaine de jours. La farine, le riz, le maïs, le lait et d’autres denrées de base ne sont plus accessibles à de larges couches de populations dans de nombreux pays. Leurs prix ont explosé. Dans certains cas, ils ont plus que doublé en quelques mois. La gravité de la situation a été résumée mardi par le commissaire européen au Développement, Louis Michel. Selon lui, l’Afrique court le risque d’un « vrai tsunami économique et humanitaire ».

(...)

La Banque mondiale résume bien la situation : une trentaine de gouvernements en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud risque de connaître de graves instabilités politiques et sociales. Elle fait remarquer que dans les pays en développement, l’alimentation représente jusqu’à 70% des salaires, contre 15% dans les pays développés. « Il va y avoir des troubles et les pays les plus pauvres en pâtiront beaucoup plus que les nations les plus riches comme la Malaisie et Singapour », a déclaré mardi Ooi Kee Beng, de l’Institut d’études sud-est asiatique à Singapour,


source : contreinfo.com 9 avril 2008
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Message par nicoestla » 10 Avr 2008, 10:08

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Message par Crockette » 10 Avr 2008, 21:06

je l'ai déjà dit ici ya un an : les stocks de cérales mondiales sont inférieures en "fond de roulement" à 6 mois, c'est meme pire aujourd'hui peut être. Le Riz est en train de flamber au niveau dela demande.

et l'omc le fmi etc continuent de favoriser les gros agriculteurs pour faire du carburant bio : c'est une anerie capitaliste institutionnelle sans précédent ds l'histoire de l'humanité.

Alors que les surfaces cultivables sont mises à rude épreuve par le réchauffement climatique, l'urbanisme galopant, la pollution des cours d'eau, les capitalistes trouvent rien de mieux que de produire des plantes pour alimenter des voitures !
quelle honte mais leurs petits copains de la finance doivent se frotter les mains : de gros bénéfices sont à attendre, il suffit d'acheter puis de stocker de grandes quantités de céréales et de les revendre quelques mois après pour engranger des gros profits faciles et sans effort intellectuel ou manuel. :sleep:
Crockette
 

Message par nicoestla » 12 Avr 2008, 16:05

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Message par Koceila » 13 Avr 2008, 15:02

Quote Crockette:
a écrit :et l'omc le fmi etc continuent de favoriser les gros agriculteurs pour faire du carburant bio : c'est une anerie capitaliste institutionnelle sans précédent ds l'histoire de l'humanité.

Alors que les surfaces cultivables sont mises à rude épreuve par le réchauffement climatique, l'urbanisme galopant, la pollution des cours d'eau, les capitalistes trouvent rien de mieux que de produire des plantes pour alimenter des voitures !
quelle honte mais leurs petits copains de la finance doivent se frotter les mains : de gros bénéfices sont à attendre, il suffit d'acheter puis de stocker de grandes quantités de céréales et de les revendre quelques mois après pour engranger des gros profits faciles et sans effort intellectuel ou manuel. 


Le Carburant "Bio" n'est pas si bio que celà car sa combustion a pour résultat le rejet de gazs à effet de serre comme dans le cas de produits pétroliers, en fait comme tu le soulignes si bien, l'écologie est un bon prétexte pour les riches de s'enrichir en faisant payer les plus pauvres, c'est comme le gaz oil moins polluant parce qu'on y ajoute de l'eau et plus cher..........évidemment!!! Système pourri et Dingue!
Koceila
 
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Message par Matrok » 14 Avr 2008, 19:15

À ce sujet, une interview de Jean Ziegler dans Libération :
(Libération @ lundi 14 avril 2008 a écrit :«Une hécatombe annoncée»
La production massive d'agrocarburants provoque une envolée des prix alimentaires mondiaux, catastrophique pour les pays du Sud, explique Jean Ziegler, conseiller à l’ONU sur l’alimentation.
Recueilli par C.Lo.

Jean Ziegler est rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Ce sociologue suisse est l’auteur de L’empire de la honte (Livre de poche, 2008).

Les « émeutes de la faim » sont-elles un facteur d’instabilité planétaire?

Oui, parce qu’elles ne sont pas conjoncturelles, mais structurelles. Elles ne sont pas directement liées à des phénomènes climatiques (sécheresse en Australie) ou de développement (nouvelles classes consommatrices en Inde ou en Chine). Quand le prix du riz flambe de 52% en deux mois, celui des céréales de 84% en quatre mois, et quand le prix du fret explose avec celui du pétrole, on précipite 2 milliards de personnes sous le seuil de pauvreté.

Quelles peuvent être les conséquences?

On en voit les prémices aujourd’hui, avec les champs de riz gardés par l’armée en Thaïlande, la bataille pour le pain en Egypte, les morts par balles à Haïti. On va vers une très longue période d’émeutes, de conflits, des vagues de déstabilisation régionale incontrôlable, marquée au fer rouge du désespoir des populations les plus vulnérables. Avant la flambée des prix déjà, un enfant de moins de 10 ans mourait toutes les 5 secondes, 854 millions de personnes étaient gravement sous-alimentées ! C’est une hécatombe annoncée. Les ménages consacrent de 10 à 20% de leur budget dans l’alimentation en Occident, et de 60 à 90 % dans les pays les plus pauvres : c’est une question de survie.

Où sont les responsabilités?

Principalement dans l’indifférence des maîtres du monde, pays riches ou grands émergents. Les opinions publiques s’offusquent-elles de la famine dans le nord de l’Inde, comme il y a deux ans, ou des populations du Darfour ? Quand on lance, aux Etats-Unis, grâce à 6 milliards de subventions, une politique de biocarburant qui draine 138 millions de tonnes de maïs hors du marché alimentaire, on jette les bases d’un crime contre l’humanité pour sa propre soif de carburant… On peut comprendre le souhait du gouvernement Bush de se libérer de l’emprise des énergies fossiles importées, mais c’est déstabilisant pour le reste du monde. Et quand l’Union européenne décide de faire passer la part des biocarburants à 10 % en 2020, elle reporte le fardeau sur les petites paysanneries africaines…

Les biocarburants ne sont pas seuls responsables…

Les pays les plus pauvres paient leur quittance au FMI. Malgré les allégements de dette, 122 pays avaient une ardoise de 2 100 milliards de dollars de dettes cumulées en 2007. Les plans d’ajustement structurels du FMI imposent toujours des plantations d’exportation qui doivent servir à produire des devises et permettre aux pays du Sud de payer les intérêts de la dette aux banques du Nord. Ajoutez à cela les subventions agricoles à l’exportation qui laminent les marchés agricoles locaux, et vous arrivez à une situation explosive….
Matrok
 
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Message par nicoestla » 15 Avr 2008, 07:52

a écrit :Les émeutes de la faim qui se succèdent dans les pays pauvres commencent à faire réagir les dirigeants de ce monde. Mais leurs réactions renforcent encore l'écoeurement et la révolte devant les hausses de prix des produits alimentaires qui font basculer plusieurs centaines de millions de femmes, d'hommes et d'enfants de la sous-alimentation permanente dans la famine.
    "Si les prix alimentaires continuent à augmenter, des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim". Celui qui parle ainsi est le nouveau patron du FMI, une des principales institutions du monde capitaliste, le pseudo-socialiste Strauss-Kahn. Ces gens-là savent tout mais ils ne font et ne feront rien, profiteurs ou serviteurs qu'ils sont d'un système économique où le profit privé est roi.
    Ils savent, et le disent, que les hausses de prix actuelles sont dues aux capitaux spéculatifs qui, quittant l'immobilier en crise, se reportent sur les matières premières, le pétrole bien sûr mais aussi les produits alimentaires. Les prix du maïs, du riz, du blé ont doublé, voire plus. Pour les millions de personnes de par le monde pour qui l'une ou l'autre de ces denrées est l'aliment de base qui absorbe les 9/10ème de leurs maigres revenus, ces hausses de prix signifient une condamnation à mort. Les dirigeants savent cela, mais ils font pire que ne rien faire. C'est aux banques qu'ils sont en train de verser des dizaines de milliards pour les sauver de la faillite. Les banques et les groupes financiers peuvent continuer à spéculer, y compris sur le blé ou le riz. S'ils gagnent, c'est pour eux ! S'ils perdent, c'est pour les contribuables ! Et tant pis pour les masses déshéritées des pays pauvres !
    La situation alimentaire des pays pauvres n'est pas devenue dramatique d'un seul coup. Ces pays sont poussés à abandonner les cultures vivrières au profit de productions susceptibles d'être vendues sur le marché mondial.
    La dernière en date des folies meurtrières du système est la production d'agrocarburants. Avec la hausse des prix du pétrole, transformer le maïs ou la canne à sucre en carburants devient profitable. Une partie croissante de la production mondiale, plutôt que de nourrir les populations affamées, va remplir les réservoirs des voitures, et les poches des capitalistes de la filière ! L'universitaire suisse Ziegler parle à juste titre d'un "crime contre l'humanité".
    Mais ce crime a commencé bien avant qu'on invente les biocarburants : ce sont les gouvernements de la France coloniale qui ont, en leur temps, contraint les paysans tchadiens à produire du coton pour les usines textiles de Boussac, et les paysans sénégalais à produire de l'arachide pour Lesieur, au détriment des cultures vivrières pour eux-mêmes.
    Aujourd'hui, il n'y a même plus besoin des contraintes d'un gouvernement colonial. Celles du marché mondial et la course au profit suffisent. Et on nous dit qu'il n'y a rien de mieux que ce marché inhumain, aveugle et brutal, pour diriger l'économie !
    Si la production était organisée en fonction des besoins, et pas pour le profit, la planète aurait largement de quoi nourrir toute la population mondiale et faire face aux catastrophes naturelles.
    Mais la véritable catastrophe pour l'humanité, c'est l'organisation capitaliste de l'économie et de la société.
    Les hausses des prix alimentaires n'ont pour le moment des conséquences tragiques que dans les pays pauvres, mais elles pèsent déjà sur les classes populaires des pays industriels. Ceux qui se révoltent, de la Thaïlande à Haïti en passant par l'Afrique, ce sont nos soeurs, nos frères, une partie de nous-mêmes. Et qui oserait affirmer que leur sort n'est pas une préfiguration du nôtre ?
    Le seul espoir pour l'humanité est que les révoltes des crève-la-faim finissent par déboucher sur un combat conscient pour mettre fin à un ordre économique qui permet à quelques-uns d'édifier des fortunes sur les cadavres de ceux qu'ils ont poussés à la famine.

Arlette Laguiller
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Message par nicoestla » 16 Avr 2008, 16:42

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Message par Antigone » 01 Nov 2009, 19:37

a écrit :Afrique infos - 31 oct. 2009

BIENTOT LE RETOUR DES EMEUTES DE LA FAIM ?

Parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets, de nouvelles émeutes de la faim pourraient se produire dans un an, affirme Lionel Zinsou, le patron -- originaire du Bénin, insiste-t-il -- d'un fonds d'investissement français, PAI Partners.

Son raisonnement est simple. La croissance économique de 2005-2006, qui a provoqué la hausse des cours des denrées alimentaires et provoqué des troubles dans des régions aussi diverses que l'Afrique, l'Asie du sud, l'Amérique du sud et les Caraïbes, est de retour. Ajoutée à la baisse des stocks, elle rend inévitable une nouvelle tension sur les cours.
Le banquier d'affaires s'exprimait au premier jour de laWorld Policy Conference, organisée à Marrakech par l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI).

"Le capitalisme financier est en bon état de marche, poursuit Zinsou. Quand il est saisi de spasmes, on le traite. Ce n'est pas vrai du capitalisme des denrées. Avoir triplé le budget du Fonds Monétaire International (FMI) est une excellente idée. Mais l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), elle, reste dénuée de ressources. Des centaines de milliards de dollars ont été dépensés pour régler la crise financière. Mais rien n'a été fait pour juguler une crise alimentaire, qui affecte pourtant la vie de plusieurs millions de gens."

Le point de vue de Lionel Zinsou rejoint le point de vue de beaucoup d'observateurs économiques parmi ceux qui voient plus loin que le bout de leurs chaussures. "On est arrivé à sauver les pays industrialisés de la catastrophe financière (ouf on a eu chaud !), mais arrivera-t-on à éteindre à temps la mèche qui menace d'embraser les pays du Sud ?" Tel est le sujet d'inquiétude qui semble actuellement parcourir les couloirs des organismes internationaux.

Pour en revenir à l'actualité, les prix du riz, du sucre, de l'huile et d'autres denrées essentielles ont fortement augmenté ces dernières semaines et commencent à toucher les économies les plus faibles d'Afrique et d'Asie du Sud. Facteur aggravant: pour maintenir l'économie à niveau, on a puisé dans les stocks... Encore une chance que le dollar (la valeur d'echange internationale) soit au plus bas !

Pour citer un exemple, et sans aller le chercher très loin, prenons celui de la Côte d'Ivoire, où les tensions politiques se font de plus en plus sentir dans la perspective des prochaines élections.
Deux mille coopératives de cacao sont en grêve depuis une quinzaine de jours à l'appel d'un syndicat qui tente de bloquer les livraisons dans les ports. Les prix déjà élevés en raison des mauvaises récoltes pourraient se mettre à flamber si les problèmes d'approvisionnement persistaient. Qu'un morceau de la chaine de distribution se grippe, et les répercussions se reportent sur l'ensemble des marchés.
Antigone
 
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