CITATION Lettre LO à LCR
Cher Hardy, cher-e-s camarades de LO,
C'est avec grand plaisir que j'ai lu hier -dans Le Monde- que tu -vous- m'écrivais.
Je n'étais toujours pas remis de m'être fait traité de PROSTITUE de Chirac dans ce même journal un certain jour d'avril par toi et je pense que ta lettre, n'étant pas une tentative de racolage, vaut réparation d'un propos qui a dépassé ta pensée.
Espérant que tu sauras garder un langage politique et non sexuel pour les discussions -nombreuses n'en doutons pas - que ton courrier va à nouveau permettre.
Avec de nombreux acteurs-trices- du mouvement social, soyons à la hauteur de la construction d'une alternative révolutionnaire.
A bientôt de te lire.
G. G., 6 juillet 2003
LCR St Nazaire[/quote]
CITATION Le rat, le mulot, Ramuleau, LO et la LCR
Tranquille, en congé, je feuillette Libé chez le libraire. Chouette, une tribune de Besancenot. J'achète et je lis. Jusque la colonne trois tout baigne. Je m'y retrouve, bien sûr avec des nuances, mais c'est plein d'arguments justes et d'analyses futées sur le mouvement de mai, les potentialités qui germent dans la société française et qui ont fleuri à trois reprises depuis un an et les perspectives politiques pour construire une autre gauche, radicale et anticapitaliste, etc...
Et puis tout à coup, patatras : Besancenot nous sert cette phrase venue du diable : "cette situation confère une responsabilité particulière aux révolutionnaires (jusque là ça va) à LO comme à la LCR". Qu'est ce que LO vient faire dans ce paysage ? On attendait le Ramuleau ou la Force nouvelle ou encore le dépassement de la LCR dans une recomposition à gauche de la gauche et voilà que Besancenot nous sert LO.
Franchement le compte n'y est pas ! Je pensais que depuis plus d'un an la LCR, libérée des ses vieux démons et illusions, était déterminée à construire une réelle alternative politique en appelant aux forces nouvelles. Mais qu'est ce que LO vient faire là ?
Chacun a pu voir en mai et juin que LO ne proposait rien si ce n'est LO. Aucun mot d'ordre, aucune action pour élargir la lutte, ni celle des enseignants (pas très prolo les enseignants selon Arlette) ni sur les retraites.
Vous en doutez ? Alors lisez l'extraordinaire message de LO au BP de la LCR à propos des élections européennes et régionales de 2004. En substance : "Nous sommes le parti du monde du travail, (traduisez ouvrier). Les revendications des autres ne sont bonnes que si elles sont dirigées dans les luttes par le monde du travail. Tout le reste (écologie, féminisme, lutte contre l'homo phobie, alter mondialisme, etc..) n'est qu'aventure petite bourgeoise et illusion !" Fermez le ban. Quant à une alliance électorale, LO ne l'envisage que sur ses propres orientations et précise "ce n'est pas négociable" (sic). En d'autres termes c'est "Merde à la LCR ou rejoignez nos positions".
Il existerait paraît-il des camarades (du BP ?) pour considérer que ce type de réponse est une avancée au motif que depuis un an LO ne répondait que par le silence aux sollicitations de la LCR (Une avancée' sur quel programme ? Mystère). Si c'est le cas, alors on se contente de vraiment peu. C'est oublier que LO n'évoluerait que dans le cadre d'un front large des forces radicales, mais jamais dans le cadre d'une alliance excluant toutes les autres forces à gauche de la gauche.
Mais que vient faire Olivier Besancenot dans cette galère ? Lui dont la remarquable campagne aux présidentielles avait marqué une rupture avec ces vielles lunes et dont l'appel à la construction d'une force nouvelles avait donné à la LCR une place, une audience et une responsabilité inédites dans le champ politique.
S'agit-il d'une manoeuvre pour justifier, pour quelles obscures raisons (inutilement électoralistes ?), une régression sur des orientations pré-Besancenot ? Et pour faire passer la pilule amère, on fait sortir de la tranchée Olivier, avec comme feuille de route la corvée de dire le contraire de la campagne des présidentielles dont on connaît pourtant le score et les retombées positives pour la Ligue.
Si tel est le calcul derrière la tribune d'Olivier, c'est pitoyable. Je préfère le rat mulot à la taupe myope !
Est-ce un abandon, par la petite porte, en toute tricherie, sans congrès et sans même un CC, de l'orientation vers la force nouvelle ? Si c'est le cas, on pourra dire que le BP a eu peur de son propre courage' un an après mai-juin 2002.
C. K., Caen. Ecris conjointement avec G. D., Tours, 15 juillet 2003
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