Quand la soupe est bonne il est difficile de s'en priver...
CITATION (Le Monde @ 16/07/2003)Régionales 2004 : les Verts d'Ile-de-France envisagent un accord avec le PS
La direction du parti prône l'"autonomie".
Le débat sur la stratégie des Verts aux élections régionales de mars 2004 semblait clos ; la ligne d'"autonomie au premier tour", prônée, notamment, par M. Lemaire et les deux courants majoritaires du parti écologiste, lors du conseil national du 15 juin, paraissait s'être imposée à tous. L'illusion n'aura tenu que deux semaines.
Le 1er juillet, lors du conseil d'administration régional (CAR) d'Ile-de-France, les Franciliens ont opté, à une courte majorité (32 voix contre 29), pour une orientation plus ouverte. Souhaitant que soient explorées "toutes les voies pour faire gagner la gauche", ils ont mandaté une délégation pour "rencontrer les partenaires actuels" des Verts et "recueillir les propositions du PS". Entre ces deux stratégies - autonomie ou alliance - c'est, au final, comme dans les autres régions, une assemblée générale des adhérents qui tranchera à l'automne.
EXTRÊME CONFUSION
L'enjeu est de premier ordre pour les Verts d'Ile-de-France. A eux seuls, ils représentent plus du quart des adhérents du parti écologiste. Surtout, avec 14 élus au conseil régional, ils font partie de la majorité de "gauche plurielle" qui dirige la région depuis 1998 sous la présidence du socialiste Jean-Paul Huchon.
Lors du scrutin régional de 1998, le changement de majorité (obtenu avec seulement deux sièges d'avance) avait été le résultat de l'union de la gauche dès le premier tour. Une partie des Verts franciliens, notamment Jean-Félix Bernard, vice-président (Vert) du conseil régional, proche de Noël Mamère, ne l'a pas oublié. " Des listes séparées en 1998 auraient laissé le pouvoir à la droite",assure M. Bernard en évoquant le risque, "à évaluer sérieusement", que la gauche soit battue en 2004 "et que les Verts disparaissent du conseil régional pour six ans".
C'est l'alliance des partisans de Noël Mamère et de Dominique Voynet avec le courant "Rénovons" animé par l'ex-députée d'Eure-et-Loir, Marie-Hélène Aubert, qui a imposé l'ouverture à l'égard du Parti socialiste pour les prochaines élections régionales.
Par ailleurs, le texte adopté souligne que les Verts franciliens "rejettent toute idée de pôle de radicalité" et qu'ils "s'opposent vivement à la dilution de l'écologie politique dans quelque cadre de débat et d'initiatives communes que ce soit". Est visé l'appel lancé récemment "pour une alternative à gauche résolument antilibérale", cosigné par des alternatifs, des refondateurs communistes, des socialistes du courant Nouveau Monde et par une soixantaine de militants Verts parmi lesquels de nombreux partisans de MM. Mamère et Lemaire (Le Monde du 2 juillet).
Entre la solution d'une alliance de raison avec les socialistes et la tentation d'une recomposition à la gauche du PS, les principaux leaders du parti écologiste continuent de tergiverser. Le secrétaire général des Verts qui poursuit ses discussions avec les socialistes n'a pas signé l'appel. Mais il a déclaré qu'il en approuvait le contenu et il a été lui-même très impliqué dans sa préparation. "Intéressé", le député de Gironde est resté relativement à l'écart, mais plusieurs de ses proches ont signé. Le correctif apporté par les Verts d'Ile-de-France à la position de stricte autonomie aux régionales, prônée par la direction du parti, déplace légèrement le rapport de force. Il ne résout pas, pour autant, une situation d'extrême confusion qui risque de perdurer jusqu'à l'automne.
Christine Garin
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