a écrit :Lettre ouverte au président de la République au sujet de la
condamnation de « Ensemble pour l'Ecole » de Maincy (77)
Monsieur le Président de la République,
Nous souhaitons attirer votre attention sur le jugement du tribunal de grande instance de Melun,rendu le 7 décembre 2007 et condamnant l’association « Ensemble pour l’Ecole » ainsi que sa Présidente à verser 2000 euros à Mme le maire de Maincy (Seineet-Marne), qui s’était constituée partie civile au motif qu’elle s’estimait diffamée Rappelons les faits. Le 2 avril 2007, des enfants inscrits à la cantine municipale de Maincy n’ont pas pu déjeuner, leur repas ayant été « remplacé » par du pain et de l’eau. La raison invoquée par la Mairie était le retard de paiement imputable à leurs parents. Cette décision de pénaliser les enfants, prise par Mme le Maire, a stupéfait et indigné la communauté scolaire de Maincy et des environs. Indignation qui a pris par la suite une dimension nationale.
C’est pourquoi la présidente de l’association locale de parents d’élèves «Ensemble pour l’Ecole », a rendu publique le même jour une lettre ouverte à Mme le Maire pour lui exprimer sa désapprobation. « Je suis scandalisée », lui a-t-elle écrit, « que vous ayez choisi pour solution de priver les enfants de nourriture ». Or le tribunal de Melun a donné raison à Mme
Coffinet, alléguant que les propos de Mme Fratello portaient atteinte à son honneur et à sa considération. Le tribunal ayant considéré que le fait de condamner des enfants au pain sec et à l’eau ne revenait pas à les priver de nourriture ! Et cela alors qu’une campagne permanente de sensibilisation vise à promouvoir une saine alimentation, en particulier auprès des plus jeunes ! Comme si refuser d’alimenter des êtres jeunes ne portait pas atteinte à leur développement et ne leur faisait pas subir un grave préjudice moral ! Priver des enfants de nourriture au simple motif que leurs parents accusent un retard de paiement à la cantine va à l’encontre des principes de la République. Outre qu’elle est inhumaine, une telle décision foule
aux pieds les valeurs d’égalité et de fraternité ; elle assimile l’école communale à un établissement commercial, et méconnaît son rôle social, la place fondamentale qui est la sienne pour promouvoir l’intégration de tous dans la République.
Le jugement du tribunal de grande instance de Melun est donc incompréhensible. Et il est des plus inquiétants, au regard de la liberté d’expression : est ce à dire que demain, toute association pourra être condamnée pour de simples commentaires oraux ou écrits ?
Vous êtes, M. le Président de la République, le garant du bon fonctionnement des institutions
républicaines. Or l’école et la justice dysfonctionnent gravement si une autorité constituée prive des enfants de nourriture, et si un tribunal juge fondé de condamner ceux qui dénoncent pareil procédé. Aussi vous prions nous de prendre ce cas en considération et
d’intervenir afin que le droit et les principes de la République prévalent dans notre pays.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la
République, ...
Lettre signée par :
Olivier Besancenot, Porte Parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire
Jean-Jacques Boilaroussie, Porte Parole des Alternatifs
Marie-George Buffet, Secrétaire Nationale du Parti Communiste Français
Arlette Laguiller, Porte Parole de Lutte Ouvrière
Eric Coquerel, Président de MARS – Gauche Républicaine
Pierre Carassus, Secrétaire Général du MARS – Gauche Républicaine et vice-président de la
Communauté d'Agglomération Melun Val de Seine