a écrit :Le lundi de Pentecôte travaillé n’a plus la coteFRANÇOIS WENZ-DUMAS
Libération : mercredi 30 janvier 2008Bonne nouvelle pour les aficionados de la feria de Nîmes,
les militants de Lutte ouvrière qui organisent ce jour-là leur fête annuelle 
et les fidèles du pèlerinage de Chartres : le lundi de Pentecôte est de nouveau férié. Dès cette année, pour peu que le gouvernement fasse adopter la modification législative nécessaire avant le 11 mai.
Hier, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, répondant à une question à l’Assemblée nationale, a annoncé que le gouvernement allait«donner plus de souplesse au système». A Matignon, on confirmait que si le principe de la journée de solidarité était maintenu, elle serait dès 2008 dissociée du lundi de Pentecôte, qui redeviendra un jour férié ordinaire.
Depuis la loi de juin 2004, appliquée pour la première fois en 2005, le lundi de Pentecôte doit être normalement travaillé pour financer une taxe de 0,3 % sur les salaires, sauf accord d’entreprise prévoyant d’organiser selon d’autres modalités la «journée de solidarité».
Celle-ci avait été instaurée après la canicule de l’été 2003, responsable de la mort de 15 000 personnes âgées. Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, s’était inspiré des partenaires sociaux allemands, qui avaient décidé de supprimer un jour férié pour financer le risque dépendance. François Fillon, à l’époque ministre du Travail, n’avait jamais montré un grand enthousiasme pour cette mesure, pilotée directement depuis Matignon, trop complexe à mettre en œuvre et dénoncée par les syndicats comme un appel sélectif à la solidarité puisque pesant uniquement sur les salariés.
Certaines entreprises comme TF1 ont préféré payer la taxe de 0,3 % sans réclamer de contrepartie à leurs salariés. A la SNCF, la journée quotidienne de travail a été rallongée de… deux minutes et trente secondes toute l’année. Mais dans la plupart des PME et surtout les administrations, la journée a été fixée par défaut au lundi de Pentecôte.
Désormais, l’employeur sera toujours invité à négocier avec les syndicats, mais à défaut d’accord pourra supprimer une journée de congé ou de RTT. Une condition que les syndicats jugent toujours contestable, même si comme Joseph Thouvenel (CFTC), ils saluent «un certain retour au bon sens» qui devrait au moins «mettre fin au bazar du lundi de Pentecôte».
Dans cette affaire, la Société générale joue aussi de malchance. La banque avait prévu de donner le choix à ses salariés, pour la journée de solidarité, entre le lundi de Pentecôte ou le jeudi de l’Ascension. Or en 2008, l’Ascension tombe un 1er mai. Il y a des années comme ça…