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Message Publié : 15 Jan 2008, 21:02
par Tom
La mobilisation contre la Loi Pécresse...
...une expérience de combat pour les luttes à venir !


A la mi-juin 2007, le gouvernement annonce le vote pour l'été de la loi sur « les libertés et responsabilités des universités » dite LRU. Dès le mois d'octobre 2006, la FSE a lancé une campagne unitaire contre le rapport Hetzel, repris dans les grandes lignes par la LRU. Dès la sortie du projet de loi, la FSE a élaboré les premières analyses afin d'initier des perspectives de lutte commune. Au final, à la mi décembre, c'est plus de 60 universités qui se sont mises en grève, dont plus de 40 avec piquets de grève. Le mois de Novembre notamment a vu des centaines de milliers de travailleurs-euse-s, d'étudiant-e-s et de lycéen-e-s descendre dans la rue pour s'opposer fermement à la vague d'attaques contre leurs acquis sociaux. Sur les facs, en l'espace de 2 mois, les étudiant-e-s ont fait preuve d'une capacité de mobilisation détonante pour exiger notamment le retrait de la LRU. Sur les 3 facs toulousaines, l'AGET-FSE a combattu vigoureusement cette loi en informant les étudiant-e-s et en les appelant à se réunir en AG dès le mois d'octobre.

Une lutte exemplaire !

S'il faut retenir une chose de cette mobilisation, c'est son aspect exemplaire : cette lutte a fourni la voie à suivre pour contrer la capitalisation de l'enseignement supérieur, c'est à dire la soumission de ce dernier aux intérêts du patronat. En effet, le gouvernement, ses relais médiatiques et certains syndicats ont tout fait pour contenir et délégitimer la contestation étudiante. Face notamment à l'UNEF et la Cé qui ont contribué à la mise en place de la LRU en allant la négocier au mois de juillet, nous avons fait preuve, dans la lignée du mouvement anti-LEC/CPE, d'une combativité irréprochable. Même si l'objectif primordial en terme de revendication était et reste le retrait sans condition de la LRU, cette lutte s'attaquait à un véritable colosse. Depuis plus de trente ans, les gouvernements successifs s'appliquent à casser nos acquis et à accentuer la concurrence entre les facs (processus de Bologne, LMD-ECTS,etc).
Les représentant-e-s de cette logique au sein des universités, les président-e-s, et le pouvoir politique ont donc appliqué une répression féroce contre ceux/celles qui n'entendaient pas que l'Université publique soit une fois de plus liquidée : fermetures administratives pour empêcher les étudiant-e-s de se réunir, envoi de l'armée et de la police pour casser les piquets de grève, et arrestations massives.
Ce contexte est caractéristique de l'aggravation importante de la répression des mouvements sociaux (sans-papiers, quartiers populaires, sanction contre les grévistes, et particulièrement contre les syndicalistes). Comme l'AGET-FSE en faisait déjà le bilan au sortir du mouvement anti-LEC/CPE, la répression policière et judicaire est là pour intimider les contestataires, pour les empêcher de se mettre en grève et de s'organiser face à la capitalisation de l'Université. Face au pouvoir qui met à mal nos capacités de résistance, il est nécessaire de faire vivre la solidarité et d'instaurer un rapport de force sur nos campus. Dans ce cadre, l'AGET-FSE organisera au 2nd semestre une semaine contre la répression.

La LRU est toujours là !

Le gouvernement Sarkozy/Fillon n'a répondu à aucune de nos revendications. Les organisations qui osent affirmer le contraire mentent consciemment aux étudiant-e-s et se font les alliés du pouvoir en place. Les promesses de Pécresse en terme d'augmentation du budget sont insuffisantes et mensongères (1). L'argent injecté servira aux universités qui appliqueront avec le plus de zèle la LRU : la concurrence entre les facs est donc accentuée. Le plan « Réussir en Licence » pour la rentrée 2008 n'est pas, contrairement à ce qu'à affirmé l'UNEF, un acquis de la lutte mais était contenu dans les valises du gouvernement pour 2009 depuis le rapport Hetzel ! D'ailleurs, ce plan est le « petit frère » de la LRU : il rend les stages obligatoires en 3ème année, il fixe les modalités de la pré-inscription/sélection pour les lycéen-e-s et accentue les liens entre financement privé et enseignement. Ces divers éléments accentuent la casse du cadre national des diplômes qui est une attaque fondamentale contre les droits étudiants et les garanties collectives sur le marché du travail.
Voici la logique de ce gouvernement à la botte du patronat : il profite de chaque mouvement pour mettre en place des mesures de régression sociale ! De la même manière qu'il répondait au mouvement de contestation des quartiers populaires en novembre 2005 par une loi sur « l'égalite des chances » combattue par les travailleurs-euse-s, il répond aujourd'hui à la lutte contre la capitalisation de l'Université par des éléments supplémentaires de soumission de cette dernière au patronat. En agissant de la sorte, il ne fait qu'augmenter notre volonté de faire front face à la régression !

L'engagement des étudiant-e-s dans la lutte n'a pas manqué. Il est temps de se syndiquer pour organiser la riposte !

Cette mobilisation n'a pas permis d'obtenir le retrait de la LRU et le gouvernement a resisté. Mais si ce dernier a pu le faire aussi facilement, c'est qu'il a manqué à ce mouvement une cohésion avec l'ensemble des travailleur-euse-s. Cette situation a été en grande partie dûe au fait que les directions syndicales ont tout fait pour ne pas unifier les secteurs en lutte (cheminot-e-s, gazier-e-s, fonction publique, étudiant-e-s, lycéen-e-s,...) en vue d'une puissante grève interprofessionnelle et reconductible. Les journées d'actions ponctuelles à un mois d'intervalle n'ont jamais permis de faire reculer un gouvernement.
Pourtant, les étudiant-e-s ont très vite élargi leurs revendications pour combattre une logique d'ensemble et créer un véritable rapport de force à hauteur de la lutte à mener. De plus, c'est par l'organisation démocratique de cette orientation autour de la Coordination Nationale que le mouvement a pu se doter d'une expression propre au niveau national. Enfin, avec une large majorité de facs en grève (plus de 60 sur 85) nous avons prouvé que nous possèdons une véritable force de contre-attaque qui sera à l'origine de prochaines victoires.
Malgré la défaite relative, nous devons tirer de chaque lutte une expérience constructive. Alors que tout concordait pour laisser la LRU s'installer tranquillement, nous avons montré, par notre force collective, que sélection et main mise du patronat sur nos enseignements ne rimait pas avec service public d'éducation ouvert aux classes populaires. Cependant, la capitalisation de l'université reste une réalité concrète et de nouvelles luttes devront se construire. L'AGET-FSE, après avoir participé pleinement et efficacement au combat contre la LRU, continuera de mener les luttes pour la défense des intérêts collectifs étudiants. Le syndicalisme de lutte défendu par l'AGET et la FSE a montré son efficacité pour atteindre cet objectif. Nous appelons les étudiant-e-s à s'organiser et à se syndiquer. Le gouvernement ne prendra pas de pincettes et ne perdra pas de temps pour casser nos acquis (LRU, contrat unique, casse de l'éducation, chasse aux sans-papiers,...). Il sera donc nécessaire de riposter collectivement avec une énergie redoublée !

RETRAIT SANS CONDITION DE LA LOI PECRESSE !
POUR UNE FAC CRITIQUE ET POPULAIRE !
POUR L'AMNISTIE ET L'ARRET DES POUSUITES A L'ENCONTRE DES REPRIMES DES MOUVEMENTS SOCIAUX !
CETTE LUTTE DOIT EN APPELER D'AUTRES !
LE SAVOIR EST UNE ARME, LE SYNDICAT EST UNE FORCE !
SEULE LA LUTTE PAIE !


(1) Il n'y a aucune création de postes et le milliard annoncé pour 2008 n'équivaut en fait qu'à 183 millions d'argent nouveau, ce qui correspond de très loin aux besoins réels de l'Université.