Article du Groupe Bolchevik le 1er mai 2007

Message par Combat » 13 Mai 2007, 03:41

1er mai 2007


Pour que les travailleurs de tous les pays vainquent leur bourgeoisie
et ouvrent la voie du socialisme mondial,
il faut une internationale ouvrière révolutionnaire


Le capitalisme menace l’humanité


Le mode de production capitaliste a épuisé depuis longtemps son rôle progressiste, comme l’ont prouvé, en particulier, les deux guerres mondiales et les crises économiques mondiales de 1929 et de 1973. La bourgeoisie survit au prix de guerres et de crises économiques, qui détruisent périodiquement des forces productives à grande échelle.

La bourgeoisie a prolongé sa domination grâce aux trahisons des appareils réformistes du mouvement ouvrier. Ces sursis historiques répétés ne lui confèrent pas une nouvelle jeunesse. L’économie capitaliste contemporaine est stimulée par l’endettement et l’économie d’armements (plus de 1 100 milliards de dollars de dépenses militaires par an), ce qui entraîne la spéculation, l’hypertrophie de la finance et le militarisme. Elle ne s’en sort qu’en créant le terrain à de nouveaux conflits et à des déséquilibres économiques encore plus graves.

Les Etats se multiplient, divisant l’humanité par des frontières de plus en plus archaïques. Le capitalisme prend un caractère de plus en plus parasitaire. La production pour le profit entrave le développement économique et menace dangereusement l’environnement. La dévastation par un cyclone et l’évacuation militaire d’une ville entière des Etats-Unis, La Nouvelle Orléans, ont donné une idée des conséquences du réchauffement climatique et aussi du caractère raciste que prend le capitalisme en déclin.

Ce siècle a commencé dans la réaction


Le maintien du capitalisme coûte cher aux travailleurs des villes et des campagnes. Les grandes puissances ont réaffirmé leur domination sur la planète : après avoir bombardé la Serbie, envahi l’Afghanistan et l’Irak, elles menacent l’Iran. Le capitalisme est restauré en Russie, en Europe de l’est et en Chine. Les anciens bastions ouvriers des pays capitalistes sont démantelés par les privatisations et les restructurations. Le taux d’exploitation a été accru par l’intensification du travail et la limitation de la hausse des salaires réels, voire leur baisse. Ainsi, le taux de profit a temporairement remonté.

Les découvertes de la science et de la technique débouchent trop souvent sur le renforcement de l’exploitation et de l’oppression pour la majorité, le gaspillage d’une minorité. Au sein des pays qui affirment être les modèles de la démocratie, les libertés sont réduites au nom de la « lutte contre le terrorisme ». L’obscurantisme et le cléricalisme font un retour en force. La barbarie menace : en Irak, l’armée américaine emploie la torture ; dans l’ex-Yougoslavie, au Rwanda, au Soudan, des génocides ont été commis ou sont en cours ; les dirigeants de la Chine condamnent à la peine de mort à grande échelle pour vendre des organes…

La population palestinienne vit dans l’oppression et l’humiliation. L’espérance de vie a diminué en Russie, des milliers de mineurs meurent chaque année en Chine, les nouveaux capitalistes chinois et russes vivent dans le luxe alors que la majorité de la population laborieuse manque de tout. Chaque année, des millions de personnes sont contraintes par la guerre, la répression ou la pauvreté de quitter leur pays ; dans les pays où ils arrivent, ils sont souvent méprisés, surexploités et persécutés. Toutes les grandes métropoles hébergent une population surnuméraire qui subit la misère et l’insécurité. Même dans les pays présentés comme des modèles en matière d’emploi, le chômage est massif ; partout, la précarité des travailleuses et des travailleurs s’accroît.

Les exploités et les opprimés sont mystifiés et trahis


Les bureaucraties privilégiées et despotiques, qui dirigeaient les économies étatisées proclamées « socialistes », ont elles-mêmes rétabli le capitalisme. Les régimes nationalistes bourgeois, qui défiaient après la seconde guerre mondiale les impérialistes européens et américain ont généralement capitulé. Les directions nationalistes des peuples opprimés rendent les armes (ANC, FSLN, FMLN, IRA, ETA…) ou jouent la carte de l’impérialisme dominant (OLP, PDK, UPK…). Leur faillite a renforcé des courants encore plus réactionnaires, racistes ou fondamentalistes.

Les grandes organisations créées par le prolétariat à la fin du 19e siècle et au début du 20e ont protégé leur classe dominante et leur Etat bourgeois face à la dernière vague révolutionnaire mondiale, celle des années 1960 et 1970, ce qui a permis la contre-offensive de la bourgeoisie mondiale dans les années 1980 et 1990. Les appareils corrompus des syndicats ont préconisé l’intérêt national, ont cogéré, ont empêché les grèves générales, ont négocié les plans anti-ouvriers ; les partis réformistes, tant de type social-démocrate que stalinien, ont défendu leur bourgeoisie et, parfois, géré loyalement leur Etat bourgeois au détriment des travailleurs du pays et des pays dominés.

Durant les années 1960 et 1970, de multiples courants castristes, maoïstes et pseudo-trotskystes avaient capté l’énergie révolutionnaire de la jeunesse en prétendant relever le drapeau de la révolution abandonné par l’Internationale « socialiste » et les partis « communistes ».

Avec le reflux de la classe ouvrière et en particulier la restauration du capitalisme en Russie et en Chine(??quand), les organisations centristes ont disparu, ou ont rejoint les partis traditionnels, ou encore ont mis sur pied de nouveaux partis ouvriers bourgeois. Les anciennes organisations « gauchistes » ou « radicales » sont devenues pour la plupart réformistes, pacifistes, voire patriotes. Elles travaillent la main dans la main avec des bureaucrates syndicaux, s’alignent sur Chavez, font passer le Forum social mondial pour « anticapitaliste », elles font confiance à l’ONU ou elles courtisent les mouvements écologistes et religieux. Presque toutes ont voté à un moment ou un autre pour des partis bourgeois (comme la LCR de France pour Chirac…) et même mettent en place des fronts populaires (Parti socialiste des travailleurs de Grande-Bretagne). Certaines ont réclamé plus de policiers (Lutte ouvrière de France). D’autres participent à des gouvernements bourgeois (Démocratie socialiste du Brésil, Parti communiste maoïste du Népal).

La classe ouvrière a la capacité de résister aux attaques et de renverser le capitalisme

Mais la classe ouvrière a crû à l’échelle mondiale. De nouvelles concentrations locales de travailleurs apparaissent, des générations qui n’ont pas connu de défaites renouvellent le prolétariat.

La jeunesse scolarisée a mené des luttes importantes en Grèce, au Chili, en Italie et en France. Les peuples d’Irak n’ont pas été soumis malgré les énormes moyens militaires britanniques et américains. Les conducteurs de bus et les enseignants ont fait grève en Iran, des étudiants et des femmes y ont manifesté. Le prolétariat chinois a commencé à lutter collectivement malgré une répression intense. Plusieurs présidents élus ont été chassés en Amérique latine, les masses du Venezuela ont résisté aux tentatives de coup appuyés par l’impérialisme, des organes soviétiques sont nés en Bolivie et au Mexique, sous la forme des Assemblées populaires d’El Alto – La Paz et d’Oaxaca. Aux Etats-Unis, le consensus patriotique de 2001 autour de Bush s’est effrité comme en témoignent les manifestations contre la guerre, les grèves, les protestations contre les lois qui visent les immigrés. En Europe, les manifestants contre la guerre irakienne ont été gigantesques dans les Etats qui y participaient (Grande-Bretagne, Etat espagnol, Italie). Un véritable soulèvement, laissé sans perspective, a secoué les banlieues de la France. En Afrique, les travailleurs et les étudiants de la Guinée ont mené une grève générale contre le pouvoir de Conté.

Pour une internationale ouvrière, pour la révolution socialiste mondiale

La classe ouvrière (les ouvriers, les employés, les techniciens, etc.) est désormais majoritaire à l’échelle mondiale et crée l’essentiel des richesses de la société. Elle a le potentiel d’empêcher l’humanité de sombrer dans l’abîme où l’entraîne inexorablement la minorité des capitalistes. Si elle mène une lutte résolue contre sa bourgeoisie, elle saura entraîner une grande partie de la paysannerie pauvre, de la jeunesse en formation, des chômeurs et des déclassés des périphéries des mégalopoles, et même une fraction des cadres.

La ligne de conciliation et de capitulation envers les classes dominantes des directions bureaucratiques démoralise et divise les rangs ouvriers. L’unité des travailleurs se forge contre la bourgeoisie. La classe ouvrière, n’étant pas une classe exploiteuse, n’a d’autre moyen pour se défendre que l’organisation. Parce qu’il combat pour l’unité de ses organisations face aux patrons et aux gouvernements à leur service, le prolétariat exige des directions des syndicats, des partis, qu’ils rompent avec la bourgeoisie. Il cherche à imposer la démocratie ouvrière dans ses syndicats et ses assemblées, à organiser sa défense face aux fascistes, aux islamistes et à tous les mercenaires du capital.

Si la classe ouvrière parvient à surmonter la politique de trahison des agents « réformistes » de la bourgeoisie, alors la défense des conquêtes sociales et des libertés, la lutte pour la réduction du temps de travail, l’indexation des salaires, contre l’oppression nationale, contre la guerre impérialiste, pour l’émancipation des femmes, le contrôle ouvrier… seront efficaces et se combineront en une force formidable. Alors, en une révolution permanente, le combat dans chaque pays pour le renversement de l’Etat bourgeois et pour un gouvernement des travailleurs basé sur des organismes de pouvoir ouvrier ouvrira la voie à l’expropriation du capital, à la planification par les producteurs, à la construction du socialisme et à la fédération socialiste mondiale.

Pour cela, les travailleuses et les travailleurs les plus avancés doivent se regrouper au sein d’un parti révolutionnaire, à l’échelle nationale et internationale. Car la classe ouvrière est la première classe qui, pour être révolutionnaire, doit être internationaliste. D’abord, elle comporte toujours des immigrés. Ensuite, elle est de plus en plus exploitée par des groupes des Etats-Unis, d’Europe de l’Ouest et du Japon qui sont transnationaux. Surtout, seule la classe ouvrière est capable de renverser les frontières qui constituent des entraves au développement des forces productives : le socialisme ne pourra voir le jour qu’à l’échelle mondiale.
Combat
 
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Message par meichler » 13 Mai 2007, 09:30

Voici les cimes éthérées de l'abstraction : un tract diffusé en France le 1er mai 2007 et qui ne dit pas un mot des élections. Le socialisme n'est pas l'équivalent du paradis terrestre, ce n'est pas une promesse religieuse. C'est le combat de tous les jours qui part des revendications et besoins immédiats pour poser la question du pouvoir politique, du gouvernement, ici et maintenant.

Pas étonnant que "Combat" cite le "groupe bolchévik". Les amateurs de belles images abstraites se rencontrent. Ceux-là produisent de l'idéologie à jet continu. Ce n'est pas ce dont ont besoin les travailleurs et les jeunes qui cherchent les voies de la lutte efficace contre Sarkozy et son futur gouvernement de combat anti-ouvrier...

Oui, il faut un parti ouvrier révolutionnaire, un parti qui soit aussi fidèle à la classe ouvrière, au prolétariat, que Sarkozy et son UMP le sont à la bourgeoisie et au capital, mais on ne peut pas faire comme si on partait de zéro. Le champ politique est fort encombré des scories des périodes antérieures. Les appareils bureaucratiques traitres des organisations issues du mouvement ouvrier pèsent sur la conscience des travailleurs, sur leur capacités à conbattre, sur la confiance en leurs propres forces.

Non, décidément, «la voie» n'est pas «libre». Elle est même sérieusement entravée. La restauration du capitalisme dans le pays de la révolution d'octobre 1917 pèse très lourdement sur toute action (même la plus élémentaire) de la classe ouvrière (et aussi de la jeunesse, couche sociale hétérogène, mais plaque sensible des contradictions sociales).
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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