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Message Publié : 04 Mai 2007, 11:26
par Valiere
Communiqué 3 Mai 2007

LES DROITS DE L’ENFANT DISSOUS DANS LA POTION MAGIQUE ?

DEI-France, section française de l’O.N.G. Défense des Enfants International qui œuvre au respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), est préoccupée par l’annonce de la Défenseure des enfants de faire d’Astérix, dans le cadre d’un partenariat avec Albert Uderzo, l’ambassadeur exceptionnel des droits de l’enfant (Le Monde du 27 avril).

DEI,faisant le même constat que la Défenseure d’une carence de supports pour promouvoir la CIDE, aurait voulu saluer cette initiative réalisée sous une forme « ludique » spécialement pensée pour les enfants. Malheureusement, dans la forme comme sur le fond, l’« Album des Droits de l’Enfant » proposé par la Défenseure suscite de nombreuses interrogations (voir en annexe). Ainsi, la promotion des droits de l’enfant qui y est faite :
¨ en donne une vision « gauloise » qui ignore la réalité interculturelle de la société française et le caractère universel de ces droits,

¨ néglige la valeur juridique du traité international qu’est la CIDE et les obligations de l’Etat qui en découlent,

¨ considère l’enfant uniquement comme un adulte en devenir comme s’il fallait attendre 18 ans pour que la « vraie vie » commence enfin,

¨ réduit les droits reconnus aux enfants à 12 droits principaux seulement en privilégiant quasi exclusivement les droits à protection sur les droits à liberté (d’être informés, de s’exprimer, de s’associer, de participer), pourtant nécessaires à une réelle émancipation de l’enfant,

¨ ne s’adresse qu’aux jeunes enfants alors que la Convention concerne tous les jeunes jusqu’à 18 ans,

¨ ignore tous les aspects sociaux et collectifs de la vie des enfants - à l’exception de la scolarisation dans une école dont le maître mot semble être « en rang et en silence je vous prie »,

¨ ne met pas suffisamment en évidence l'importance des relations familiales pour les enfants, les rôles et responsabilités reconnus à leurs parents, et le soutien que les pouvoirs publics doivent apporter aux familles exposées à des conditions de vie difficiles


DEI-France appelle donc la Défenseure des enfants à revoir au plus vite son initiative qui, bien que partant d’une volonté louable de promotion de la CIDE par une méthode attrayante, risque fort d’être réductrice et de donner une vision dénaturée des droits de l’enfant. Il paraît nécessaire d’élaborer un nouveau support, certes « ludique » mais plus conforme à la Convention, dans sa lettre (traité international qui engage juridiquement la France) et son esprit (l’idéal qu’elle prône pour le bien-être des enfants).

Contacts presse : Sophie Graillat 06 99 10 49 37 / Frédéric Jésu 06 14 60 46 14