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Message Publié : 23 Avr 2007, 07:20
par Sterd
("l'Humanité" a écrit :Florimond Guimard traîné devant la justice pour l’exemple

Solidarité . Cet instituteur, militant RESF, risque trois ans de prison pour avoir empêché l’expulsion d’un père de famille sans papiers et de ses deux enfants scolarisés à Marseille.


Marseille,

correspondant régional.

Cet homme est dangereux. Accusé de « violences avec arme par destination », il est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Il a commis son méfait le samedi 11 novembre 2006 à l’aéroport de Marignane en empêchant l’expulsion d’un père de famille sans papiers et de ses deux enfants scolarisés à Marseille. Ce jour-là, ils sont 200 (militants syndicaux, associatifs, politiques, élus) à s’être mobilisés. Mais c’est lui, Florimond Guimard, qui sera placé en garde à vue plus d’un mois après les faits. Le pouvoir en place n’a pas fait les choses au hasard. Ce jeune professeur des écoles, adhérent au SNUipp, est en effet la cheville ouvrière du Réseau Éducation sans frontières (RESF) dans les Bouches-du-Rhône.

« Criminalisation de l’action syndicale »

Il est donc appelé à comparaître ce vendredi à 14 heures devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Dès 10 heures, plusieurs milliers de personnes sont attendues à la Rotonde, près du fameux cours Mirabeau, pour un rassemblement de soutien au militant. Face à un procès qu’ils jugent « national », les organisateurs veulent promouvoir « une manifestation nationale ». Mercredi, les organisations départementales des syndicats CFDT, CGT, FSU, UNSA et Solidaires ont rendu public un communiqué commun dans lequel elles s’élèvent « contre la criminalisation de l’action syndicale. Nous entendons publiquement dire stop, ensemble, à cette chasse aux militants syndicaux, aux dérives autoritaires (...) Lorsqu’un militant est attaqué, diffamé, licencié, emprisonné, c’est en fait le droit de tout salarié qui est bafoué, supprimé ».

Le SNUipp a lui aussi vivement réagi : « Après le placement en garde à vue d’une directrice d’école à Paris, cette poursuite judiciaire d’un militant constitue une nouvelle menace vis-à-vis des enseignants, des parents et de tous ceux qui agissent en faveur du droit à l’éducation pour tous les enfants de parents sans papiers. » Tous ont le sentiment qu’avec le cas de Florimond Guimard, le gouvernement veut faire un exemple. « Il veut couper des têtes. Des parents aussi sont victimes de cette criminalisation », assure Marie-Christine Pélissier de la FCPE 13. Un responsable du syndicat Solidaires souligne « le ridicule de l’accusation ». « C’est une décision qui a été prise à un autre niveau. À Marignane, il n’y avait pas que les manifestants, les passagers aussi se sont opposés à cette politique inhumaine. »

Il ne devait pas y avoir de poursuites

Le 11 novembre 2006, aucune violence n’a en effet été constatée. Seul un policier a écopé d’un jour d’ITT pour un pouce meurtri suite à un choc avec une barrière. Il est reproché à Florimond d’avoir suivi à distance la voiture de police au volant de son propre véhicule transformé, depuis, pour les besoins de la cause gouvernementale, en « arme ».

Ce jour-là, « la police et la préfecture s’étaient engagées à ne pas lancer de poursuites, témoigne Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération du PCF des Bouches-du-Rhône, appelé à la barre comme témoin. L’accord était oral, mais ça compte dans ce pays quand même. C’est bien la preuve qu’il s’agit d’un procès politique ». Pour Aminata Diouf, porte-parole des sans-papiers, « être solidaire de la cause des sans-papiers, ce n’est pas être délinquant. Tout ce qui arrive, c’est voulu ». Outre une condamnation scandaleuse, l’enseignant risque également une sanction de l’éducation nationale, qui peut aller jusqu’à la radiation, rappelle Jean-François Longo, secrétaire départemental de la FSU.

Face à ce « procès de la solidarité », la mobilisation est allée crescendo. Une pétition a déjà recueilli 10 000 signatures, tandis que 248 personnes ont rempli une attestation de présence à Marignane, le jour de l’expulsion programmée. Une façon pour eux de dire : « Florimond Guimard, c’est moi aussi ».

Christophe Deroubaix

Message Publié : 23 Avr 2007, 10:58
par Crockette
une barrière serait tombée sur le pouce d'un policier entrainant plusieurs jours d'ITT ???

je crois qu'on lui reproche cela aussi... :dry: j'ai vagument entendu cela sur france inter.

Message Publié : 24 Avr 2007, 12:41
par amanda
Oui décidément ils ont les pouces bien fragiles les policiers dans le coin.
Pour les étudiants anti CPE y'en avait eu un aussi qui avait souffert du pouce ;)
Sinon j'avais mis une dépêche là sur RESF et le procés de Florimond Guimard

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