a écrit :Commerce-artisanat: Royal propose l'embauche gratuite de jeunes non formés
GUERET (AFP) - Ségolène Royal a dégainé une nouvelle arme anti-chômage, lors d'un déplacement vendredi dans le Centre, proposant aux artisans et commerçants de recruter sans frais pendant un an des jeunes non qualifiés, pour les embaucher ensuite de manière ferme.
Poursuivant à Guéret, chef-lieu de la Creuse, une semaine consacrée au thème de l'emploi, la candidate socialiste a présenté cette nouvelle proposition qui ne figure pas dans son "Pacte présidentiel" et rompt avec les canons de l'orthodoxie socialiste en matière d'aide aux entreprises.
Devant plusieurs centaines de personnes rassemblées à la mairie, Ségolène Royal s'est concentrée sur l'emploi des jeunes, "une question angoissante, lancinante", a-t-elle dit, pointant un paradoxe: "190.000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification" pendant que "500.000 offres d'emploi" de commerçants et d'artisans ne sont pas pourvues.
Mme Royal a proposé que les pouvoirs publics prennent en charge pendant un an "la totalité des salaires et des charges" de jeunes non qualifiés, dans les entreprises artisanales et commerçantes n'excédant pas cinq salariés. A charge pour elles d'embaucher ensuite ces jeunes "sur un contrat stable et durable", "s'ils donnent satisfaction".
Il s'agit, a-t-elle soutenu, de "concentrer les moyens sur les entreprises qui en ont le plus besoin" en redéployant les aides à l'emploi dont le volume annuel est évalué à 63 milliards d'euros. A plein rendement, la mesure coûterait cinq milliards d'euros par an, selon des proches de Ségolène Royal.
Un tel dispositif permettrait, selon l'équipe de campagne de la candidate, "une baisse réelle et concrète du chômage", alors qu'on assiste d'après elle à "une baisse factice" sous le gouvernement Villepin.
La candidate socialiste n'a pas dit ce qui se passerait si cette aide massive sur fonds publics ne débouchait pas sur un contrat non précaire, ni comment elle combattrait d'éventuels "effets d'aubaine", qu'elle a dénoncés dans la proposition Bayrou de deux embauches sans charge par entreprise, quelle que soit sa taille.
Elle entend favoriser la conclusion d'un "pacte de confiance entre les artisans et commerçants d'un côté, les jeunes de l'autre". "Nous sommes dans le donnant-donnant", a-t-elle ajouté, reprenant son expression pour récuser toute "société de l'assistanat".
Le jeune serait rémunéré sur la base du SMIC et les régions, auxquelles "l'Etat donnera les moyens d'assumer cette responsabilité", gèreraient le dispositif, notamment en mettant en place un tutorat des jeunes salariés concernés pour les former.
Ségolène Royal avait déjà proposé mardi la prise en charge de "la totalité du salaire et des charges pendant six mois" pour l'embauche par des PME de jeunes diplômés. Une mesure potentiellement très onéreuse.
Selon un expert proche du PS interrogé par l'AFP, l'ensemble de ces dispositifs marquerait une rupture avec la politique des socialistes au pouvoir, qui se sont toujours refusés à se substituer à l'entreprise pour le versement du salaire. Le gouvernement Jospin avait pratiqué des exonérations de charges sociales ciblées.
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Mais jusqu'où s'arrêtera t-elle ?