a écrit :Entre 2 000 et 3 500 policiers ont manifesté à Marseille
Mis à jour le 27.03.07
Des milliers de policiers (2 000 selon la préfecture de police, plus de 3 500 selon les organisateurs) ont manifesté, mardi 27 mars, à Marseille. Ils ont dénoncé leurs conditions de travail et l'obligation de faire "du chiffre" imposée par leur administration, selon l'UNSA-Police, premier syndicat chez les gardiens de la paix et seule organisation à avoir appelé à défiler.Les policiers mécontents étaient venus de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, du Languedoc-Roussillon mais également de Paris, du Sud-Ouest ou d'Auvergne. "C'est un franc succès", a déclaré Joaquin Masanet, secrétaire général du syndicat. "Donnons les moyens matériels et humains à la police nationale", a-t-il poursuivi. "Est-ce qu'on trouve normal qu'un policier démarre à 1 293 euros ? Si on supprime la prime de risque, nous sommes de vrais smicards". Il a enfin rappelé que "huit collègues ont été tués en 2006 et plus de 11 000 blessés, soit 10 % du corps".
Les manifestants ont défilé en musique derrière une grande banderole réclamant "des effectifs et des moyens", surmontée d'une cible criblée de trous avec le slogan : "allez-y, c'est pas cher".
UNE MANIFESTATION VIVEMENT CRITIQUÉE
Cette journée d'action des policiers coïncidait avec une visite à Marseille de l'ancien ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy. Joaquin Masanet a assuré que l'initiative était prévue de longue date, mais Synergie, le deuxième syndicat chez les policiers, avait dénoncé la veille le caractère politique de cette manifestation.
Sans nommer l'UNSA, Synergie indiquait dans un communiqué qu'il dénonçait "l'attitude de certains qui, à quelques semaines de l'élection présidentielle, prennent en otage les policiers pour les instrumentaliser aux fins de favoriser le parti politique qu'ils ont choisi de soutenir". Synergie visait ici Joaquin Masanet, considéré comme proche de Ségolène Royal.
"Les mêmes qui jouent aujourd'hui les contestataires se prosternaient, il y a encore peu, dans les couloirs de [la Place] Beauvau pour obtenir des faveurs", ajoutait Synergie.
M. Masanet a répondu mardi : "Il y a un ras-le-bol des policiers, point à la ligne. Nous sommes des citoyens à part entière et le droit de manifester est un droit constitutionnel".
Le Monde