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Message Publié : 28 Fév 2007, 14:56
par abounouwas
a écrit :Airbus : plus de 4 300 emplois supprimés en France
LE MONDE | 28.02.07 | 10h47  •  Mis à jour le 28.02.07 | 12h08


Président d' Airbus et coprésident de la maison-mère, EADS, Louis Gallois a présenté, mercredi 28 février, au comité de groupe européen, les mesures du plan "Power 8" destiné à restructurer l'avionneur. Selon nos informations, il a détaillé, dans un climat tendu, les quelques 10 000 suppressions d'emplois pays par pays et annoncé la cession de quatre des seize sites européens.


La France serait la plus touchée avec 4 300 postes supprimés, dont 1 100 au siège à Toulouse et deux ventes de sites (Méaulte dans la Somme et Saint-Nazaire Ville). Viennent ensuite l'Allemagne avec 3 700 emplois et deux sites cédés (Varel et Nordenham), l'Angleterre avec 1 250 postes et l'Espagne avec 450 emplois. Cette réduction globale d'effectifs se répartirait pour moitié entre les salariés d'Airbus d'un coté et les sous traitants travaillant sur les sites français et les intérimaires allemand de l'autre.


Les syndicats européens avaient commencé à se mobiliser mardi 27, à Bruxelles. Les Français, de leur côté, devaient s'opposer au plan. Emmenés par Force ouvrière, il n'excluaient pas de bloquer le processus de consultation pour alerter les pouvoirs politiques.


A ce volet social, qui concernera le personnel administratif de l'avionneur, s'ajoute une réorganisation en profondeur du groupe qui, pour la première fois depuis sa création en 1970, entreprend de rationaliser sa production. Il s'agit d'unifier la production, de mieux l'organiser et d'augmenter le recours à la sous-traitance comme l'a fait Boeing pour se concentrer sur son métier de base : la conception, l'assemblage et la vente d'avions. Si Boeing fait fabriquer 70 % de son 787 Dreamliner hors de ses murs, l'objectif d'Airbus est de monter de 30 % à 50 % pour le futur A 350.

Cette nouvelle répartition a été au centre de tensions entre les deux principaux partenaires la France et l'Allemagne, cette dernière ne voulant pas être sacrifiée. Il est acquis qu'Hambourg sera à terme le pôle central d'assemblage de l'A 320 et de son successeur. Jusqu'à présent, avec Toulouse, les deux sites assemblaient ce monocouloir au même rythme de 17 appareils par mois. Il serait prévu de réduire la cadence du site français pour la ramener à 14 appareils et d'augmenter en contrepartie celle de son homologue allemand. Toulous assemblerait le futur long courrier A 350. Pour cet appareil, les Allemands auraient obtenu de récupérer certains éléments fabriqués dans les trois autres pays.

Au nom de l'équité, il a également été décidé de céder le même nombre de sites des deux côtés du Rhin. En France, l'usine de Saint-Nazaire ville, qui emploie près de 900 personnes, sera soit cédée, soit fermée si un repreneur n'est pas trouvé. Le processus serait étalé sur trois ou quatre ans et se fera sans licenciements.

Près de 420 salariés de cette usine, qui fabrique des éléments de tuyauterie et des petites pièces, partiront en préretraite à partir de 57 ans.

Les 450 autres seront transférés vers l'usine de Saint-Nazaire-Gron qui assemble les éléments de fuselage venus de Nantes et Méaulte. Ce dernier site, qui a une importance majeure pour l'économie du département de la Somme, fabrique la pointe avant de l'avion. Il sera cédé à un sous-traitant. Airbus devrait constituer une "joint venture" avec le repreneur. Le nom de Latécoère est cité pour reprendre cette activité qui emploie 1 200 personnes Redoutant une telle vente, les salariés de Méaulte ont cessé"spontanément" le travail mardi 27 février. Ils redoutent à terme de voir leur fabrication transférée vers un pays à bas coûts, et l'activité sur le site picard vidé de sa substance. Pour les syndicalistes français, les Allemands n'ont pas à craindre une telle évolution, d'où le calme qui tranche avec l'anxiété française. Les salariés des deux sites cédés (Varel, 1 300 salariés, et Nordenham, 2 300) devraient en plus conserver leur statut.

Pour manifester son inquiétude, l'intersyndicale avait prévu mercredi de quitter le comité central d'entreprise d'Airbus France qui devait se réunir après la présentation du plan au comité de groupe européen par M. Gallois. Des rassemblements sur les sites étaient aussi envisagés. Les organisations syndicales, peu revendicatives jusqu'ici, contestent la vente des deux usines, le transfert progressif de l'A 320 vers l'Allemagne tout comme la répartition des charges de travail du futur A 350 XWB.

Les syndicats devraient refuser ce plan de suppressions d'emplois et de cession de sites "Notre état d'esprit est de refuser ce plan, prévient Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT d'Airbus. Il ne correspond pas à une réalité industrielle, c'est uniquement un plan politique et financier." La veille à Bruxelles, l'ensemble des organisations syndicales s'étaient rencontré au siège de la Fédération européenne de la métallurgie. Au cours de cette réunion prévue de longue date, les réactions au plan "Power 8" ont été étudiées. "Nous sommes totalement opposés à quelque fermeture de site que ce soit. Nous n'accepterons aucun licenciement sec", déclaré Peter Scherer, secrétaire général de la Fédération européenne des syndicats. Il a ajouté que l'intersyndicale européenne prévoyait une journée d'action "dans deux à trois semaines", qui pourrait se traduire par des grèves. Il faut en effet du temps pour mobiliser les salariés des quatre pays d'Airbus sachant que leurs règles de fonctionnement sont différentes.

D'ici là, les salariés français devraient être parmi les plus enclins à se mobiliser. En effet, un autre motif d'inquiétude vient de s'ajouter et concerne cette fois les centres opérationnels qui ont la responsabilité des projets. Ils passeraient de huit à quatre. Cela passerait aussi par un réaménagement des compétences. Les Français auraient perdu celles qu'ils avaient sur les fuselages au profit de l'Allemagne et auraient en échange autorité sur la cabine. Les Anglais conserveraient la maîtrise de la voilure et les Espagnols de l'empennage arrière.




Dominique Gallois



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Message Publié : 28 Fév 2007, 15:44
par ianovka
Editos de boites LO du 26/02/07

a écrit :C'EST AUX RESPONSABLES DES EMPLOIS DÉTRUITS DE PAYER

    Si le nouveau plan dit de restructuration d'Airbus n'a pas encore été adopté, tout ce qui se discute à son propos parmi les dirigeants de l'entreprise et les dirigeants politiques français et allemands va dans le même sens : faire payer aux salariés les frais des retards de livraison de l'A380, dont ils ne sont en rien responsables.
    "Il ne doit y avoir aucune suppression de sites qui ne soit pas compensée ou organisée", a déclaré Chirac après ses entretiens avec le chef du gouvernement allemand Angela Merkel. Ce qui est une manière hypocrite de reconnaître qu'il y en aura. Et pour les villes de France comme d'Allemagne qui sont dans le collimateur, cela risque d'être une catastrophe non seulement pour les milliers de travailleurs visés, mais aussi pour les régions concernées.
    Si les gros actionnaires français et allemands sont en désaccord sur la répartition des fabrications... et des bénéfices, ni les uns ni les autres n'ont remis en cause le projet de supprimer 10 000 emplois dans les mois à venir. Et comme si cela allait de soi, le magazine allemand "Focus" fait état d'un projet visant à faire passer les horaires des travailleurs du groupe de 35 à 40 heures, sans augmentation de salaire.
    C'est que les suppressions d'emplois envisagées ne correspondent absolument pas à une diminution du volume de travail à accomplir. Les carnets de commande sont au contraire pleins pour les années à venir. Mais pour les dirigeants du groupe, il s'agit de maintenir les profits de celui-ci, malgré le manque à gagner dû aux retards de livraison.
    Les travailleurs ne sont pourtant pour rien dans cette situation. Ce sont les rivalités qui existent entre les différents gros actionnaires, la pagaille qui en résulte, qui sont en cause.
    Des grands patrons, des actionnaires, on nous dit que ce qui justifie leurs revenus mirobolants, c'est l'importance de leurs responsabilités, les risques qu'ils prennent. Mais Airbus prouve au contraire que vis-à-vis de leurs salariés comme de la société toute entière, ils sont totalement irresponsables. Et que les risques, ils les font supporter aux travailleurs.
    Ce n'est pas une situation propre à Airbus. C'est le mode de fonctionnement habituel du système capitaliste, un système dont le moteur est la recherche du maximum de profit pour les actionnaires. Un système pour qui les emplois des salariés, de ceux qui produisent toutes les richesses, ne sont - comme disent les économistes - qu'une "variable d'ajustement". C'est ce qui explique que toutes les grandes entreprises enregistrent des profits records, alors que le chômage, le travail précaire, les surcharges de travail, pourrissent la vie de la population laborieuse.
    Pour sortir de cette situation, la solution n'est certes pas de "travailler plus pour gagner plus", comme ose le prétendre Sarkozy, alors que toute la politique du patronat vise à faire travailler plus pour le même salaire, voire pour gagner moins. Ce n'est pas non plus de "réconcilier les travailleurs avec les entreprises" comme l'affirme Ségolène Royal, ce qui n'a pas plus de sens que de vouloir réconcilier l'agneau et le loup.
    La seule solution, c'est de ne pas laisser le grand patronat seul maître des destinées économiques du pays. C'est de donner aux travailleurs, à la population, le moyen de contrôler le pourquoi et le comment de toutes les décisions des grandes entreprises, en abolissant le secret bancaire et le secret commercial.
    C'est pour défendre cette politique-là, pour permettre à chaque travailleur de dire par son vote qu'il est urgent de mettre un frein à la rapacité du grand capital, que je serai candidate à l'élection présidentielle du 22 avril prochain.

Arlette Laguiller

Message Publié : 28 Fév 2007, 20:06
par et51claude
Airbus privatisé en 2000. n'a mis que 6 ans pour nous préparer un plan.
Quand je revois "l'entente" (FO/CGC/CFTC) qui défendait la privatisation en 1999!
Aujourd'hui ,encore, elle nous fait la démonstration qu'il ne faut pas lutter, mais accompagner le plan "Power 8". :headonwall:

-- modéré --
A Nantes leur mot d'ordre de bataille contre le plan "power 8" c'est : "il faut attendre". :boxing:

Message Publié : 28 Fév 2007, 21:50
par tour
Unité pour

"re-nationalisation de Airbus"

"pas un seul licenciement"


La campagne des présidentielles va changer de ton !!

Avec ce qui se passe dans l'enseignement ! et les EPEP qui détruisent l'école républicaine.

La lutte des classes va s'inviter sur la "scène " , si tant est qu'elle fut jamais absente.

Message Publié : 28 Fév 2007, 22:35
par abounouwas
a écrit :Débrayages et manifestations en France et en Allemagne contre la restructuration d'Airbus
LEMONDE.FR avec AFP | 28.02.07 | 16h01  •  Mis à jour le 28.02.07 | 19h40


Juste après l'annonce détaillée du plan de restructuration "Power 8" devant le comité européen d'Airbus, mercredi 28 février, les ouvriers de trois usines de l'avionneur en Allemagne (Varel, Nordenham et Laupheim) ont cessé le travail et sont rentrés chez eux, a annoncé le syndicat IG Metall, précisant qu'ils ne devraient reprendre leurs postes que vendredi. Ils devraient être rejoints à partir de jeudi matin par les salariés du site de Hambourg.

En France, des débrayages spontanés et des manifestations ont eu lieu sur plusieurs sites du groupe. Environ 1 800 salariés ont cessé le travail à Saint-Nazaire sur les deux sites Airbus, un "débrayage d'information" des syndicats, qui ont qualifié d'"inacceptable" le plan "Power 8". Sur le site Airbus de Nantes, 1 200 employés ont aussi cessé le travail pendant une heure, par solidarité. Près de Toulouse, enfin, plus de mille salariés ont participé à des rassemblements devant deux usines de l'avionneur. Cinq cents cadres se sont regroupés devant le bâtiment où se tenait le comité central d'entreprise et le comité d'établissement. Une série d'actions ont également été menées sur le site de Méaulte, qui sera externalisé.

"SI ON LAISSE FAIRE 'POWER 8', C'EST LA RUINE D'AIRBUS"

La France sera le pays le plus touché en termes d'emplois, avec 4 300 suppressions de poste, contre 3 700 en Allemagne, a relevé Jean-François Knepper, délégué central FO, syndicat majoritaire à Airbus, et vice-président du comité de groupe européen.

Les usines de Méaulte, dans la Somme, de Nordenham, en Allemagne, et de Filton en Grande-Bretagne, "seront cédées à des partenaires [industriels] à risque", a estimé Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT."On est très en colère", a déclaré Julien Talavan, délégué FO. "C'est grave, c'est injuste. La France ne sait pas protéger ses industries", a-t-il ajouté, regrettant notamment la décision d'Airbus d'augmenter la charge de travail sur le site de Hambourg, au nord-ouest de l'Allemagne, aux dépens de Toulouse."Il faut que la mobilisation enfle. Si on laisse faire 'Power 8', c'est la ruine d'Airbus", a déclaré Xavier Petrachi, promettant qu'il "y aura des actions spontanées comme à Méaulte et d'autres non spontanées". Sur ce site, où travaillent 1 300 personnes, une grève a eu lieu mardi en réaction à la menace d'externalisation.

"UN ÉNORME GÂCHIS INDUSTRIEL, TECHNOLOGIQUE ET HUMAIN"

L'UNSA a demandé un "débat national" sur le dossier Airbus, qui pose, selon le syndicat, la question de la "politique industrielle" de la France et de l'Europe. Et réclame "une prise de responsabilité publique [de l'Etat] pour accroître sa présence capitalistique dans Airbus afin d'assurer la pérennité de l'entreprise".

Bernard Thibault a dénoncé de son côté "un énorme gâchis industriel, technologique et humain". Pour le secrétaire général de la CGT, "l'unique motivation du plan est l'exigence d'un plus grand taux de rentabilité financière pour les actionnaires". Airbus est "un groupe aéronautique de premier plan dont le carnet de commandes est rempli pour plus de six années, qui fait des bénéfices dans un domaine de haute technologie, a-t-il fustigé. La bataille syndicale ne peut pas se cantonner à rendre le scandale socialement supportable. Elle ne peut pas non plus se contenter d'opposer les salariés allemands, français, anglais et espagnols".



La candidate du parti issu du mouvement ouvrier historique a proposé courageusement un moratoire. =D>

Message Publié : 01 Mars 2007, 01:42
par Puig Antich
Hey oui.

Un front politique, oui, mais aussi syndical.

Et sous le contrôle de la mobilisation des travailleurs, pour pas qu'encore une fois leurs intérêts soient sacrifiés sur l'autel des négociations raisonnables des bureaucrates syndicaux.

Alors oui, ce serait la politique à défendre. Mais quelqu'un va t'il la défendre ? En premier lieu, y a t'il des militants révolutionnaires là bas pour la défendre ?

Et le tout est en lien avec l'objectif revendicatif de l'extrême gauche, l'interdiction des licenciements.

FO est majoritaire là bas. Très bien. Mais dans le pays, c'est la CGT qui est majoritaire chez les travailleurs.

Il faudrait que centralement ces deux organisations se mettent d'accord pour populariser cette lutte, avec l'objectif de la grève jusqu'à satisfaction et l'entourer d'un climat de solidarité relayé sur les boîtes, en faisant le lien dans chacune d'entre elle avec les divers licenciements et autres "restructurations" de partout ailleurs.

Mais tout cela ne se passera vraisemblablement pas. Pourquoi ? Parce que les directions syndicales et politiques du mouvement ouvrier sont bien trop englués dans le respect de l'agenda électoral des institutions bourgeoises et plus généralement de l'ordre établi. Toutes les étincelles qui risqueraient de mettre le feu au poudre doivent être éteintes.

Zéro licenciement !
A Airbus comme ailleurs : stop les licenciements, les restructurations, les cadences infernales!

Message Publié : 01 Mars 2007, 12:41
par zebuloncyclone
Je prends l fil en cours de route.
Un truc pourri au passage : ce matin a France info, la salariée "de base " du site de méault qui était interrogée a déclaré que le plus scandaleux était le déséquilibre entre la France et l'Allemagne pour ce qui est des sacrifices effectués.
Les allemands ayant bénéficié du "soutient sans faille" (je ne suis pas sur de ma formule) de leur gouvernement tandis que les francais ont été lanchés !
Il faut s'attendre a ce que ce genre d'arguments nationalistes soient ressassés dans les médias..... en éspérant que les syndicats ne le reprennent pas à leur compte ce qui ne semble pas être le cas pour l'heure.