en direct du congrès national de la FSU

Message par Valiere » 31 Jan 2007, 18:55

Intervention d’Olivier Vinay, pour Emancipation sur l’action, avant le vote sur l’ordre du jour
Notre congrès national est bien placé. Après les succès des grèves et manifestations du 18 décembre, du 20 janvier et aussi du 25 janvier (grève à 40 % en Seine Saint Denis, des grèves dans les autres départements de la Région parisienne…), le ministre maintient sa décision de publier les décrets attaquant les statuts avant la fin du mois de janvier, le gouvernement poursuit son agression globale contre les services publics et leurs personnels !
Des établissements, des intersyndicales départementales (comme dans le Calvados…), demandent que les organisations syndicales appellent à l’action immédiate, l’Assemblée Générale région parisienne appelle à la grève demain, mardi 30. Il faut soutenir ces actions et construire la grève. Sinon quel sens aura le 8 février, alors qu’un tiers des académies sera en congé ?
Je propose donc de modifier l’ordre du jour pour faire de ce congrès un congrès d’action et pour décider dés aujourd’hui ce que va proposer la FSU pour résister à l’offensive gouvernementale

Intervention d’Olivier Vinay, pour Emancipation sur l’activité et l’orientation,

On peut regretter qu’il ne se soit pas trouvé 60 congressistes de plus, lors du vote sur l’ordre du jour, pour refuser que l’action ne soit abordée que vendredi, en fin de congrès, ce qui nous fait perdre une semaine
Alors que c’est maintenant que les Robien, Jacob, Borloo et Sarkozy poursuivent leur offensive, parachèvent la casse des services publics, leur asphyxie budgétaire et la ségrégation des jeunes,
C’est maintenant qu’ils attaquent des statuts des personnels de façon décisive à travers les heures statutaires du second degré, les EPEP dans le primaire et aussi avec l’instrumentation de la précarité et le CDI public,
C’est maintenant qu’ils entendent museler la riposte des travailleurEs, des étudiantEs et des lycéenNes par l’austérité salariale, la répression pédagogique, syndicale, et de la jeunesse, des immigréEs… le flicage, le fichage et l’obligation de délation…


Quant aux lendemains, on ne peut pas dire qu’ils chantent.
Les échéances électorales ne nous annoncent rien de bon, à entendre les déclarations des candidats.
Voilà qui devrait vacciner la direction de notre fédération contre l’attentisme électoral et constituer une piqûre de rappel sur l’indépendance syndicale. Et aussi nous éviterait de commencer les BDFN avec une heure de retard parce que notre Secrétaire Général mange avec le ministre

Face à ce pouvoir déterminé à passer en force, et à ces candidats présidents qui en rajoutent, on voit bien que l’heure n’est pas au dialogue social ou à la reconnaissance de la représentativité ; on voit bien qu’il serait illusoire d’approfondir des thèmes décidés voilà plusieurs mois, sans faire de ce congrès un congrès pour l’action, qui arme les personnels à court et à moyen terme dans une épreuve de force qui n’est pas prête de s’achever.
Un congrès pour l’action doit déjà tirer les bilans qui ne l’ont jamais été, afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs et de comprendre
- pourquoi la poursuite de l’agression gouvernementale a été rendue possible, malgré les revers électoraux, particulièrement sur le traité constitutionnel européen et malgré des mobilisations des travailleurs et des jeunes plus massives que jamais en 2003, 2005 et 2006.
- pourquoi, sur les statuts, Robien ne change pas un iota à son plan de campagne, malgré l’unité inégalée, le succès des grèves et manifestations du 18 décembre, 20 et 25 janvier
Pour comprendre il faut remonter au 12 juin 2003. Ce jour là, ici même à Marseille, cette ville qui s’était tant mobilisée dans cette grande lutte sur les retraites et la décentralisation, devant le stade Vélodrome, dont l’accès avait été refusé par Gaudin, les dirigeants de la CGT, de FO, de l’UNSA et se sont faits copieusement huer pour ne pas avoir même tenté d’ouvrir la perspective de la grève générale. Notre Secrétaire Général doit s’en souvenir, qui était aussi à la tribune et qui a été associé à ce discrédit, alors que les personnels de l’éducation étaient parmi les plus mobilisés. On comprend que qu’il ait préféré, dans son discours introductif se souvenir des collines marseillaises, plutôt que de ce genre de sommet.
C’était pourtant le jour de la première épreuve du Bac. Deux jours plus tôt, le 10 juin 2003, notre secrétaire général toujours lui (c’est peut-être pour éviter cette personnalisation, que certains veulent amender les statuts de la FSU, afin de lui adjoindre des co-secrétaires) avait caractérisé comme des « acquis significatifs incomplets » la seule non décentralisation des CO Psy lâché par un Sarkozy déjà omnipotent, qui, au même moment, faisait tabasser et gazer la manifestation parisienne.
Nous avons déjà débattu de cette formule de Gérard si éloignée de la réalité des acquis. A la lueur des développements ultérieurs du rapport de force, on peut dire que cette formule était juste…
Ces acquis étaient bien significatifs, mais pas pour la FSU, pas pour les personnels mobilisés depuis des semaines. C’est pour Sarkozy qu’ils étaient significatifs ! Jugeons en.
En décidant unilatéralement de donner le signal de la reprise et de laisser se dérouler le bac, le porte parole de l’organisation syndicale la plus représentative de l’EN et de la FP a dispensé le Pouvoir de reculer vraiment, comme le permettait le rapport de force, sur la décentralisation, sur les retraites, sur le statut des MI-SE et aussi sur le paiement des jours de grève.
Ces acquis étaient incomplets, pour Sarkozy, parce que demeuraient des points d’ancrage essentiels, pour la défense de protection sociale et pour le droits fondamentaux (au travail, à l’éducation, à la grève…), et parce que les travailleurs et surtout les jeunes n’avaient pas épuisé leur capital d’indignation et de mobilisation, comme l’a prouvé la période qui nous occupe pour le Rapport Activité.
Les acquis de Sarkozy ont été confortés par la passivité des directions syndicales, à commencer par la nôtre, à défendre le droit à la santé et à empêcher que la sécu ne subisse en 2004 le même sort que les retraites en 2003.
Les lycéens ont sauvé l’honneur sur le droit à l’éducation et sur la loi Fillon.
Les non titulaires ont montré que Villepin s’était donné 100 jours pour les licencier par dizaines de milliers et ils ont popularisé leur droit à titularisation.
Les jeunes des cités ont posé à leur façon la question du droit à l’égalité, de la discrimination et du harcèlement sécuritaire.
A chacune de ces étapes de résistance à la machine de guerre gouvernementale, la direction de la FSU était ailleurs. Et celle de ses syndicats directement concernés aussi. Comme le SNES laissant les lycéens défendre seuls des acquis essentiel pour lui, se faire agresser dans les manifs et se faire harceler et réprimer par ce pouvoir policier. Et là je parle du SNES, pas de la FSU qui, elle, a participé au collectif de soutien aux victimes de la répression du mouvement lycéen.

Et il a fallu toute la détermination des étudiants pour relever avec panache le défi sur le droit au travail, le CPE / CNE et l’« égalité des chances ». Mais la direction de la FSU, a contribué à conclure cette mobilisation exceptionnelle sur le seul retrait du CPE, alors qu’elle était pourtant directement concernée par la loi sur l’égalité des chances, avec l’abaissement de l’âge de l’obligation scolaire et l’apprentissage junior.
Robien en a profité pour rajouter à l’asphyxie budgétaire et pour attaquer les statuts du second degré avec les remplacements à l’interne et l’éducation prioritaire.
Des établissements un peu partout et toute la Seine Saint Denis se sont bien mobilisés mais sans réponses nationale frontale.
Du coup, cette année le Pouvoir ne se sent plus de limites cassant plus avant les statuts de second comme du premier degré, dégraissant les moyens sans vergogne et réprimant tous azimuts
Désormais Sarkozy est en situation d’expliquer comment il va compléter ses acquis (contrat de travail unique ; disparition des limites au choix de l’école et au développement de l’enseignement privé ; immigration choisie ; mise en œuvre du programme du MEDEF…)


Pour faire enfin échec à la machine de guerre libérale, il est urgentissime d’apporter le soutien à toutes formes de lutte et de résistance, aux établissements aux intersyndicales des départements qui demandent qu’on n’attende pas le 8 février.
Il faut immédiatement construire la grève !
Dans son discours Gérard Aschieri disait qu’il était hors de question qu’on touche au droit de grève : cela signifie-t-il pour autant qu’il ne faille pas s’en servir.
C’est aujourd’hui qu’on doit décider des actions pour gagner, pas le 8 février.

L’absence de réponse du Secrétariat national sur l’action nous conduit à proposer à toutes celles et tous ceux qui contestent cette orientation, de nous contacter et de participer à la dynamique unitaire des opposantEs à la stratégie de la direction fédérale, que nous avons initié, dans les SD 75 et 93, avec nos camarades des tendances « Ensemble » du SNU ipp et « Pour un Syndicalisme de Lutte » du SNASUB.
Ensemble nous pouvons faire que la FSU assume enfin ses immenses responsabilités
Valiere
 
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Message par Valiere » 04 Fév 2007, 10:14

Ne cherchez pas l'Ecole Emancipée n'a pas appelé à voter pour alors que ce fut l'orientation de cette tendance pendant plus de 20 ans
Valiere
 
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Message par Valiere » 04 Fév 2007, 18:51

OUI et d'ailleurs certains ont été décontenancés par le positionnement des dirigeants EE LCR
Valiere
 
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