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Message Publié : 27 Jan 2007, 10:36
par Wapi
Bon, voici le fil numéro zéro de l'hypothétique future section ("dans les entreprises").

31/12/1999

a écrit :        Aérospatiale - Matra : Lagardère, un financier de haut vol

Si le héros de roman était un fin bretteur, le Lagardère de la finance est un manieur d'argent et manipulateur de politiciens, dont on aimerait que la grande presse fasse davantage de lumière sur ses faits et gestes.

La privatisation d'Aérospatiale s'est faite de manière ahurissante et scandaleuse. Le gouvernement souhaitait vendre l'Aérospatiale, une entreprise de 30 000 personnes fabriquant les lanceurs de la force de frappe, les lanceurs civils (Ariane), les avions Airbus, les hélicoptères Eurocopter. Des audits ont été effectués par des cabinets spécialisés (américains, européens). La valeur s'établissait entre 80 et 160 milliards : trop énorme pour Lagardère.

Tout le monde tomba des nues lorsque Jospin et Dominique Strauss-Khan annoncèrent au dernier salon de l'aviation qu'ils intégraient l'Aérospatiale au groupe Lagardère... pour une " soulte " globale de 2 milliards de francs ! Et encore, payable dans les deux ans, avec un premier versement de 0,85 milliard... si la rentabilité de l'ensemble n'atteignait pas 8 % (au-dessus de 8 % Lagardère ne payait rien du tout).

Le plus cocasse, c'est que le fils de Lagardère a déclaré à qui voulait l'entendre que les médias l'intéressaient mais pas l'aéronautique, et que dès qu'il hériterait de papa, il s'en débarrasserait. On serait curieux de voir à quel prix il revendra le groupe, et à qui. En attendant c'est du personnel dont le papa se débarrasse massivement.

Dernier épisode en date de la saga des Lagardère : la presse a annoncé à grands sons de trompe que le futur Airbus géant A3XX était prêt à être construit, que Boeing n'avait qu'à bien se tenir, qu'on allait voir ce qu'on allait voir.

Sauf que... Lagardère n'a pas voulu : " Le groupe a refusé de s'engager dans ce programme de 12 milliards d'euros qui compromettrait ses objectifs ambitieux de rentabilité " (Le Monde du 10 décembre).

Ce n'est pas nous qui affirmerons que cet Airbus valait nécessairement la dépense - et sans doute y-a-t-il bien des choses plus urgentes à faire dans le monde que ce genre de gros avions. Mais ce qui est clair, c'est que tant qu'Aérospatiale était nationalisée, c'était l'Etat qui payait - que cela soit justifié ou pas - les frais de recherche, de mise au point, etc. Et si c'était un gouffre financier (voir Concorde) l'Etat passait l'éponge.

Tandis que maintenant que l'Aérospatiale est privée, Lagardère ne risque pas " ses " sous comme cela ! Adieu le A3XX...

Message Publié : 27 Jan 2007, 10:39
par Wapi
N'oublions pas qui furent (et sont encore) les amis de ce monsieur ...

le 28/01/2000

a écrit :Si tu vas à Lagardère...

Jean-Luc Lagardère, PDG du trust Matra-Hachette, Louis Gallois, PDG de la SNCF, l'ambassadeur des Etats-Unis en France... voilà parmi d'autres les invités qui se côtoyaient, jeudi 20 janvier, à l'hôtel de Roquelaure, boulevard Saint-Germain à Paris. Organisateurs de cette soirée appelée " conviviale " : Jean-Claude... Gayssot, ministre des Transports et membre de la direction du PCF.Et tout aussi à l'aise en si bonne compagnie, Robert Hue.

Il s'agissait, paraît t-il, de " fêter l'an 2000 avec tous les amis présents dans la richesse de leur diversité ".

La " richesse " de Lagardère, elle s'est constituée sur le dos des travailleurs. Quant à la diversité plurielle de ce beau monde, on la leur laisse... " Dis-moi qui tu fréquentes " dit le dicton.


Ah oui, on avait pu oublier tout ceci ...

Message Publié : 27 Jan 2007, 10:41
par Wapi
Le 05/05/2000

Un honnête homme au tribunal

a écrit :                  Quand la justice gronde un patron...

Le patron de Matra et Hachette, Lagardère, vient de faire un bref passage devant un tribunal correctionnel pour " abus de biens sociaux ". Pourtant il se targue de n'avoir ni action ni stock-options qui ont fait la Une de l'actualité ces derniers temps.

Il n'a pas usé de ce juteux mode de rémunération qui consiste à attribuer aux dirigeants d'une entreprise ainsi qu'à quelques très hauts cadres un paquet d'actions à un tarif préférentiel. Lagardère a en effet opté, entre 1988 et 1992, pour un système plus ingénieux. Il a créé une société dénommée Arjil-groupe, qu'il détenait pour 82 % et son fils pour le reste, destinée officiellement à payer une douzaine de hauts cadres du groupe.

Pour ce faire, cette " structure de management " (ils ne sont pas avares de mots ronflants pour masquer une pompe à fric) prélevait une redevance annuelle fixée avec Matra et Hachette à 0, 2 % de leur chiffre d'affaires. D'une part Lagardère était assuré de ses gains, quels que soient les bénéfices ou les pertes des sociétés. D'autre part les 353 millions de francs qu'Arjil-groupe a reçus entre 1989 et 1992, laissaient, une fois payés les salaires aux hauts cadres de Matra et Hachette, une belle cagnotte de 55,4 millions après impôts aux seuls Lagardère dont le père, à l'époque, touchait en plus à titre de salaires environ 6 millions de francs par an. Sans compter d'autres tours de passe-passe ordinaires dans ce milieu, comme diminuer les bénéfices déclarés d'Arjil en y incorporant les pertes de la société qui gère les haras de Lagardère, ce qui lui permit de réduire son impôt sur la fortune.

Mais selon deux anciens présidents de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (dont le rapport fut rémunéré par les avocats de Lagardère !), tout cela est normal. Et à l'audience, le procureur a déclaré : " Il ne m'apparaît pas qu'une peine d'emprisonnement soit appropriée. Une amende est mieux justifiée. Elle est au maximum de 2,5 millions de francs. Compte tenu des responsabilités diluées mais aussi de la capacité contributive de Jean-Luc Lagardère, je demande 1,5 million. " On ne va pas chercher noises à un patron qui, selon son avocat, non seulement " permet à la France d'occuper dans la défense une place considérable et de suivre le pas de la mondialisation, mais il sauve le livre et maintient la liberté d'opinion et d'expression " !

Un " honnête homme " en somme, dit son avocat. A ne pas confondre avec un vulgaire voleur de CD !

A. R.

Message Publié : 27 Jan 2007, 10:48
par Wapi
Avec la droite bien sûr, mais aussi le PS, le PCF, les relations sont excellentes ont dirait ...

Ah les "partis ouvriers" ... ne sont plus ce qu'ils étaient on dirait ...

30/06/2000

a écrit :                  Gayssot : patrons, je vous aime !

On savait déjà que Jean-Claude Gayssot, ministre communiste des Transports, vouait une sympathie toute particulière à Jean-Luc Lagardère invité lors d'une récente garden-party à son ministère.

Eh bien, le réseau des amitiés patronales de Gayssot ne s'arrête pas à l'Hexagone puisque le ministre des Transports ne cache pas non plus ses affinités avec Jack Welch, le patron américain de General Electric, une des plus grosses entreprises au monde (340 000 salariés). Ce même Jack Welch, reçu la semaine dernière à Matignon, aurait déclaré : " Jean-Claude est mon communiste préféré et je suis son capitaliste préféré ", suscitant d'ailleurs la jalousie moqueuse de l'ambassadeur américain en France, Felix Rohatyn, qui rétorqua : " Je croyais pourtant que son capitaliste préféré, c'était moi... ". Le Parisien, qui rapporte ces propos, rappelle en effet que depuis 1997 Gayssot est le seul ministre qui tutoie l'ambassadeur et reconnaît qu'il est devenu " un véritable ami ".

Gayssot semble persuadé que sa gouaille et son " esprit d'ouverture " lui valent une véritable reconnaissance des patrons. C'est l'aveuglement de Monsieur Jourdain qui ne se rend même pas compte de son ridicule.

Tout au plus les Lagardère et autres Welch considèrent cette relation comme amusante et insolite. Et puis, un ministre des Transports qui fait des courbettes et des ronds de jambes, ça peut toujours servir !


22/09/2000

a écrit :                      Pantouflage, version PS

Frédérique Bredin quitte la politique pour les affaires. Députée PS à 31 ans, ministre de la Jeunesse et des Sports dans les cabinets Cresson et Bérégovoy, elle vient, à 43 ans, de démissionner de l'Assemblée nationale pour entrer dans le groupe Lagardère, comme directrice de la stratégie et du développement de Lagardère Médias.

En changeant de métier, cette jeune notable socialiste ne fait pas de saut dans l'inconnu. Fille de l'avocat Jean-Denis Bredin, écrivain, académicien et proche de Fabius ; appartenant à la même promotion de l'ENA que François Hollande, Michel Sapin et Ségolène Royal ; inspectrice des finances, familière des cabinets ministériels, elle a pour mari un directeur financier adjoint du groupe Alcatel.

Elle assure à ceux qui l'ont élue qu'elle garde " les mêmes motivations, les mêmes idéaux ". On peut la croire car passer des postes gouvernementaux aux affaires ou dans l'autre sens des affaires aux postes gouvernementaux est une habitude, à gauche comme à droite. Au Parti Socialiste par exemple, elle a eu d'illustres prédécesseurs, comme Edith Cresson qui passa du gouvernement au poste de présidente de Schneider Industries en 1990-1991 avant de revenir au gouvernement comme premier ministre, ou encore Martine Aubry que Gandois nomma en 1989 directeur général adjoint de Péchiney avant que celle-ci ne rejoigne le gouvernement.

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:06
par Wapi
Lagardère empoche des bénéfices considérables ... et en profite :

26/01/2001

a écrit :Aérospatiale - Lagardère revend cher un petit morceau de ce qu’il a acquis pour rien

Le grand public n’a certainement pas prêté attention à cette information : le groupe Lagardère a revendu, pour des raisons de répartition européenne, une partie de ses actions EADS (c’est le nom de la société qui regroupe Aérospatiale-Matra, ainsi que la société allemande DASA, et la société espagnole CASA). Cette vente lui a rapporté 1,18 milliard de francs.

Cette somme est à rapprocher des 850 millions de francs avec lesquels Jean-Luc Lagardère avait acquis au premier trimestre 1999 le contrôle (avec 35 % des actions) de la société nationale Aérospatiale. A l’époque plusieurs estimations et audits avaient évalué la valeur de l’Aérospatiale entre 80 et 120 milliards de francs!

Mais à ce prix-là Lagardère, alors patron de Matra, beaucoup plus petit, n’en voulait pas. C’était certainement au-dessus de ses moyens. Mais le gouvernement Jospin voulait absolument privatiser l’Aérospatiale, et en faire, avec DASA, un "pôle industriel européen", face à Boeing. Bref, pour "faire céder" Lagardère, le gouvernement de gauche lui a servi l’Aérospatiale (c’est-à-dire : Airbus, Ariane, des hélicoptères, missiles, environ 35 000 salariés dans plus de dix usines) pour à peine un pourboire : 850 millions que, il faut être juste, il devait arrondir à un milliard la seconde année si l’Aéro dégageait 8 % de bénéfices supplémentaires, ce qui fut réalisé.

Aujourd’hui, Lagardère se défait d’une toute petite partie de ses actions, pour des raisons de réaménagement interne, et... il récupère ainsi quasiment sa mise! Et en plus, il conserve toujours l’Aérospatiale, qui continue à valoir 80-120 milliards!

Voilà l’escroquerie accomplie, au détriment des biens appartenant à l’Etat. Aux dernières nouvelles ni Lagardère (du moins pas pour cette affaire-ci), ni Jospin, ni le ministre de l’Industrie ne sont mis en examen : tout ce qu’ils ont fait est considéré comme parfaitement légal...

Correspondant LO



25/05/2001

Pauvre Huma !

a écrit :Bouygues et Lagardère appelés au chevet de L'Humanité : un cadeau pas si gratuit qu'il y paraît

La direction de L'Humanité a présenté son plan de "sauvetage" du journal en ces termes : "Le péril était imminent. Accablée par des pertes de 50 millions de francs fin 2000, menacée par un déficit qui se creusait à un rythme de plus de 4 millions de francs par mois, L'Humanité était au bord du dépôt de bilan. Tout au bord..." Il prévoit un certain nombre de mesures d'économie dont des suppressions d'emplois, le recours à des emprunts, mais aussi l'ouverture du capital de L'Humanité à des capitaux venant, c'est désormais confirmé, d'entreprises privées, telles Hachette de Lagardère ou TF1, qui appartient à Bouygues, ainsi que de sociétés para-publiques comme les Caisses d'Epargne. Ces capitaux représenteront 20 % de l'ensemble, les 80 % restants appartiennent au PCF et à des associations de lecteurs et de salariés de L'Humanité.

Pour répondre à l'inquiétude, parfois ouvertement formulée par des militants, parfois qui ne s'exprime pas mais est réelle, les dirigeants de L'Humanité précisent que la part réservée aux investisseurs privés ne pourra pas augmenter. On veut bien les croire.

Mais le problème n'est pas là. Ces patrons privés, Bouygues ou Lagardère, ne sont pas n'importe lesquels. Au-delà même des empires industriels et financiers dont ils disposent, ils symbolisent l'accumulation des profits, par l'exploitation de dizaines de milliers de salariés. Ils incarnent ces grands prédateurs qui gagnent des milliards grâce aux commandes de l'Etat. Bouygues, entre autres dans le BTP, Lagardère, entre autres dans l'armement.

Certes, cela ne signifie pas que l'un et l'autre auraient "acheté" L'Humanité, qui n'est pas une entreprise suffisamment florissante pour leur assurer des profits. Ni qu'ils veulent y imposer directement une ligne éditoriale. Ils sont tout sauf naïfs, et ils ont bien d'autres canaux pour se faire entendre. Tout au plus, c'est pour eux une occasion de se faire de la publicité, histoire de pouvoir dire, comme d'autres mécènes : "Voyez comme nous avons l'esprit large puisque nous contribuons, nous les affreux exploiteurs, à aider à la survie d'un organe de presse qui nous critique, voire nous conteste".

C'est pourquoi, quoi qu'on en dise, et au-delà même de difficultés financières, sans doute réelles, de L'Humanité, l'entrée du grand patronat dans son capital n'est pas anodin ni sans conséquences.

Mais alors, comment sauver L'Humanité et pour en faire quoi, pour en faire quel outil, pour défendre quelle politique, quel avenir ?

Les difficultés de vente de L'Humanité sont évidemment en rapport avec la baisse d'influence du PCF qui se traduit par la baisse de son influence électorale, par la diminution du nombre de ses militants et par la baisse de l'activité de ceux qui le restent. Et cela ramène aux choix politiques de sa direction. En se mettant à la remorque du Parti Socialiste, en cautionnant sa politique antiouvrière, la direction du PCF a largement contribué à la démoralisation, à la dépolitisation d'une fraction importante, non seulement numériquement mais aussi en influence, en autorité morale et humaine, de son milieu, de ses lecteurs, de ses électeurs. Et ce déficit humain, s'il n'est pas la raison du déficit financier, en explique une bonne part.

Alors, il y a plusieurs façons de trouver l'argent qui manque dans les caisses de L'Humanité, et celle choisie par les dirigeants du PCF, en permettant à des adversaires du monde ouvrier de se mettre en valeur à bon compte, n'est pas si gratuite qu'ils le disent. Comme n'était pas sans conséquence, par exemple, la décision, qui avait choqué nombre de militants du PCF, et on les comprend, d'organiser un défilé de mode dans les locaux de son siège, place du Colonel-Fabien.

Il n'est pas sûr que le recours aux capitalistes privés soit efficace, ni pour la survie de L'Humanité en tant que journal, ni même pour assurer l'avenir politique de ceux qui, au PCF, veulent couper avec le passé du parti, dont L'Humanité est encore un héritage lointain. Mais c'est là leur problème. Pas celui des femmes et des hommes pour qui la lutte contre le capitalisme, y compris contre les Bouygues, Lagardère et compagnie, et le combat pour le communisme restent à l'ordre du jour.

Christian BERNAC


Il peut s'attaquer alors au contrôle de la presse :

20/09/2002

a écrit :Presse et Edition : la voix de son maître

La bataille fait rage, dans le monde de la presse et de l'édition, autour de Vivendi Universal Publishing (VUP) que sa maison-mère, Vivendi, a décidé de vendre pour réduire son endettement. Bien que l'affaire ne soit pas encore définitivement bouclée pour ce qui est de sa branche édition - VUP est un tel géant en son domaine qu'aucun acheteur unique ne semble en mesure, ou avoir envie, de le reprendre en entier -, deux noms sont sortis du lot des concurrents se disputant certains bons morceaux de Vivendi : Dassault et Lagardère. Des noms bien connus du public pour être ceux des deux principaux fabricants et marchands d'armes du pays, mais aussi pour détenir déjà une grosse part de tout ce qui s'édite et se lit dans ce pays.

Lagardère, en ce qui le concerne, dirige en effet le groupe d'armement Matra et possède d'importantes participations, souvent majoritaires, dans les médias : Europe 1 et Europe 2, la chaîne Canal Thématiques, Match, Le Journal du Dimanche, L'Événement, Elle, Télé 7 Jours, France Dimanche, Femina, Entrevue, Zurban, Pariscope, Nice-Matin, Corse-Matin, La Provence, Var-Matin. Outre le fait d'être associé avec Le Monde au capital du Midi Libre, il possède aussi un quart du capital du Parisien-Aujourd'hui et de L'Équipe. Avec l'autre volet de son groupe, Hachette, qui contrôle une bonne partie de la distribution de presse, il occupe aussi une bonne place dans l'édition, notamment scolaire par le biais de Hachette Éducation et de Hatier. Mais cela ne suffit pas à Lagardère, qui s'est précipité sur la branche édition de VUP avec l'approbation bruyante d'Aillagon, le ministre de la Culture et de la Communication de Raffarin. Le gouvernement voit en effet d'un bon œil le fait que plus de la moitié de toutes les sociétés d'édition de ce pays - Larousse, Le Robert, Robert Laffont, Julliard, Plon, Seghers, Perrin, Les Presses de la Cité, Belfond, Les Presses de la Renaissance, 10/18, Pocket Jeunesse, Fleuve Noir, Bordas, Nathan, Dalloz, Dunod, Armand Colin (et on en oublie !) - passent sous la coupe de Matra.

Lagardère deviendrait donc le leader, et de très loin, de l'édition en France, et aurait une position de quasi-monopole (avec, entre autres, 80 % des éditions scolaires, 70 % de celles des livres de poche) si, le 25 septembre, le conseil d'administration de Vivendi entérine cette vente dont le prix - parce que sans doute astronomique - n'a pas été divulgué.

Dassault, lui, aurait mis au moins 330 millions d'euros sur la table pour racheter à VUP L'Express, L'Expansion, La Lettre de l'Expansion, La Vie Financière, l'Entreprise, Lire, L'Etudiant, Maison Magazine, Maison Française, etc., plus une société d'édition de journaux gratuits, ces gros capteurs de publicité. Cela s'ajoute désormais au tableau de chasse de Dassault qui affiche, entre autres trophées, Le Journal des Finances, Valeurs actuelles, Spectacle du monde, plusieurs périodiques franciliens, et surtout, depuis qu'il est devenu le principal actionnaire de la Socpresse (groupe Hersant), Le Figaro, Le Figaro-Magazine, Le Figaro Madame, TV Magazine, Paris-Turf, L'Indicateur Bertrand, Presse Océan, Le Courrier de l'Ouest, Le Maine Libre, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, Nord-Eclair, plus une forte part du capital de La Voix du Nord et de Rossel, n° 1 de l'édition francophone en Belgique.

Ainsi, entre Lagardère et Dassault, c'est plus de la moitié, sinon les trois quarts de tout ce qui s'édite comme livres, revues, journaux qui se trouverait désormais aux mains des deux principaux marchands d'armes de ce pays. Cela, au nom de la défense... de " la culture française ", puisque Lagardère, chaudement approuvé par les pouvoirs publics, présente sa razzia comme destinée à contrer les fonds de pension américains qui auraient eu des vues sur VUP ! Cela peut faire sourire, mais cela rappelle surtout que lesdits pouvoirs publics n'ont jamais rien eu à refuser aux Dassault et autre Lagardère, dont les empires industrialo-financiers se sont bâtis quasi exclusivement grâce aux généreuses commandes d'armements de tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche.

Pour les Lagardère et Dassault, comme pour Messier - l'ancien patron de VUP - et finalement comme pour n'importe quel capitaliste, la culture, la presse sont des affaires comme les autres, ni plus ni moins : ils y investissent seulement pour que cela leur rapporte. Avec, en prime, le fait que la " liberté de la presse " est d'abord la liberté pour les capitalistes - et pas seulement ceux de l'armement - de défendre, à des millions d'exemplaires chaque jour, leurs intérêts, ceux de leur classe, dans leurs journaux.

Pierre LAFFITTE

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:23
par Wapi
26 Juillet 2002, des licenciements à la pelle :

a écrit :Matra-Automobile Romorantin (Loir-et-Cher): des centaines de licenciements annoncés

Le groupe Lagardère vient d'annoncer qu'il entend se débarrasser d'une partie du personnel de Matra Automobile Romorantin. Le prétexte en est la fin de la production de l'Espace, commercialisée depuis 1984 par Renault, qui produira désormais un monospace sur ses propres chaînes de montage. Sur près de 2 000 salariés actuellement, la direction annonce jusqu'à 450 suppressions d'emplois dans les mois à venir, alors que les syndicats évoquent le chiffre bien plus vraisemblable de 800 emplois supprimés d'ici un an.

Avec le succès de l'Espace, Matra Automobile est devenu le premier employeur de la région. Avec les sous-traitants et les emplois induits, c'est toute une partie de la Sologne qui dépend des activités de Matra Automobile.

Mais le désengagement annoncé de Renault et le faible succès du dernier concept de Matra, le luxueux coupé Avantime, sonnent comme une condamnation du site.

Toutes étiquettes confondues, les responsables politiques locaux et régionaux s'agitent. Mais que ce soit le député UMP ou le maire PS de Romorantin (lui-même ex-directeur d'une des filiales de Lagardère-Hachette dans l'édition), l'un et l'autre n'envisagent que des incitations financières supplémentaires à offrir à Matra.

À les en croire, il n'y aurait aucun moyen d'imposer à Matra de préserver les emplois, aucun moyen de le contraindre à reconvertir le site - si tant est que cela soit nécessaire. Pourtant, le groupe Lagardère n'a rien d'une fragile PME. C'est un empire qui contrôle la plus grande part de l'édition en France ; c'est aussi un des principaux actionnaires de Vivendi Universal, CanalSatellite, etc. Aujourd'hui, avec la prise de contrôle de l'Aérospatiale et la constitution du géant EADS, c'est aussi le numéro un européen de l'aviation et de l'espace. Le groupe Lagardère, c'est la fusée Ariane, Airbus, Eurocopter, Eurofighter, mais c'est aussi, en tant qu'actionnaire majoritaire de Dassault-Aviation, les Mirage, les Rafale... Si, en France, un groupe dépend pour son chiffre d'affaires des commandes de l'État, c'est bien celui-là.

Alors, Lagardère peut et doit payer, car il n'est pas question d'accepter que le sort des ouvriers de Matra et de toute une région ne pèse guère. Et puis, rien ne dit que les travailleurs et la population se feront passivement à l'idée que la relative embellie économique de la Sologne ces quinze dernières années n'aura duré que le temps d'un modèle de voiture !


Et les politiciens de voler à la rescousse du patronat ...

01/11/2002

a écrit :Région Centre : défendre les emplois... ou les profits de Matra-Lagardère ?

Matra-Automobile, l'une des branches du trust Lagardère - celui qui vient de s'offrir tout le secteur édition de Vivendi en plus de son secteur armement, d'Airbus, de la fusée Ariane, de Hachette, etc. - est l'un des principaux employeurs de la Région Centre. A Romorantin, dans le Loir-et-Cher, Matra-Automobile fabriquait l'Espace, remplacée depuis par l'Avantime, dont la réussite commerciale semble problématique.

Des centaines d'emplois ont déjà disparu de l'usine de Romorantin qui est passée de 2100 salariés en janvier à 1500 aujourd'hui. Et on vient d'annoncer près de 500 nouvelles suppressions dont sans doute au moins 282 licenciements.

De nombreuses entreprises de la région travaillent pour Matra et c'est bien entendu toute la région qui est frappée.

Aussi à la dernière assemblée du Conseil régional (où la Gauche plurielle détient la majorité relative), les élus du PS ont-ils soumis un " vœu " au vote des élus : il s'agissait de tout faire pour " relancer durablement les projets industriels de Matra " et " s'engager résolument dans la modernisation de l'outil de travail de Matra " en mobilisant les " compétences " de la Région et " l'action volontariste et puissante de l'État ". Cela revient à réclamer que les pouvoirs publics mettent encore une fois la main à la poche pour aider un des trusts les plus profitables du pays. Ce qu'ils ont d'ailleurs déjà fait : 3 millions de francs de prêt régional à Matra Défense en 1994, et encore en 1999 au titre de la culture pour financer un musée des automobiles Matra à Romorantin, par exemple !

Au Conseil régional, les élus de droite ont fait la moue devant une phrase du vœu proposé par le PS qui déplorait le " silence inacceptable " du Premier ministre et du ministre de l'Économie, qui n'avaient pas daigné répondre à leurs courriers d'alerte. Qu'à cela ne tienne, le PS a retiré la phrase qui fâchait la droite, l'union sacrée pour Matra, de la droite à la gauche plurielle, a pu se réaliser.

Évidemment, quand cela touche leur fief, les notables locaux de tous bords font mine de s'alarmer des conséquences de la toute-puissance des patrons sur l'emploi. Mais pas au point de vouloir leur imposer quoi que ce soit. L' " impuissance " - c'est-à-dire la non-volonté de s'opposer aux capitalistes - avouée par Jospin en son temps face à Renault, Michelin ou Danone reste le credo du PS et bien évidemment de la droite.

L'élu de Lutte Ouvrière au Conseil régional a au contraire dénoncé cette politique. Il s'est abstenu de voter un texte qui ne contenait pas un mot contre les coupables de cette nouvelle attaque contre les travailleurs de Matra et de la région, et pas un mot non plus pour exiger de ce trust richissime (616 millions d'euros de profits en 2001) qu'il mette, lui, la main à la poche pour maintenir les emplois.

Il faudrait au contraire interdire ces licenciements scandaleux, réquisitionner les profits du groupe et même lui imposer le remboursement des aides perçues. Matra-Lagardère a largement de quoi payer, ce n'est pas aux contribuables de lui faire la charité !

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:26
par Wapi
06/12/2002, les travailleurs réagissent :

a écrit :Matra (Romorantin) : non aux licenciements !

Samedi 30 novembre, une grande manifestation a réuni 1500 personnes dans les rues de Romorantin, dans le Loir-et-Cher, pour protester contre les suppressions d'emplois. Mais il semble bien que le scénario catastrophe du départ de Matra soit en train de se réaliser.

En 1984, avec le lancement de l'Espace, une période de collaboration fructueuse s'était ouverte entre Matra et Renault. Au fil des années et des différentes versions du modèle, le succès du monospace Matra, commercialisé par Renault, ne s'est jamais démenti et, employant 3000 personnes dans ses usines de Romorantin et Theillay, sans compter deux autres usines d'armement toutes proches, Matra s'est imposé comme le principal employeur de la région.

A l'époque, Matra se posait en bienfaiteur de la Sologne et, jusqu'à dernièrement, les élus locaux ont voulu y croire. Le musée automobile de Romorantin, tout à la gloire de Matra, a été financé par l'argent public, de même que l'achat de terrain pour l'agrandissement de l'usine.

Mais en 1996 Matra et Renault se sont entendus pour mettre un terme à leur partenariat, la future Espace devant être un produit 100 % Renault, fabriqué à l'usine de Sandouville en Seine-Maritime. Les élus et notables de tout bord ont d'abord feint l'ignorance, puis ont commencé à demander des audiences en haut lieu. Les promesses n'ont pas manqué, jusqu'à celle de Chirac au printemps dernier, s'engageant pour que jamais... et le bla-bla-bla de circonstance. Mais on sait que les promesses de Chirac n'engagent que ceux qui les croient !

La survie de l'usine est aujourd'hui compromise car le produit de remplacement de l'Espace, l'Avantime, n'a qu'un succès confidentiel. Ce coupé haut de gamme et hors de prix n'est produit qu'à quelques unités par jour. Un autre modèle qui doit sortir des chaînes, " révolutionnaire " lui aussi, semble promis à un succès tout aussi fracassant... à moins que ce ne soit un leurre, destiné à illusionner tout le monde sur les intentions réelles du groupe Lagardère.

Car le sort de Romorantin et de sa région importe sans doute bien peu aux dirigeants du groupe. L'automobile n'est qu'une des activités de l'empire Lagardère, un des tout premiers groupes d'édition au monde et surtout le premier groupe européen d'armement. Au travers des programmes Airbus, Ariane, des missiles, des avions de chasse, etc., le groupe vit en grande partie aux crochets de l'État. A ce titre, de la part du gouvernement, les moyens de pression sur les choix du groupe seraient pourtant multiples. Mais jusqu'ici, celui-ci n'a pas eu à avoir peur de grand-chose.

Illustration du mépris du trust pour les salariés, les licenciements ont été annoncés au Comité central d'entreprise (CCE) jeudi 24 octobre, le jour même du rachat par Lagardère du pôle édition de Vivendi Universal. Sur un an, ce sont 1 500 emplois qui ont disparu. Suite aux pressions de la direction, 400 personnes sont parties " à l'amiable ". 280 licenciements doivent maintenant être annoncés. Quant aux emplois qui restent, ils sont suspendus à des ventes incertaines.

Malgré cela, au Conseil régional, les élus de gauche et de droite ont montré dernièrement qu'ils étaient encore prêts à mettre la main à la poche (à celle des contribuables en tout cas) pour convaincre Matra de rester (voir LO nE 1787). Pour leur part, les syndicats reprochent à Matra et à Renault de ne pas faire la campagne publicitaire qu'il faudrait pour assurer le succès de l'Avantime (quand ils ne jouent pas les experts pour proposer la conquête du marché automobile asiatique, par exemple).

La manifestation du 30 novembre a certes été un succès. La forte délégation d'élus et de notables, les affichettes de soutien sur les vitrines des commerçants, montrent qu'à l'évidence, si ce sont les ouvriers qui sont les premiers touchés, d'autres catégories sociales sont conscientes qu'elles subiront aussi les conséquences du déclin annoncé. Mais il est certain que, pour faire reculer le groupe Lagardère, les ouvriers et la population ne pourront compter que sur leurs propres forces.

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:36
par Wapi
06/03/2003

L'hypocrisie totale de Chirac qui parlait des "patrons voyous" ... quand ce n'étaient pas ses amis, bien sûr.


a écrit :Matra : Lagardère, un "patron voyou" bien de chez nous

Lorsque Métaleurop avait annoncé la fermeture de son usine du Pas-de-Calais, il y a un peu plus d'un mois, Chirac n'avait pas eu de mots assez durs envers ces "patrons voyous". Aujourd'hui alors que Matra jette à la rue un millier de travailleurs à Romorantin, on n'entend plus dans la bouche du chef de l'État et de ses lieutenants au gouvernement de tels qualificatifs.

S'ils voulaient entamer la chasse à ces voyous de patrons, le trust Lagardère, auquel appartient Matra-Automobile, serait une cible bien plus accessible que l'insaisissable conglomérat international dont Métaleurop était la filiale. Pour parvenir aux comptes en banque de ceux à qui profite le crime, nul besoin cette fois de démêler l'écheveau de multiples filiales en semi-faillite, basées dans autant de paradis fiscaux et juridiques. Lagardère est un des fleurons de "notre" capitalisme national. Il tire une bonne partie de ses profits de liens étroits avec l'État, notamment dans le domaine de l'industrie d'armement et de l'aéronautique. Il contrôle une part de l'édition et des médias. Avec ce patron si proche des sphères du pouvoir, Chirac a baissé d'un ton. Pourtant, c'est peu dire que lui aussi s'est conduit comme un voyou, c'est-à-dire comme n'importe lequel des patrons, en mettant à la rue un millier de salariés.

Leur travail lui avait rapporté, lorsqu'ils fabriquaient "l'Espace", 700 millions d'euros, soit dix fois son investissement initial. Quand les chiffres de vente de "l'Espace" crevaient les plafonds, Lagardère empochait, partageant avec Renault. Mais maintenant que le véhicule qui lui a succédé, "l'Avantime", serait un échec commercial, ce sont les salariés qui trinquent!

On pourrait d'ailleurs employer des qualificatifs semblables pour la direction de Renault, dont l'actionnaire principal est toujours l'État. Renault a aussi engrangé les bénéfices de "l'Espace" avant de laisser tomber les ouvriers de Romorantin. Alors, Lagardère se fendra peut être d'un chèque pour les salariés qu'il jette à la rue. Renault a même promis de reprendre dans ses usines tous les salariés de Matra-Romorantin, à condition qu'ils soient prêts à déménager. Mais cela ne changera rien au fait que la vie d'un millier de travailleurs aura été ruinée et une région entière sinistrée, pour que soient assurés les profits.

Ce sont les mêmes méthodes qu'à Métaleurop, celles du capitalisme.

D. M.

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:38
par Wapi
Le père meurt, le fils lui succède, les valets s'inclinent. "Toutes choses se passent selon l'ordre naturel" comme disait M. Pangloss ...

21/03/2003

a écrit :La mort de Jean-Luc Lagardère : une fortune alimentée par l'argent public

La mort de Jean-Luc Lagardère a suscité une avalanche de louanges digne d'un chef d'État. Et encore, pas d'un chef d'État de petite pointure. Les patrons y ont été de leur hommage. Normal! Les hommes politiques aussi. Ceux de droite bien évidemment. Lagardère ne cachait pas ses attaches gaullistes, puis chiraquiennes. Mais les politiciens de gauche, Mauroy, Fabius, Delanoë, parmi d'autres, s'y sont mis aussi, et même le directeur de L'Humanité, Patrick Le Hyaric, s'est joint à ce concert de louanges, exprimant sa tristesse au rejeton du défunt, Arnaud Lagardère. "La France, écrit-il, perd un entrepreneur attaché à son développement et à l'intérêt national", ajoutant qu'"il était très attaché à la presse écrite et à son pluralisme". Il est vrai que Jean-Luc Lagardère était l'un des deux ou trois capitalistes qui avaient, généreux mécènes, contribué à éviter la faillite au quotidien du PCF.

Plutôt que de dire qu'il a bien servi la France, mieux vaudrait dire que la France l'a bien servi, au travers des chefs d'État et de gouvernement qui se sont succédé.

Car une bonne fée, la fée étatique, s'est penchée sur le sort de cet ingénieur qui, nous dit on, parti de rien, s'est construit un empire.

Sa spécialité, celle qui lui a permis de construire sa fortune et son influence, a été avant tout le commerce des armes. Il a commencé sa carrière chez Dassault, avant de rejoindre Matra et d'y faire fabriquer des engins de mort, que ce soit sous forme de missiles ou d'équipements électroniques divers, pour les vendre à des tas de gouvernements, pour une bonne part des dictatures, qui de tout temps ont figuré en bonne place dans le carnet de commandes de Matra et de ses avatars. Sadam Hussein fut l'un de ces bons clients.

Et puisque l'actualité nous y ramène, on peut rappeler que "la France", autrement dit Matra, Dassault, Thomson, Aérospatiale (aujourd'hui EADS, groupe dans lequel le groupe Lagardère joue un rôle-clef), a été l'un des grands fournisseurs d'armes du dictateur de Bagdad.

À chaque fois, les chefs d'État ou de gouvernement ont favorisé les acquisitions de Jean-Luc Lagardère.

En 1980, quand il a voulu étendre son emprise sur les médias -il avait déjà quasiment hérité d'Europe 1- Giscard d'Estaing est intervenu pour qu'il puisse racheter le groupe Hachette, pour un prix défiant toute concurrence. Au début des années quatre-vingt-dix, c'est à François Mitterrand et au Crédit Lyonnais qu'il a dû d'échapper à la faillite. La banque alors nationale avait généreusement accepté d'effacer la dette que Lagardère avait contractée en essayant de relancer La Cinq, chaîne de télé qu'il avait voulu acquérir pour faire la pige à Bouygues qui s'était, lui, payé TF1. En 1999, ce fut au tour de Jospin de lui apporter sur un plateau le groupe aéronautique EADS, résultat de la fusion des plus grands avionneurs français. Quant à Chirac, il l'a aidé à devenir le premier éditeur français en rachetant au groupe de Jean-Marie Messier le secteur édition de Vivendi Universal.

On veut faire rêver dans les chaumières et les HLM avec ce conte pour enfants racontant le destin de ce jeune homme, pétri de talents et plein d'ambition, issu d'un petit village gascon, et qui, à force de travail, serait arrivé à la tête d'un des plus puissants trusts du pays et d'une fortune personnelle colossale, dépassant le demi-milliard d'euros, le plaçant dans les premiers rangs des fortunes de France. Mais tout cet argent représente la part qu'il s'est octroyée sur le travail des dizaines de milliers d'ouvriers qui travaillaient pour lui.

La presse parle de "l'empire" Lagardère. De fait, le pouvoir de ces grands patrons est quasiment féodal. Personne ne les a élus à la tête de ces prétendus empires industriels, sur lesquels ils règnent sans partage.

Jean-Luc Lagardère avait intronisé son fils, Arnaud, comme dauphin officiel. Et il s'en trouve pour s'extasier sur ces nouvelles "dynasties". Dans tout cela, nul contrôle de la population ou des salariés, nulle élection, si ce n'est parfois par leurs "pairs".

Lagardère ne laisse rien, sinon son sens des affaires et sa fortune. Mais son nom n'est pas attaché à une invention qui se traduirait par un bienfait pour l'humanité. Il n'a été qu'un héros de ce système, et il est après tout naturel que ses tenants et ceux qui en tirent profit se reconnaissent en lui. Grand bien leur fasse.

Roger PÉRIER

Message Publié : 27 Jan 2007, 14:42
par zeanticpe
merci Wapi! :wavey:
ben un bon début.
on va les massacrer ce salopards! :rocketwhore: