A Toulouse voici ce que dit la Dépêche du Midi :
CITATION Plus de 100.000 pour les retraites
Etaient-ils « plus de 65.000 » comme l'affirme la police qui avoue avoir « arrêté de compter au-delà de ces chiffres »? Ou 100.000 comme au plus fort de la contestation de 1995? Ou bien encore 150.000 comme l'avancent les centrales syndicales unanimes?
Au fond qu'importe la sempiternelle querelle des chiffres. Ce qui est sûr, c'est que Toulouse a vécu hier une des plus grosses manifestations de son histoire sociale. Un cortège immense qui a déroulé ses rangs serrés pendant près de trois heures. Sur un circuit que les organisateurs, heureusement surpris par l'ampleur de la mobilisation, ont dû modifier par deux fois et allonger de manière considérable tant « ça poussait derrière ». Initialement prévu des allées Jean-Jaurès au Monument aux morts en passant par Jeanne-d'Arc, la rue Alsace-Lorraine et après un indispensable crochet par la place du Capitole, le défilé a en fait continué tout droit à Esquirol. Vers la rue du Languedoc, Saint-Michel, le pont sur la Garonne, le Fer à Cheval, le pont des Catalans, Arnaud-Bernard et retour vers la place Jeanne d'Arc... Au total, une boucle de 8 km parfaitement bouclée puisqu'enfin arrivée vers 13 h 15 à son lieu de dispersion, la tête de la manif voyait démarrer à peine devant elle les derniers contingents qui piétinaient depuis 10 h à Jean-Jaurès.
GRAVITE ET INQUIETUDES
De cette foule immense, il faudra retenir ce qu' un sociologue de l'université du Mirail qualifiait de « froide détermination ». En effet, contrairement aux derniers rassemblements comparables, ceux de 1995 notamment, celui-là n'avait rien de festif. Pas de grandes clameurs, pas de slogans humoristiques, aucune trace de ce « charivari » qui souvent colore les manifs toulousaines. Hier le pavé tolosan était grave. Et si Marielle, une jeune secrétaire du secteur public frappait avec ardeur et en cadence sur son gong chinois, sa résonance avait celle du glas, « celui de nos retraites si on laisse faire ».
A son image, les banderoles affichaient bien des préoccupations en forme d'inquiétudes. Certes, l'humour était là avec ce panneau qui demandait « Soyons tous des Juppé, retraités à 57 ans et demi ». Mais l'essentiel du message revendicatif était plus solennel: « On s'est battu pour obtenir ces retraites, on se battra pour les conserver ». Le tout décliné sur l'ensemble du monde du travail: « Pour de vrais emplois, de vrais salaires et de vraies retraités ». Bien évidemment, chaque branche professionnelles a fait entendre sa voix propre du « Non à la démolition de l'école », des gros bataillons enseignants jusqu'au « Stop au chômage et à la précarité », des ouvriers du bâtiment. En passant « la santé est un droit », des hospitaliers. Mais au coeur de la cible, le même refus de « cette réforme là », qui vaut à son auteur d'avoir concentré sur lui les flèches les plus acérées: « Fillon menteur, d'autres choix sont possibles », « Réforme Fillon: spoliation »...
Sans oublier le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, dont on fait rimer le nom avec « Baratin », et que l'on menace carrément de plonger « dans le pétrin ».
La manifestation était parfaitement unitaire sous les couleurs de la CGT, de FO, de la CFDT, de SUD, de la FSU, de l'UNSA, de la CFTC, de la CGC...
Jean-Jacques ROUCH[/quote]
La Dépêche annonce aussi 6000 à Rodez, 5000 à Auch, 15000 à Tarbes, 6000 à Cahors, 6000 à Carcassonne, 6000 aussi à Montauban, 10000 à Agen ou encore 5000 à Foix.