Si j'étais universitaire, payé par Cambridge, je me ferais quelques soucis...
a écrit :L'université de Cambridge va investir dans les hedge funds
LE MONDE | 05.12.06 | 14h51 •
Vieille de près de huit cents ans, l'université de Cambridge va investir dans les hedge funds, un placement autrefois réservé aux professionnels de la finance. La récente création d'un département d'allocation d'actifs souligne la volonté de la plus riche université britannique de diversifier son portefeuille en plaçant une partie de ses avoirs dans ces produits financiers. Le responsable n'est autre que Nick Cavalla, 47 ans, ex-gérant vedette du fonds spéculatif londonien, Man Global Strategies.
Avec Oxford, Cambridge est à la Grande-Bretagne ce que l'Ecole nationale d'administration (ENA) est à la France, le vivier des décideurs du monde politique et économique.
L'université dispose d'un patrimoine important sous la forme de son Endowment Fund, financé en partie par les anciens étudiants, qui s'élève à 1,2 milliard de livres (1,78 milliard d'euros). Actuellement, ce bas de laine est investi en actions (70 %), obligations et espèces (15 %) ainsi que dans l'immobilier (15 %).
Reste que le rendement peu risqué réalisé de nos jours, est jugé insuffisant pour répondre aux engagements à venir de l'établissement.
"En se lançant dans les produits financiers plus sophistiqués comme les hedge funds, l'université entend réduire sa dépendance de l'aide de l'Etat qui lui procure un tiers de ses revenus", explique un ancien étudiant de l'Alma Mater, banquier de son état. Nick Cavalla entend concurrencer le succès des universités américaines de renom - Yale, Harvard et Massasuchetts Institute of Technology - dont la stratégie d'investissement audacieuse a créé un rendement sur investissement supérieur à deux chiffres.
ACCROÎTRE LA PRESSION FISCALE
A Cambridge, l'effet de levier colossal des hedge funds, dont les positions spéculatives peuvent atteindre dix fois leurs actifs, incite à la prudence. Pas question pour les "Cavalla boys" de se lancer dans le trading à court terme.
Leur mission consiste à choisir les banques d'affaires et gestionnaires de patrimoine à qui confier les mandats d'exécution et à surveiller les performances des placements. Composé de plusieurs célébrités de la City formées dans cette université, un comité de management est chargé de surveiller les gestionnaires en charge de ces investissements.
Marc Roche
Article paru dans l'édition du 06.12.06.