Front Unique
Paris, le 15/11/2006
Courant syndical lutte de classes pour le front unique des syndicats de l’enseignement public
Ce que veulent les enseignants du secondaire :
Retrait du projet de décret redéfinissant le service des enseignants !
Pas touche aux statuts nationaux, aux décrets de 1950 !
Pour obtenir ce retrait, les dirigeants syndicaux, notamment ceux du SNES, doivent être clairs:
Aucune concertation sur le projet gouvernemental !
Boycott du CTPM portant sur ce projet !
Ce qui ouvrirait la voie au combat contre le gouvernement et permettrait de lui infliger une défaite.
Sans attendre les présidentielles, le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy, le ministre Robien veulent « réécrire » les décrets de 1950 qui régissent le service des enseignants du second degré. Un projet de décret en date du 13 octobre, prévoit des coups d’une violence inouïe:
La perte du caractère obligatoire de nombreuses décharges statutaires, contraignant les enseignants à travailler plus ou à gagner moins ; vers la définition locale des services !
La suppression de toute limite géographique pour les services partagés sur 2ou 3 établissements ;
La possibilité d’imposer la polyvalence aux enseignants en sous-service ;
Prolongeant la loi Fillon et la « réforme » des ZEP, ce projet change la définition même des services, y intégrant des « actions … autres » comme l’ « encadrement d’activités pédagogiques particulières », « la coordination d’activités éducatives » ou « la formation et l’accompagnement des enseignants ».
S’il parvenait à faire passer son projet, le gouvernement aurait alors enfoncé une ligne de défense collective fondamentale pour tous les enseignants. Il ferait sauter un verrou décisif dans la marche à la liquidation du caractère national de l’enseignement public, déjà entamé par la « loi d’orientation », la contre-réforme des ZEP ou les projets de destruction de la carte scolaire. Enfin, le gouvernement pourrait supprimer 3000 postes de plus que les suppressions déjà programmées par le budget.
Ce projet n’est ni négociable, ni amendable : aucune concertation !
Depuis le 20 octobre dernier, au vu de la réaction des enseignants, les directions syndicales enseignantes dans leur ensemble se sont prononcées pour le retrait du projet gouvernemental (mais la pétition de la direction nationale du SNES ne comporte même pas cette exigence). Mais pour l’obtenir, il faut infliger, après le CPE, une nouvelle défaite au gouvernement. Or le gouvernement, instruit par le CPE, entend utiliser à fond l’arme de la concertation : il a annoncé qu’il recevrait les dirigeants syndicaux enseignants à partir de ce 15 novembre, en prélude à l’examen du projet en CTPM à la fin du mois.
Or, les dirigeants syndicaux acceptent à ce jour de discuter avec le gouvernement. Mais de quoi ? Y aurait-il une possibilité d’entente ? Une autre voie que l’affrontement avec lui ? Non !
Dans ces circonstances, accepter la « concertation » avec le gouvernement ne peut qu’aboutir à transformer le mot d’ordre de retrait du projet en lettre morte.
Les directions syndicales enseignantes doivent déclarer publiquement et solennellement qu’elles refuseront toute discussion sur le projet gouvernemental, et qu’en conséquence elles boycotteront le CTPM prévu à cet effet. Elles doivent lancer un ultimatum au gouvernement pour qu’il retire son projet.
A l’initiative du courant « Front Unique », des enseignants syndiqués et non syndiqués (à Clermont-Ferrand, Riom, Saint-Denis, Cannes…) se sont adressés aux dirigeants syndicaux pour exiger d’eux qu’ils refusent toute concertation sur le terrain gouvernemental. Le courant Front Unique vous invite à reprendre cette exigence à votre compte, en signant et en faisant signer sur vos établissements l’adresse figurant au verso de ce tract, et en nous communiquant ces signatures pour transmission aux directions syndicales.
Et pour les syndiqués FSU (SNES, SNU, SNUEP…) :
Votez pour la liste nationale « Front Unique » dans le cadre des élections préparatoires au congrès !