Raffarin met en garde les syndicats sur les retrai

Message par Louis » 05 Mai 2003, 22:52

Raffarin met en garde les syndicats sur les retraites
Par Emmanuel Jarry


PARIS (Reuters) - A huit jours d'une journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 13 mai, Jean-Pierre Raffarin a averti lundi les syndicats qu'il n'accepterait pas de "blocage" et entendait soumettre le projet de loi le 8 juin à l'Assemblée nationale.


"Tous les syndicats qui ont une attitude constructive pour la réforme des retraites seront écoutés jusqu'au dernier moment", a déclaré le Premier ministre aux députés et sénateurs de l'UMP réunis pour un colloque sur cette réforme.


"Mais que l'on ne se méprenne pas: le gouvernement concerte, puis décide; il gouverne", a-t-il ajouté.


"Nous n'accepterons pas le blocage d'une réforme qui concerne l'avenir des Français et donc de la France", a-t-il ajouté, selon le texte de son discours distribué par Matignon. "La réforme sera juste et nous la conduirons à son terme (...) Je veux partir en vacances avec cette réforme votée. Nous ne partirons pas avant."


Pour être sûr d'être entendu, le Premier ministre précise dans une interview à paraître mardi dans la Nouvelle République du Centre-Ouest qu'il est déterminé à tenir son calendrier et à soumettre la réforme des retraites le 8 juin à l'Assemblée.


"J'irai jusqu'au bout", dit-il. "Il y a la manifestation du 13 mai, le conseil (des ministres) du 28 mai (lors duquel le gouvernement examinera le projet de loi). Et, le 8 juin, on va au Parlement. Avant les grandes vacances, l'avenir des retraites sera sauvé."


Jean-Pierre Raffarin se dit "à l'écoute des propositions raisonnables des forces sociales", dont il reconnaît le "besoin" de s'exprimer. "Mais ce n'est pas la rue qui fait la démocratie", ajoute-t-il. "Nous écoutons le message qui s'exprime mais c'est aux élus d'assumer la responsabilité politique."


Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, qui a conduit l'élaboration du projet de loi et la concertation avec les partenaires sociaux, a pour sa part déclaré aux parlementaires UMP réunis à l'Assemblée que le gouvernement ne "reculerait pas".


Il "existe encore une 'marge' de discussion avec les partenaires sociaux", a-t-il toutefois souligné.


"Le texte devra certainement être adapté, l'avant-projet de loi du 7 mai n'étant que sa première version. Mais le gouvernement, ceci doit être clair, ne reculera pas."


"Il ne reculera pas, parce que le temps pour sauver le système de retraites par répartition se compte désormais en mois" et "parce que cette réforme constitue la dernière chance de démontrer que la droite est apte à réaliser avec courage de grandes réformes sociales, à la fois justes et courageuses", a-t-il souligné.


"UNE REFORME IRREVERSIBLE"


Devant le même aréopage, le Premier ministre a pris le risque d'accroître l'irritation des syndicats en affirmant que le gouvernement avait des "objectifs ambitieux (...) en termes de changements dans l'administration et d'évolution de ses effectifs" en 2004.


Il n'a pas précisé ses intentions en matière de réduction du nombre de fonctionnaires, sujet hautement sensible. Mais il avait demandé à ses ministres d'étudier les conséquences du non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce qui pourrait concerner une trentaine de milliers de postes en 2004.


Jean-Pierre Raffarin était venu pour un dernier "recadrage" de la réforme des retraites avec les parlementaires de sa majorité. Il n'a en fait apporté que peu de précisions, dans un discours fleuve dans lequel il a brossé un tableau de l'ensemble de sa politique.


"La réforme qui vous est proposée est crédible, juste, irréversible", leur a-t-il déclaré, tout en admettant qu'elle ne réglait pas "la totalité des problèmes de financement".


"Nous avons renoncé à la voie facile de l'accroissement des prélèvements pour la retraite car ils ne sont pas indispensables aujourd'hui et le coût du travail ne doit pas être alourdi", a-t-il expliqué. Il n'a cependant pas exclu, à plus long terme, une hausse des cotisations. "Dans l'avenir, il sera peut-être nécessaire d'y avoir recours, le plus tard possible", a-t-il dit. "Il faudra alors le faire mais à prélèvements constants."


Il a également indiqué qu'une partie du produit des privatisations envisagées par son gouvernement serait versée au Fonds de réserve des retraites, "après avoir satisfait les besoins de capitaux de nos entreprises publiques".


Il a précisé que 500 millions d'euros venant de la vente de la part résiduelle de l'Etat dans le Crédit Lyonnais y avaient déjà été transférés.


Emporté par son élan, Jean-Pierre Raffarin a cependant émis une contre-vérité, si l'on en croit le texte de son discours : "Nous avons installé le Fonds de réserve des retraites que le gouvernement précédent avait annoncé mais pas créé", a-t-il dit.


Or, non seulement le gouvernement de son prédécesseur socialiste, Lionel Jospin, a créé ce fonds, mais il a également commencé à l'abonder. C'est même une des rares mesures concrètes qu'il ait prise en matière de financement des retraites.


François Fillon a pour sa part confirmé les grandes lignes de la réforme, qu'il avait exposées à la télévision le 24 avril.


Il a ainsi indiqué que le gouvernement s'en tenait à une retraite de 75% du smic net mais pas plus pour les salariés qui auront toujours travaillé au salaire minimum.
Louis
 
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Message par boispikeur » 06 Mai 2003, 00:26

:bounce: :bounce:

Voici donc une véritable déclaration de guerre!
Les syndicats "raisonnables" seront écoutés, mais le gouvernement doit gouverner et la "réforme" est irreversible, même s'il reste des marges de manoeuvres, et doit respecter le calendrier fixé.

Quel est le plan du gouvernement? Faire semblant de céder sur certains points qu'il a lui même monté en épingle: le droit à partir avant 60 ans pour ceux et celles qui ont cotiser assez avant (une paille...), et sûrement sur la retraite des smicards (qui pourront peut-être avoir 80% au lieu des 75% que leur prévoir Fillon).
LA CFDT, CFTC (CGT?) pourront alors signer en disant qu'ils ont gagné....

Vivons nous dans un monde clos de militants; sommes nous les seuls à penser qu'il va y avoir un véritable front de refus? Le gouvernement a-t'il raison de montrer son véritable visage et son dédain de la classe ouvrière? le mouvement est-il vraimet cassé à ce point? J'avoue ne plus savoir...

Ce que je sais c'est que ces jours qui suivent vont être décisifs, et ça me rend encore plus amère de voir certaines querelles théoriques stériles entre nous...
boispikeur
 
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Message par EZRAROX » 06 Mai 2003, 16:52

Si Raffarin et sa clique se permettent autant d'arrogance c'est qu'ils estiment que la réaction d'opposition a leus projets n'est pas trés importante.
Les syndicats jacassent...pour négocier
Le PS est en congrés.....jusqu'en 2007
Le PC est en réanimation

Bref.....pour l'instant je suis pessimiste :( :(
EZRAROX
 
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Message par tristana » 07 Mai 2003, 14:20

CITATION (EZRAROX @ mardi 6 mai 2003, 18:52)Si Raffarin et sa clique se permettent autant d'arrogance c'est qu'ils estiment que la réaction d'opposition a leus projets n'est pas trés importante.
Les syndicats jacassent...pour négocier
Le PS est en congrés.....jusqu'en 2007
Le PC est en réanimation

Bref.....pour l'instant je suis pessimiste :( :( [/quote]
Mais ce que Raffarin semble ignorer, c'est que la classe ouvrière se fout des états d'ame de l'ex gauche plurielle, et des syndicats timorés ou vendus pour certains.
Et qu'elle a la volonté ferme, inébranlable, d'en découdre, enfin, avec les canailles qui nous gouvernent!
tristana
 
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Message par reval71 » 07 Mai 2003, 14:48

Depuis lundi je fais le tour des ateliers dans ma boite et je te garanti que les gens sont bien plus sensibles a ce que tu leur dis qu'à ce que peuvent dire le PS le PC ou les directions syndicales. En gros personne n'est même au courant de ce qu'il peuvent dire. Je doute franchement qu'actuellement si un mouvement de déclenche les grands partis y soit pour quoi que se soit . Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'essayeront pas de rattraper le train en marche et de l'arrèter.

Ici, je pense que le 13 on devrait pouvoir faire sortir au moins 10% des gens alors que le mois dernier on était 3 a sortir sur 300. Pour le reste l'évolution au niveau national sera déterminante.
reval71
 
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Message par stef » 07 Mai 2003, 15:31

Je crois qu'une première clarification est nécessaire concernant le 13 mai.

Cette journée est convoquée pour - dixit la CGT la CFDT et la FSU - "imposer d'autres choix" et certainement en aucun cas pour arracher le retrait du projet de Fillon. Elle fait partie de la succession de journées d'action prévues quasi-explicitement pour éviter que ne se déclenche la grève générale - au moins dans la Fonction Publique.

Pour cette simple raison, il me semble impossible de soutenir cette journée. Autre chose serait évidemment de s'y opposer. La méthode juste me semble être d'utiliser cette opportunité pour intervenir massivement en faveur de cette grève générale à laquelle se refuse d'appeler les directions syndicales.

Ceci pour dire qu'il n'y aura pas de texte d'appel au 13 mai en tant que tel de CPS.

Maintenant concernant ce que dit mon cde Reval. Il est bien certain que les gens sont peu sensibles à ce que peuvent raconter les directions syndicales. Pour la bonne raison que Thibault est devenu quasi-autiste et pas par hasard. Entraver autant que faire se peut la vague qui monte, c'est déjà paralyser l'activité syndicale.

Mais la question posée est : faut-il s'en féliciter ? Et je réponds non ! Prenons le cas de Châlon. Les travailleurs de Danfoss vont-ils partir tous seuls ? Evidemment pas ! Aider la grève générale à se déclencher (ce qui n'est en rien acquis), c'est donc aussi multiplier les interventions pour que la CGT joue son rôle.

Et qu'on ne vienne pas me chanter que cela revient à se mettre au cul des appareils. C'est exactement l'inverse. Mettre les syndicats au service des travailleurs, c'est justement disloquer l'appareil puisque c'est lui interdire de jouer le rôle qui le fonde : servir le Capital.
stef
 
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Message par emman » 07 Mai 2003, 16:26

CITATION (stef @ mercredi 7 mai 2003, 17:31)Pour cette simple raison, il me semble impossible de soutenir cette journée. Autre chose serait évidemment de s'y opposer. La méthode juste me semble être d'utiliser cette opportunité pour intervenir massivement en faveur de cette grève générale à laquelle se refuse d'appeler les directions syndicales.

Ceci pour dire qu'il n'y aura pas de texte d'appel au 13 mai en tant que tel de CPS.
[/quote]
Vous délirez completement... IL nous est impossible sans un raport de force favorable de combattre le gouvernement ET les directions syndicales. Et ce rapport de force on ne peut que l'obtenir que dans la lutte et jusqu'à preuve du contraire c'est pas nous qui allons décider de la grève générale, donc on est bien obligé de se servir de ce qui existe en sachant que c'est par l'experience collective de la lutte que se forme la conscience politique. Mais bon, continuez à faire signer vos petitions appelant les appareils à déclarer la grève générale que les directions syndicales envoyent directement à la pôubelles tellement elles connaissent votre style et vos discours par coeur et qu'elles savent que l'on est bien peu de chose et qu'en dehors des combats, les syndiqués ils peuvent signer plein de chose et qu'elles en ont rien à foutre parce qu'elles savent bien que c'est pas ça qui les empechera pas de continuer leurs saloperies de magouilles avec Raffarin. :x
emman
 
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Message par Barnabé » 07 Mai 2003, 16:31

Moi je crois que l'on ne peut pas combattre le gouvernement SANS combattre les politiques des confédérations. Simplement ce n'est pas en s'addressant aux confédérations qu'on le fait; c'est en luttant dans la limite de nos possibilités (et je suis d'accord avec Emman pour dire qu'elles sont failbes) pour la généralisation de la lutte. Cela signifie non pas soutenir les initiatives comme le 13 mai, mais y appeler en appelant indissociablement à ce qu'elle ne reste pas sans suite.
Barnabé
 
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Message par emman » 07 Mai 2003, 16:34

CITATION (Barnabé @ mercredi 7 mai 2003, 18:31)Moi je crois que l'on ne peut pas combattre le gouvernement SANS combattre les politiques des confédérations. Simplement ce n'est pas en s'addressant aux confédérations qu'on le fait; c'est en luttant dans la limite de nos possibilités (et je suis d'accord avec Emman pour dire qu'elles sont failbes) pour la généralisation de la lutte. Cela signifie non pas soutenir les initiatives comme le 13 mai, mais y appeler en appelant indissociablement à ce qu'elle ne reste pas sans suite.[/quote]
Oui pardon, ça pouvait donner à confusion. Je n'opposais pas le combat contre le gouvernement à celui contre les appareils. C'était pour dire que dans les deux cas il fallait développer un rapport de force dans la lutte. :roll:
emman
 
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