Forte progression du chômage en mars

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Forte progression du chômage en mars

Les licenciements économiques, qui ne représentent qu'environ 5 % des entrées à l'ANPE, risquent d'augmenter dans les mois à venir, suite aux nombreuses faillites.
Le chômage a enregistré une forte hausse en mars par rapport à février, progressant de 1 % (24 500 chômeurs supplémentaires), et atteignant 9,3 % de la population active, selon les statistiques du ministère des affaires sociales devant être publiées mercredi.

Le nombre de demandeurs d'emploi totalise désormais 2 367 500 personnes.

Une telle progression du nombre de chômeurs de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de baromètre officiel, est inédite depuis novembre 2001, mais le chômage avait déjà enregistré des hausses sensibles ces derniers mois : 0,6 % en novembre, 0,8 % en décembre, 0,7 % en janvier, 0,8 % en février. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment, progresse de 0,1 point, à 9,3 % de la population active. Il était déjà passé de 9,1 à 9,2 % entre janvier et février. L'Insee, qui s'attendait à une hausse du chômage, avait cependant prévu qu'il n'atteindrait 9,3 % de la population active qu'à la fin du premier semestre, et non dès la fin du premier trimestre, comme c'est le cas.

Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 + 6 (qui prend en compte ceux ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de moins de 78 heures dans le mois) progresse de 0,6 %, après avoir grimpé de 0,9 % en janvier puis en février. Sur un an, entre fin mars 2002 et fin mars 2003, le nombre de chômeurs de catégorie 1 a augmenté de 5,8 % et celui des chômeurs de catégorie 1 + 6 de 4,5 %. Le chômage de longue durée s'accroît de 1,3 % : 697 000 demandeurs d'emploi de catégorie 1 sont ainsi inscrits depuis au moins un an à l'ANPE. En revanche, le nombre de demandeurs d'emploi de très longue durée (depuis plus de trois ans) poursuit sa baisse : 0,7 % sur un mois, et 13,2 % sur un an. Sur un mois, l'augmentation est plus forte pour les hommes (1,3 %) que pour les femmes (0,7 %). Le chômage des jeunes progresse de 1,1 %. Au cours du mois de mars, 373 000 demandeurs d'emploi se sont inscrits à l'ANPE, soit une hausse de 1 % par rapport à février.

PRONOSTIC À RÉVISER

Les entrées à la suite d'un licenciement économique sont stables (17 100 personnes). Ces licenciements économiques, qui ne représentent qu'environ 5 % des entrées à l'ANPE, risquent cependant d'augmenter dans les mois qui viennent, après la faillite d'Air Lib (2 300 salariés) et avec l'annonce de plans sociaux chez Alcatel (350 emplois supprimés fin 2003), Giat (3 750 emplois supprimés d'ici 2006), à la Banque de France (2 637 en trois ans) ou Alstom, qui envisage de supprimer 600 emplois en France. Les sorties des fichiers de l'ANPE sont elles aussi en hausse, de 3,6 %, soit 343 200 personnes. Les reprises d'emploi déclarées progressent de 2 % (85 100 personnes) et les entrées en stage diminuent de 2 %.

Le ministre des affaires sociales, François Fillon, avait averti que le chômage continuerait d'augmenter pendant plusieurs mois, malgré les mesures de soutien à l'emploi. Il a pronostiqué une stabilisation du chômage à l'automne et un reflux en 2004 à la faveur de la reprise économique espérée.

En attendant, l'Insee a annoncé mardi que la croissance avait été négative au 4e trimestre 2002 (- 0,1 %), au lieu du + 0,2 % attendu. Or, estime Michel Devillers, responsable de la conjoncture à l'Insee, cela risque "d'amener à reconsidérer" le pronostic en matière d'emploi, dont l'évolution "est toujours un peu décalée par rapport à l'évolution de l'activité".

Avec AFP